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zvezdoliki
21 octobre 2005

Cardillac de Hindemith, à l'Opéra Bastille


Première surprise: on identifie du premier coup du Hindemith. Deuxième (demi-)surprise : c'est mauvais. En fait je crois que Hindemith est l'exemple-type du musicien agréable à jouer et assommant à écouter (on peut peut-être sauver les Métamorphoses). J'ai des bons souvenirs de sa musique pour violon seul, qui procure à qui la joue un plaisir digital et intellectuel, mais dont jamais je n'aurais jamais osé infliger l'audition à qui que ce soit ! (incidemment je dois avouer n'avoir jamais rien compris au couplet de Barthes sur la musica practica- surtout qu'il applique son idée à Schumann- qui est quand même un des musiciens les plus passionnants qui soit à écouter)

Donc, une musique néo-classique, sportive et académique, bannissant toute émotion, ce qui n'est pas nécessairement un mal. Des formes closes, bien programmées et qui se voient (ce n'est pasWozzeck); une passacaille, des passages fugués à n'en plus pouvoir, avec sujet contresujet et tout le confort moderne, le tout d'un gris qui provoque le court-circuit (et la roupillette) chez le spectateur....

La seule surprise vient, parfois, de la rythmique (l'un des sujets de fugue a une rythmique qui s'emballe, comme bègue) ou de l'orchestration (des alliages piano-cuivres canailles, un saxophone, des cordes graves, des choeurs impressionnants), un peu dans l'esprit des assommantesKammermusiken dont l'intégrale était au programme de l'un des orchestres parisiens il y a quelques années. Seul passage qui m'ait vraiment plu, la berceuse finale, avec son orchestre en coulisses, un des rares moments de calme relatif, bien loin toutefois des culbutos magiques qui concluent immanquablement les ballets chez Stravinsky.

Le plus déprimant est de voir l'ampleur des moyens déployés, peu en phase avec l'intérêt de l'oeuvre: une distribution de rêve (Angela Denoke.....), une mise en scène et décors inspirés.....En somme, assez d'accord avec lui.

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Pour la petite histoire: j'étais avec A** dans le hall de la Bastille quand je reconnais de vue... Peter Sellars, tignasse, jogging bleuasse et col arc-en-ciel, bon sourire de gnôme malicieux. A** ne l'a pas reconnu. Après un temps d'arrêt, je lui propose avec un clin d'oeil: "on lui court après ? avant qu'il ne rentre dans la salle ?" Et nous voilà à piquer un sprint ventre à terre en slalomant entre les visons (et les mamis les portant), à la poursuite de Peter Sellars. Ah, je te jure. Enfin, A** a vu la trombine de Sellars de face, c'est l'essentiel.

 

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