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zvezdoliki
31 décembre 2005

Exposition Mélancolie

Me suis décidé à aller voir l'exposition Mélancolie (pour un vrai compte-rendu, aller chez Fuligineuse). C'était hier vers midi: une heure et quart de queue sous une fascinante tempête de neige, dans une ambiance congelée-bon enfant, avec l'animation d'un Monsieur Loyal noir faisant accéder au saint des saints alternativement un sans papiers (ie sans réservations) pour neuf avec-réservations. Avec les grosses chaussures de randonnée, c'était tout à fait supportable, on se serait cru aux sports d'hiver. Après entrée puis décongélation express, le cauchemar pouvait commencer: une heure et quart à se frayer un chemin au milieu de mamies et de bobos avides de culture. C'est la dernière fois que je me fais avoir (c'est écrit, vous en êtes témoins). Les gravures rhénanes (Schongauer et consors) étaient quasiment impossibles à voir sauf à jouer des coudes (non mais ! plutôt crever). Quand même admiré une défense de narval, en rêvant grands espaces blancs. Au deuxième étage, la densité ayant commencé à décroître, j'ai pu voir des autoportraits de Baudelaire et tomber amoureux de cetableau:

Zurabaran

(c'est la Vierge, très jeune, qui se rend bien compte qu'il va arriver des bricoles au Christ)

dont il était même possible de contempler des détails:

détails

(ce sont un collectif de poires, un livre ouvert avec d'autres, refermés)

C'est décidé c'est impératif c'est vital, il faut que j'aille au monastère hiéronymite de Guadalupe.

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30 décembre 2005

L'amour des trois oranges, de Serge Prokoviev

Curieux spectacle: un livret au troisième degré (c'est une parodie de parodie) et une musique qui est souvent au premier degré, oscillant entre sarcasme et merveilleux, sans la noirceur qu'y mettrait un Chostakovitch ou un Britten. Il n'y a qu'à écouter le Prince chanter son amour des oranges: le texte est grotesque, la musique - lyrique, oui Madame- ne l'est pas. La célèbre musique de la Marche fait le même effet qu'un morceau de munster une fois qu'on l'a touché: impossible de l'oublier; mais il y a d'autres moments plaisants et plus subtils (les deux crêpages de chignons entre magiciens concurrents : ça tricote sec à l'orchestre, avec des col legno et tout et tout ; le scherzo avant les oranges). Le texte français semble tout droit sorti d'une traduction automatique, ce qui ne devait pas poser de problème aux russes émigrés à Chicago qui étaient à la première, mais laisse parfois rêveur: mais que sont donc ces vers martéliens ? (google, toujours bon garçon, propose de changer en vers martiens). Mention spéciale pour la cuisinière, aussi baraquée que Fafner et aussi mobile que ces trucs de TP de physique en 4ième (les mobiles Jeulin je crois).

Autre rencontre de sphères après le spectacle (je laisse aux experts le soin d'en faire lacartographie; je constate qu'effectivement je suis souvent à l'extrême gauche en compagnie de matoo - grand rire sardonique). Avec, donc, la fée KozlikaVroumette et son grand Vroum, Gilda, ladangereuse trilingueM le maudit, Etienne, Shaggoo et son homme, et Matoo que je lis depuis longtemps et que j'étais curieux de découvrir en vrai. Petite pensée pour Oli et M. Gv qu'on reverra à Rigoletto en février, j'espère. Le Vrai Parisien, s'était trissé fissa après l'opéra, prétextant une passion subite et irrépressible pour les Normandes (à d'autres). Sous le chauffage de la terrasse, nous nous sommes vite transformés en croque mademoiselle monsieur (le haut grillé, le bas frigorifié). Une révélation fracassante : Kozlika a confié à un journal letton qu'elle blogue trois heures par jour ; et bien.....roulement de tambours, page de publicité.....tadam tadam... en exclusivité je suis capable de révèler que... c'est plus oui c'est plus.

Pour rester dans les Prokoviev, je mets dans la radio le 1er mouvement du 1er concerto pour violon (pour le merveilleux) ainsi que le finale du second (pour les sarcasmes).

