(je voulais illustrer avec ça mais ce n'est pas nécessaire)
(c'est en l'honneur d'un flûtiste qui a vingt ans aujourd'hui - mon neveu).
Mais où ai-je mis mon fer à souder ? Si vous le dites en russe, c'est encore mieux, on comprendra tout de suite que vous êtes une pointure dans le milieu. Eviter de le dire avec une voix de perruche, ça détruit l'effet voulu.
Au cinéma, pour ceux qui n'ont pas la chance d'assister aux répétitions de l'Orchestre de Paris, une kyrielle de beaux personnages :
Au vieux cimetière de Menton, une proportion inhabituelle de tombes de jeunes gens de toutes nationalités, allemands, russes, anglais, tous morts à moins de trente ou quarante ans. Etonnant taux de mortalité ....
Délicate attention, non ? c'était ce soir au TCE en début de deuxième partie, le roi des étoiles de Stravinsky....Musique émouvante à écouter en concert, avec de gros contrastes de dynamique: cette cantate finit dans un souffle, mais convoque aussi des chorals hiératiques, minéraux, avec des harmonies inouïes. Un autre beau Stravinsky en première partie, celui de la Symphonie de Psaumes. Le finale me déclenche invariablement des frissons partout, notamment l'extrême fin (j'ai enfin compris: la timbale a une pulsation à 4 temps sur mib, sib, fa, sib etc.....alors que tous les autres sont à trois temps; à quoi ça tient, l'éternité). Par ailleurs, deux Ravel que j'ai trop entendus: le concerto en sol (et qu'on ne me dise pas que le mouvement lent est un sommet d'émotion, ce soir j'ai une excuse, un portable s'est mis à bourdonner au moment précis où nous étions censés atteindre le karma, c'est encore raté, je suis décidément un agnostique) et Daphnis (je dois reconnaître que ce soir la fin avait de la gueule, mais tout de même, heureusement que c'était la version courte (suite n°2))
(je voulais illustrer avec ça mais ce n'est pas nécessaire)
(c'est en l'honneur d'un flûtiste qui a vingt ans aujourd'hui - mon neveu).
ce serait joli en papier peint d'une salle de bain très humide et infestée de moustiques, en Finlande
Une place gratuite pour concert après avoir gagné en jouant à la Roue de la fortune à un quizz deMusicaréaction (ah! ce que je suis fort).
Première partie école de Vienne: les 6 pièces de l'opus 6 de Webern (ah ça, on n'est jamais déçu; de la belle ouvrage; m'en vais réécouter la 3, qui m'a tapé dans l'oreille; la 4 est une grande musique funèbre, qui part de rien et finit en climax). Ensuite, trois extraits de Wozzeck, pour soprano et orchestre. Le premier est centré sur Marie à sa fenêtre à l'acte I, ça se coupe brutalement avant l'arrivée de Wozzeck (la transition, dans l'opéra, est remplacée ici par une demi-cadence qui interrompt bizarrement le flux). La deuxième scène est la première scène de l'acte III où Marie lit des extraits de la Bible: l'invention sur un thème, la cérémonie dont parlent Jouve et Fano. La dernière scène commence à la fin de la scène de la noyade, inclut l'interlude en ré mineur puis la toute dernière scène de l'opéra. C'est Angela Denoke qui chante l'enfant dans cette scène (et elle qui a magnifiquement chanté Marie dans les deux premiers extraits, elle trouve le moyen de rater les "hop hop" de la fin - je ne peux m'empêcher d'en rire, c'est mal, je sais, et alors).
Deuxième partie picturale: l'oeuvre de Fuchs (Blue Poles) s'inspire de Pollock (et on comprend assez vite le principe: des tenues flûtées avec au-dessus des figures hystériques) et m'a laissé assez froid. En revanche, celle de Zimmermann, Photoptosis, qui s'inspire des bleus de Klein, m'a laissé pantois. Pour un orchestre monstrueux (ce soir, l'orchestre du conservatoire - au moins quatre ou cinq promos, sans doute - plus l'EIC), avec beaucoup de cuivres, notamment une trompette basse (jamais vu ça)... La fin de l'oeuvre voit se succéder divers camaïeux de vacarmes, tous subtilement différents (dont l'un avec des youhous apocalyptiques des cuivres, comme un veau qu'on égorge). Au milieu, après un nombre fini de coups de timbales (16 ? 24 ? je n'ai pas compté), toute une série de citations, puisqu'il s'agit d'un prélude (sous entendu: à un festival). J'ai repéré la IXième de Beethoven et l'Oiseau de Feu, what else? En tous cas les sociétaires de la caisse d'épargne de Gelsenkirchen, qui ont commandé l'oeuvre en 1968 pour fêter son centenaire, n'ont pas dû être déçus du voyage. Tout ce déferlement de puissance au service du cochonnet tout rose en majesté de la Ruhr. La finance allemande a bien décliné depuis, où est donc passé l'or du Rhin .....
A part ça, la minute pipole: croisé S. (à qui j'ai fini par refiler le bébé la partie de piano des sonates de RSch), bladsurb et Hélène Delavault (qui a une voix de stentor, je confirme).