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zvezdoliki
1 septembre 2006

Prom 63

 

Vu le Prom 63 (écoutable ici) dans un Royal Albert Hall vide aux trois quarts. Une musique parfaitement dépressive. Les espèces de cachets roses géants suspendus au plafond du Royal Albert Hall m'ont tout de suite évoqué des neuroleptiques.... leur fonction acoustique m'a en revanche échappé. Un progamme pour choeur : les Songs of Despair and Sorrow de Kurtag (engendrant efficacement les sentiments décrits dans le titre), les doubles choeurs op 141 de Schumann (du RSch proche de l'asile) puis Rothko Chapel de Feldman.

Des trois oeuvres, c'est le Kurtag qui était de loin le plus intéressant. 6 pièces à effectif variable (sur scène, en plus du choeur, un quintette de cuivres, un sextuor à cordes, quatre bayans- des accordéons chromatiques russes, plus des percussions diverses et variées), mais personne ne joue en même temps. Je retiens le n°2 d'après Aleksandr Blok (très lent, avec des nappes de sons au choeur accompagné par les cuivres, avec le mot noch -la nuit- qui ressort), le n°5 - Crucifixion(Akhmatova), contrapunctique, passionné et très chargé quand il s'agit de Madeleine, puis brutalement hiératique quand il est question de Marie; et enfin et surtout le n°6, Pora (It's time) (Tsvetayeva), à base de percussions (cloches, cymbales, toms dans une ronde à trois temps), un adieu au monde finissant dans des chuchotements, du très grand Kurtag. Cette oeuvre sera redonnée à Paris dans le cadre du Festival d'automne (n'est-ce pas Pascal).

Rien à dire du Schumann (qui fait s'effondrer une théorie que j'aime à soutenir, à savoir qu'il y a des choses passionnantes même dans le dernier Schumann). Quant au Feldman.....ma théorie sur la question (puisque Rothko Chapel est souvent joué) c'est que c'est une musique qu'aiment des gens qui n'aiment pas la musique. Qui s'intéressent à la chapelle commandée par les DeMenil à Houston, par exemple. Mais j'ai trouvé qu'il y avait pour le moins un hiatus entre ce qu'annonçait le programme (une musique "expressive, subjective") et ce que j'ai entendu, une musique très pauvre - des percussions hiératiques, un choeur bouche fermée et un alto qui joue inlassablement les mêmes figures de septième. Le pompon étant cet air élégiaque vers la fin, dont Feldman dit que c'est le souvenir d'une pièce écrite quand il avait 14 ans..... Effectivement.

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Demain, on peut écouter le prom 65 en direct en attendant un éventuel compte-rendu ici.

 

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