(Je commence avoir honte de paraphraser Denk mais je ne me lasse pas de le lire)

La découverte du jour: le GFAH (sol-fa-la-si) qui conclut (à 9'32")....et comment !....le concerto de chambre de Berg, au piano avec pédale sonnant toutes voiles dehors, ce GFAH qui dissout toute velléité pépiante de polyphonie, qui se prolonge par un pizz de violon, comme dématérialisé....

eh bien ! ce GFAH, c'est aussi, ou presque (HGFA puis HGAF) le début du second mouvement, ce palindrome sublime: c'est ce que chante le violon, ce qui résout l'agitation érotique désordonnée du premier mouvement ...et fait taire enfin le piano ! Comme le second mouvement est un palindrome on entend aussi cette séquence dans les dernières notes du mouvement, au violon (FAGH puis AFGH).

(ça vous semblera peut-être évident mais pas moi, et ça veut dire beaucoup pour moi, si, absolument)

Denk écrit des choses convaincantes sur le pouvoir détergent de ces quatre notes en blanc (une demi-gamme par tons qui aspire le reste du total chromatique, schlürp), que le pianiste aimerait tant jouer, mais ne jouera qu'à l'extrême fin. Je vous laisse lire ici (il cite même un poème de Montale, avis aux amateurs)

JD écrit comme les anglo-saxons si bécarre B et pas H comme devait le penser et l'écrire Berg....c'est embêtant car AGHF rapelle un autre chiffre célèbre chez Berg, ABHF et marche bien pour Alban Berg/ Hanna Fuchs. J'arrête là de peur de passer pour une midinette (et accessoirement, d'avoir les héritiers de la veuve et des tueurs à gages sur le dos ....)

PS: Mon gros (énooooorme) souci du moment, c'est de comprendre pourquoi à la clé de voûte du deuxième mouvement (à 6'10"), au moment où le piano joue les douze coups de minuit, signalant qu'on rembobine tout, pourquoi le violon joue en harmoniques GFB-FG (mais ni A ni H). Si quelqu'un a une idée là dessus....


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Du coup, je rajoute dans la radio les 2 derniers mouvements du concerto de chambre, plus quelques bricoles: Nuages des Nocturnes de Debussy, une scène du Peter Grimes que je rumine pour toi H, et un bout de l'Histoire du soldat (version Boulez, à défaut de Bernstein 1947 dont je suis dorénavant convaincu des mérites)