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zvezdoliki
6 septembre 2004

Mon père est ingénieur, de Robert Guédiguian

Pour une fois, pas tellement envie d'ironiser sur ce beau film centré sur un personnage de militante communiste en état de légumisation avancée. Il y a des défauts évidents, l'angélisme dans la représentation des Arabes à Marseille, filmés comme des santons, et une quête un peu post-pubertaire de radicalisme chez le personnage de Darroussin, qui semble avoir pourtant passé cet âge-là. Mais le film a aussi de grandes qualités, une belle construction éclatée, des rimes à la fois dans le texte ("on arrête ou on continue ?)" et dans les rôles que tiennent tour à tour les uns et des autres. Un petit côté Lola et Parle avec elle, rien que ça....

Le film titille évidemment la corde de la convergence entre communisme, tradition populaire, et religion chrétienne (dans ce qu'elle a de plus primitive); ça marche bien avec moi, sans doute l'irritation que suscite un monde trop cloisonné et individualiste.....(je n'irai pas plus loin dans l'exposé répugnant de mes pathologies). Théorème d'existence : il y a au moins un militant d'extrême gauche que n'étouffe pas la haine du fait religieux....

Et puis le film mérite d'être vu rien que pour la scène incroyable où Ascaride vient mettre les pieds dans le plat d'un repas familial chez des gens de gauche qui refusent de voir leur fille sortir avec un Arabe. La façon dont Guédiguian filme Meylan (et pourtant il charge bien la barque.....) est bouleversante: il en fait un vrai personnage, un peu lourd et opaque, bien au-delà des clichés....

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