dimanche 2 juillet 2006
Le voyage en Arménie, de Robert Guédiguian
Geignard et humide comme du Scola sur le retour ; encore plus donneur de leçons que d'habitude ; (tout de même : ce que le réalisateur est complaisant avec le personnage de Meylan - il lui prête vraiment toutes les qualités, il le met à la bonne école de l'ASALA et de l'extrême gauche marseillaise des années 70 avant d'aller le faire sauver l'Arménie - ; et puis aussi la charge lourdingue contre le business est à la fois courte et méprisante : c'est vraiment tout ce qu'il y a à comprendre de l'histoire économique des pays de l'espace postsoviétique ?) ; gâté par une intrigue de polar aussi désinvolte que celle d'un Godard des années 60; vitrifié par une bande-son horrible et envahissante (c'est toujours mauvais signe): du chant arménien new age envahissant - censé apporter de l'émotion, j'imagine -aux Gymnopédies de Satie, rien ne nous est épargné.... Mais je ne parviens pas à détester ni même à m'ennuyer ; parce que comme dans tous les Guédiguian, il y a du bon cinéma, des personnages auxquels on croit et qui évoluent; parce que le film réserve des surprises, comme cet éloge de l'Armée, de la Nation, de la Terre... (gniark, gniark) Et puis parce qu'il y a Jalil, l'Arménie et la petite arménienne dont parle Gilda. On peut lire ici aussi
au téléphone
- et...qu'est-ce que tu comptes faire cet été ? (.....)
- hé bien, comme je te l'ai déjà dit, nous allons aux Gay Games à Montréal, aux Jeux Olympiques gay, avec l'orchestre....
- (un silence) Ah, tu veux dire, des Jeux Olympiques comme les handicapés ?
- Maman, tu as toujours de ces comparaisons....
- Non mais, c'est vrai, toujours cette façon de se singulariser....
- Et tu sais, j'aurai assez peu de congés cet été. Je viens de démarrer le nouveau job, je ne peux compter sur les RTT et je me suis rendu compte que pour avoir un congé sans solde, il faut que je fasse une demande motivée.
- (mouvement de panique) Mais tu ne vas tout de même pas demander à ton employeur un congé sans solde en précisant ce que tu vas faire
- Maman ! ce n'est pas le problème !