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zvezdoliki
28 juillet 2009

Re-Soubise avec trois trios

Re-Soubise, avec les trois jeunes femmes du trio Arcadis (Add: qui ont mis palpatine d'humeurmétromusicale); au menu ce soir:

  • le trio élégiaque de Rachmaninov en sol mineur, que j'avais confondu, comme c'est ballot, avec le deuxième trio qu'est bien plus beau et si délicieusement lugubre. Très beau début impressionniste (ça commence par des frout frouts des cordes et c'est le piano qui chante), après c'est parfois moins passionnant.
  • le trio à cordes de Schnittke (oui, c'est bien le trio à cordes, mais le programme ne juge pas nécessaire de préciser que c'est un réusinage en version trio avec piano réalisé par Schnittke lui-même en 1992) - je n'ai pas du tout aimé, c'est pompeux, néonéonéo, avec plein de fausses fausses notes et de faux XVIIIième siècle....
  • le trio opus 49 de Mendelssohn (1- le scherzo - comme celui de l'Ecossaise - est une forme sonate, intégration maximale, pas de trio contrastant; 2- ce que la fin du second mouvement est belle ... élégance, distance)

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23 juillet 2009

Tout ce que le ciel permet, de Sirk

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Une veuve doit renoncer à se remarier à un jardinier, sous la pression de ses enfants et de la bonne société de sa petite ville. Un mélo glacial et cruel. Le beau portrait d'une femme douce (Jane Wyman) qui ose porter une robe rouge. Ces affreuses bonnes femmes qui cancanent ne songent qu'à faire un bon mot et les enfants - le fils, qui achète à sa mère une télévision - sont à peine moins inconséquents. Il faut être à l'écoute de la nature et trouver sa propre musique intérieure.... dans le film c'est Brahms (celui de la Ière Symphonie) et Chopin qu'on retrouve, en légumes de soupe germanique; on accompagnerait bien la dernière scène - magnifique - avec la musique de Pelléas, acte V.

22 juillet 2009

Le roi de l'évasion, d'Alain Guiraudie

  • L'art de l'évasion d'un garçon de 43 ans (qui court bien, un vrai roi de la pédale) - on comprend qu'il soit fatigué de la drague homo, mais rester avec une jeunette, c'est une autre affaire; les hommes mûrs c'est quand même autre chose
  • "- Si tu n'es pas content, je te mute dans le Tarn-et-Garonne! - Non, pas le Tarn-et-Garonne!"
  • Le café de campagne avec le mari irascible (au menu: omelette de cèpes, avec de la charcuterie: jambon, saucisson, fritons de canard et fritons de porc)
  • La tour de la cathédrale d'Albi (et le héros à contrejour, sur sa terrasse)
  • Le choix de la couleur du tracteur (qui vire en scène de drague homo, laisse nous tranquilles une minute maman)
  • L'abus de dourougne
  • Le rêve dont on connaît la fin mais pas le début
  • Un film aussi irracontable qu'un Lubitsch
  • Un film qui devrait enfin désarçonner les mauvaises: mais oui! il est beau cet acteur avec ses rondeurs, son air carré et son regard mouillé
  • La fin, douce et flamboyante - l'amour à deux, le baiser au septuagénaire puis la nuit à quatre

 

19 juillet 2009

J'ai tué ma mère, de Xavier Dolan

Les relations tumultueuses d'un jeune homme et de sa mère, qui l'élève seul. Le premier film d'un jeune acteur québécois de 19 ans. Le film est hystérique, mais aussi drôle et toujours supportable, car il y a pas mal de jeu dans tout cela (à la fois de la part du jeune homme, plein de mauvaise foi, mais aussi de sa mère, manipulatrice tout en ayant l'air de ne pas y toucher) et une belle variété d'écriture, très tonique (et très queer). Le coup de fil du directeur du pensionnat à la mère vaut le détour (et mérite des sous-titres). Une très bonne surprise....

AddYa pas assez de bordel dans ta chambre, Xavier (un psychologue scolaire qui déchire sa race)

(Tant qu'on est au cinéma, pas aimé Whatever works (à part: "si ma grand-mère avait des roues, ce serait un tramway"), pas été emballé par le dernier Loach (qui est bizarre, non?) et beaucoup beaucoup aimé Jaffa.)

19 juillet 2009

Retour à Vallouise

Cela faisait cinq ans déjà que nous n'avions pas mis les pieds dans la maison sympathique mais crade. Il se trouve - hasard - que le chat comme moi avons passé nos premiers étés dans la même vallée, en Vallouise ... et que nous y sommes tous deux attachés, même si nous commençons à avoir fait le tour des balades accessibles à un non-alpiniste (plutôt mollasse de surcroît). Par rapport à il y a cinq ans nous avons vu les ravages de la dernière bulle immobilière (qui a notamment suscité la floraison à côté de Puy-Saint-Vincent 1600 d'un archipel de chalets brunasses, qui ressemblent à des touffes de champignons), mais la vallée reste plutôt calme et typique (avec ses beaux clochers lombards et son agriculture de montagne - ah, les salades de montagne).

Nous avons refait les balades classiques (photos ici), mais comme il a fait très beau, j'ai découvert des tas d'aspects qui m'avaient échappé jusque là (par exemple, je ne crois bien avoir toujours fait la balade des Bans par mauvais temps, comme elle est très facile et sans danger; et je crois bien que c'est la première fois qu'à la place d'une épaisse purée de poix, je vois un magnifique cirque glaciaire).