28 décembre 2005

L'adoration des mages

Hé oui ! C'est bien la Divine Stouquette que Melchior, agenouillé pile poil au bon endroit, tente d'apercevoir ; heureux celui qui, comme Gaspard, le roi noir, n'a pas besoin de voir pour croire....

adoration des mages

Pour aller au-delà de ce shorter, il faut lire le lumineux "On n'y voit rien" de Daniel Arasse (qui est un peu à la peinture ce que Rosen est à la musique....) plus exactement Le regard noir, l'essai consacré à l'Adoration des mages de Brueghel.

28 décembre 2005

la saveur de la pastèque, de Tsai Ming Liang

Vu la saveur de la pastèque, de Tsai Ming Liang. Garanti 0% judéo-chrétien, ça repose. Les garçons avec des bouteilles d'eau, les filles avec des pastèques (l'inverse peut conduire à des catastrophes). La dernière demi-heure (toujours longue chez Tsai) est ici franchement pénible ; elle se conclut dans un accouplement mi-sublime mi-grotesque. Ravi d'avoir des nouvelles de Lee Kang-Sheng ; dans ce film, c'est un acteur de porno portant le bouc, qu'on aperçoit parfois habillé (ci-dessous par exemple).

27 décembre 2005

Il est passé par la Lorraine

 

Au carrefour des Cinq Marronniers, plus que deux

Quel bâtard ce Lothar ! L'a tout ratiboisé

Du coup les sangliers viennent tout grattouiller

Du moins voit-on maintenant le val de Moselle

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27 décembre 2005

Ouf ! nous voilà débarrassés de la fête-des-promesses-non-tenues, du moins jusqu'à l'an prochain, même date même heure

A la messe de minuit (avec sermon sur l'accueil de l'Enfant, de l'Etranger, de l'Autre - tu parles charles), le curé, joueur, fait distribuer des petits papiers sur lesquels chacun est invité à écrire une pensée pour quelqu'un qu'il aime; les petits papiers, collectés dans une corbeille, seront redistribués à la sortie. Remonté comme une pendule, j'écris: "Des poutoux baveux, le chat, à distance comme chaque Noël, en raison du catholicisme rance de tes beaux-parents."

23 décembre 2005

Londres

  • Virée fructueuse (yes ! yes ! yes !) bien que comateuse (parti et revenu malade, j'ai erré de banc en banc tel une larve droguée).
  • coupole

  • Vu l'expo sur les Achéménides (l'exposition virtuelle ici vaut le coup d'oeil). Trois siècles de splendeur jusqu'à la destruction finale de l'empire par Alexandre. Des grandes frises de Persépolis avec des lions ailés, le cylindre de Cyrus (le texte qui a permis la fin de l'exil babylonien pour les Juifs), des sceaux très fins, un chariot d'or fabuleux (cf ci-dessous). En sortant, tombé en arrêt devant les kilomètres de frise assyriennes, plus anciennes: notamment la chasse au lion d'Assurbanipal.
  • patin

  • Visité Linley house mais pas Spencer House (j'ai confondu St-James Square et St James Place)....
  • patin

  • Salué Madame Moitessier (à qui j'ai passé le bonjour de Philippe(s)) et découvert les rivières lumineuses de Constable.
  • VA

  • Eu une discussion passionnante avec un indigène âpre au gain.
  •  

    21 décembre 2005

    Diane Arbus: Revelations (au V&A)

    Vu l'expo Arbus au V&A. Une collection de monstres: déplaisant et impressionnant.

    I want to photograph the considerable ceremonies of our present because we tend while living here and now to perceive only what is random and barren and formless about it. While we regret that the present is not like the past and despair of its ever becoming the future, its innumerable inscrutable habits lie in wait for their meaning.... These are our symptoms and our monuments. I want simply to save them, for what is ceremonious and curious and commonplace will be legendary.

    (je recopie car c'est beau comme du méta-blog)

    papa maman et le petit prince

    La visite que je faire à mes parents dès demain, une cérémonie considérable de notre présent ?

