Alceste, de Gluck
Toujours la même chose chez Gluck, on reconnaît l'intensité des émotions, mais les émotions musicales sont disjointes de celles suscitées par la tragédie. Il y a au moins dans cette production une scène de suspense palpitant et d'émotion non contaminée par l'ironie: celle où Admète essaie en vain de faire parler son épouse poursuivie par la Mort qu'il ne voit pas. La fin (*spoiler*) avec l'enfer de la fosse d'orchestre béant est très bien aussi (mais un Hercule de foire vient casser l'émotion). On se souviendra peut-être de ceci:
* un air de jardin des délices (presque aussi idyllique que celui d'Orphée)
* de beaux morceaux d'orchestre (l'ouverture et une chaconne que Minkowski déplace en début d'acte)
* le ballet du 2nd acte
* les graves dangereux des Divinités du Styx
* le finale du 2nd acte (Oh! que le songe de ma vie Avec rapidité s’enfuit, Comme la fleur épanouie, Qu’un souffle des autans flétrit)