  • la balade des Têtes depuis le col de la Pousterle: facilissime mais c'est un des plus beaux points de vue sur le Glacier Blanc (ce Dieu caché qui remonte lentement) et on voit de Briançon au Queyras..... et il ya des paysages à la Anthony Mann (question: comment les cow-boys faisaient-ils contre le fuckin' rhume des foins?)

  • la balade de l'Alpe de Claphouse (que l'époque moderne souhaite rebaptiser par un purisme ridicule Clapouse, qui fait clapier, clapet) - encore une balade facile avec un beau point de vue sur le Pelvoux (Dans les Ecrins, ce sont les seconds couteaux, Meije et Pelvoux, qui tirent la couverture à eux, alors qu'ils ne sont même pas fichus de dépasser les 4000.)
  • Le Glacier Blanc - une balade très justement célèbre, depuis le pré de Madame Carle, jusqu'au Refuge du Glacier Blanc. Vue mythique sur le Pelvoux et sur le bas du Glacier Blanc. Saturé de marseillais en goguette.

  • Le Glacier Noir - une balade presque plus jolie et encore plus facile que le Glacier Blanc, que presque personne ne fait... j'écrirai, si je n'ai pas la flemme, un Eloge Du Glacier Noir Et Des Dieux Secondaires Qui Le Surplombent. Qu'on se le dise: ce n'est pas parce que le Glacier Noir a l'air d'un tas de caillasse que ce n'est pas un glacier, c'est un glacier, un peu trop saupoudré peut-être de cailloux, comme un tiramisu qui aurait été lapidé. C'est aussi le Woodstock De La Marmotte (locale).

  • Le lac de l'Eychauda. Début de balade à la Anthony Mann, qui se transforme en bavante atroce puis en très beau paysage de haute montagne, mais glacial. Un des randonneurs avant nous a fait une chute assez grave en glissant sur un névé, nous avons été refroidis et ne sommes pas montés au col des Grangettes (qui offre une vue merveilleuse sur Le Monêtier et le massif du Thabor).

  • Le refuge des Bans. Encore une très jolie balade, dans un décor à la Anthony Mann (tendance jardin alpin). Balade très douce, qui grimpe velu à l'extrême fin pour atteindre le refuge, comme un nid d'aigle.

To do list pour la prochaine fois: aller au col de l'Eychauda, au refuge du Sélé, à Dormillouse et dans le Fournel, et tester la nouvelle boucle sur la Blanche que l'Office du Tourisme met en avant pour rentabiliser le téléphérique de Pelvoux.

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18 juillet 2009

Eh oui! les nouveautés deviennent des souvenirs, et puis tout s'efface

17 juillet 2009

Brahms Beffa Schönberg à l'hôtel Soubise

Je cède à mes penchants les plus réactionnaires en allant au concert de l'ensemble Hypnos à l'hôtel de Soubise. Au programme, le sextuor n°2 de Brahms, le quatuor de Beffa, et La nuit transfigurée de Schönberg.

Les programmateurs croient utile de présenter La nuit transfigurée comme une perle rare de Schönberg: une musicologue monte sur scène pour nous introduire dans cet univers (well well... faut pas pousser quand même); en revanche ils jugent inutile tout commentaire sur l'oeuvre de Beffa (qui est pourtant présent dans l'assistance) - il n'y a rien non plus dans le programme imprimé, qui est plus disert sur la contribution de Charpentier à l'histoire de la musique à l'hôtel de Soubise. Bon.

Pour la première fois depuis que je fréquente ces concerts Jeunes talents, le concert a lieu dans une des cours de l'hôtel Soubise - très bonne idée, et très bonne surprise acoustique (oui, curieusement, parfois, le plein air, ça marche). Les Jeunes Talents du jour sont l'ensemble Hypnos (un sextuor avec quatre très belles jeunes femmes).

Heureux d'entendre le Brahms (que je n'ai pas en disque). C'est celui avec le gigantesque premier mouvement sous tension avec sa pédale ornée (le sol-fa#-sol-fa#-sol-fa# sol de l'alto) qui stabilise le beau thème en sol qui file tout de suite dans le décor (en mib).....il ya un moment beethovénien dans le développement où la pédale prend le pouvoir (pédales brodées' pawa). Le dernier mouvement est coquinou avec son petit jeu à la Haydn (je démarre sur la ... mais en fait je vais retomber en sol).

Le quatuor de Beffa: une alternance de mouvement très brefs (genre nocturnes avec des modes de jeux différents) et des mouvements élégiaques plus nourris. Le premier de ces mouvements longs m'a paru très pauvre (figures répétitives au violon 2 et à l'alto à la tierce, ploumploums à la basse, mélodie à la Messiaen au violon 1). Le dernier mouvement m'a fait penser à de la musique répétitive ou des néoromantiques polonais (hum).... mais je dois dire que sa fin est très réussie: elle convoque le petit mouvement flûté, tandis que le violoncelle sonne le glas, avec des pizz réguliers. Le langage est souvent tonal, il y a quelques belles idées harmoniques. L'ensemble est plaisant à écouter.

La tension accumulée pendant Schoenberg s'est résolue dans un gigantesque orage, avec grêlons ovoïdes convoqués sans aucun doute par Boulez et sa clique, avec un timing raté (trop tard pour perturber le concert).

 

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