     

    20 décembre 2005

    Le petit lieutenant, de Xavier Beauvois

    • Lui, le petit lieutenant (Jalil Lespert), la lèvre rose et l'enthousiasme idéaliste, frais émoulu de Cannes-Ecluse, va se fracasser sur le mur du réel ; elle, la femme de 40-50 ans (Nathalie Baye), qui s'est déjà fracassée sur le mur du réel, a peur de revivre cela. Le film démarre autour de lui, puis se décentre insensiblement sur elle : il est un révélateur de son histoire à elle.

    il est bourré velu

    • la circulation de l'alcool et du shit. La scène de fumette sur le canal saint-Martin. Elle lui propose un pétard (elle est son supérieur hiérarchique) ; ils le fument semble, lui étourdi, elle amusée. Un type passe, leur demande une taffe ; le petit lieutenant lui passe le pétard, l'autre remercie et leur dit de faire attention, car l'endroit est plein de keufs. Silence éloquent.
    • Un film de familles. Au générique final: les enfants de Beauvois, ceux de Zem, le frère de Lespert. Et puis Jacques Perrin, en fantôme du passé.
    • Complètement palpitant, et tous publics. Même moi, je n'ai pas eu peur ; et pourtant, j'avais peur d'avoir peur.
    • C'est bien vrai, ça, que c'est difficile de rester deux heures sans crier Jalil féconde moi !.....(viamatoo). Discussion passionnante chez (...)-(...), plus... critique, quoi....

    14 décembre 2005

    Boris au Châtelet, dans la version de l'opéra Mariinski

     

    • Mardi au Châtelet, Boris Godounov. Dans la première version de Moussorgski : plus courte quecelle vue en mai à Bastille, aussi resserrée que l'Or du Rhin, sans entr'acte. Elaguée de l'acte polonais (qui de toutes façons ne sert à rien), et avec une scène d'épouvante de moins pour Boris (la première) - et aussi beaucoup moins de sixtes majeures et de cloches. L'opéra clôt sur la mort de Boris et pas la scène de l'idiot, une fin anesthésiée à la Wozzeck que je regrette.
    • En plus des grands moments habituels (le sacre avec les cloches et l'angoisse au coeur; la mort de Boris; la scène de l'idiot), surtout sensible cette fois encore à la scène du monastère. Dans cette production, un décor unique est installé avec le sacre de Boris, un décor qui disparaîtra avec le tsar, figurant aussi bien le palais que le monastère du vieux chroniqueur et de l'imposteur. De ce fait, on est tenté de voir en Boris et Grigori des jumeaux, les seuls à être vraiment hantés par le destin du tsarévitch assassiné, à vouloir habiter à l'ombre de ces tours oniriques et sous la menace de cette lampe/mamelle/méduse (venue de On connaît la chanson ? qui finira par subir un court-circuit provoqué par un pizz de contrebasse, ffffortissimo). D'ailleurs, les tsars finissent moines (c'est Pimène qui le dit) et l'histoire de Grigori montre que la transformation inverse est possible. Le vêtement du sacre de Boris, une cage (dans lequel celui-ci meurt et qu'il partage avec un autre enfermé, l'idiot), Chouiski finira par la destiner à Grigori....
    • Dans cette scène du monastère le fil rouge des violoncelles

    c'est vraiment Pelléas, non ?:

    (j'étais bien content d'avoir retrouvé la trace de ce passage, d'autant qu'en entendant mardi soir la scène du monastère, je me suis dit à cet endroit-là: mais c'est bien sûr, c'est Pelléas ! mais où ? A la réécoute je ne suis plus si sûr : chez Debussy le tempo est beaucoup plus agité)

    • La Lituanie: la contre-Russie, l'empire du Mal. Une vraie litanie: 1) Chouiski a gagné autrefois la bataille de Lituanie, 2) le contre tsar file vers la Lituanie, 3) Boris conseille à son héritier de se méfier de la Lituanie,....
    • Au chapitre des bizarreries de cette représentation, des décors et costumes souvent laids (les impers en plastique transparent permettent bien de faire patouille patouille dans la bassine pour la chanson du canard, mais sinon...). Un Boris jeune, plutôt good-looking, qui vient saluer comme une rock star, sûr de ses effets (du coup...méfiance). Direction très spectaculaire de Gergiev (lui aussi une star), qui prend la chanson de Kazan à un train d'enfer et pousse l'orchestre au bord de la sortie de route (il n'y a pas qu'aux amateurs que cela arrive...)
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