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zvezdoliki
24 avril 2006

Les Grecs, de Jean-Marie Besset

Vu la dernière pièce de Jean-Marie Bessetles Grecs. Beaucoup plus réussi et percutant que Rue de Babylone, le dernier opus en date. Besset dit que c'est sa pièce la plus rock'n roll ; c'est vrai. Le texte est comme toujours brillant ; drôle, très souvent. Les acteurs sont parfaits, surtout Basler et Portal. Sans rentrer dans les détails, c'est une pièce à deux couples (Marianne Basler + Jean-Michel Portal, d'une part, Xavier Gallais+ Salim Kechiouche d'autre part, avec quelques complications), un samedi soir tard puis un dimanche matin tôt. Les Grecs, ce sont Basler et Gallais, qui se connaissent depuis l'adolescence. Ils forment un couple impossible, laissent au besoin sur le côté les deux pièces rapportées. Cee sont deux intellectuels déjantés au verbe haut et à la référence homérique : ils s'identifient davantage aux Grecs, ces empêcheurs de tourner en rond, qu'aux Troyens, les tenants assiégés des valeurs traditionnelles.

Cela écrit (je persiste à penser que la pièce mérite un ample succès et j'ai déjà écrit de nombreuses fois ici à quel point Besset m'a marqué), je dois avouer une certaine gêne. Il me semble que Besset est mieux dans l'analyse du désir que dans l'analyse sociologique. J'ai trouvé caricatural le personnage du jeune algérien possessif et sentimental (je dois écrire que *** n'est pas d'accord et aussi qu'il a plus d'expérience que moi en la matière). Le théâtre de Besset me semble de plus en plus écrit pour des bourgeois intello-branchés qui ont réussi, avec la morgue qui va avec (quel besoin a l'auteur d'infliger au public que le personnage de Basler est une normalienne ? à un public qui rit à un douteux "je vous prends tous les deux au tennis"). J'ai de moins en moins l'impression de me dire en voyant une pièce de Besset: "c'est moi, c'est nous, c'est untel" (alors qu'il y a mettons dix ans nous avions, en groupe, l'impression forte, grisante, de nous reconnaître). C'est moi qui change ou c'est Besset ?

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