Au cinéma, Schahada. Un film allemand récent retraçant le conflit intérieur de trois jeunes gens, entre leur foi musulmane et leurs aspirations (enfant/pas enfant, homosexualité, etc....). On n'avait pas vu ce genre de problématique depuis, disons, les films du pas-franchement-regretté André Cayatte, dans une version cathocoincée. Ce film-ci ne passe pas certains tests standard (musique affreuse, par exemple), mais reste intéressant. Il n'incite pas à l'optimisme, en montrant à voir, par exemple, le ressentiment de la nouvelle génération contre les pratiques jugées laxistes de leurs aînés.
Au théâtre, Le gai mariage. Une pièce de boulevard pas graveleuse et au comique très efficace; le ressort n'est pas tant le ridicule de situations scabreuses (ouf, ce n'est pas la Cage aux folles) mais, très classiquement, l'enchaînement de mensonges de plus en plus tordus et impossibles à tenir. Une très bonne surprise.
A l'opéra comique: Les fiançailles au couvent, l'opéra de Prokoviev. L'intrigue est d'une complication qui décourage le résumé: c'est une pièce avec deux couples de jeunes tourtereaux contrariés et une duègne (ressemblant furieusement à Eva Joly) tentant le tout pour un beau mariage dans le milieu de la poissonnerie. Le musicien, lui, est à son meilleur dans des toutes petites mécaniques - figuration des vagues et de la poiscaille frétillante au début, danses carnavalesques à la fin du 1er acte, quatuor un peu lunaire au 3ième acte, finale avec harmonica obligé et irrésistible martellement syllabique. Ah oui, et il y a aussi un trio pour clarinette, trompette et grosse caisse, qu'on pourrait avantageusement jouer à une prochaine session des Menus Plaisirs.