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zvezdoliki
24 janvier 2007

Les Contes d'Hoffmann à la Bastille

Vu la générale des contes d'Hoffmann avec I (qui a parfois 24 ans et souvent des bons plans). La production Carsen est bourrée d'idées (la trouvaille visuelle qui accompagne la barcarolle équivoque de l'acte III est un trait de génie) mais parfois raccoleuse (est-il utile d'appauvrir le spectacle en surlignant le coté sexuel des râles suraigus d'Olympia, la poupée mécanique ?).

Un spectacle plus-méta-tu-meurs. L'opéra dont tous les chanteurs brandissent la partition dans les Contes d'Hoffmann, c'est Don Giovanni (à l'affiche aussi à Bastille). Chez Carsen, les quatre tableaux (le prologue/épilogue et les trois actes) interagissent avec des représentations d'opéra....(davantage Garnier ou le TCE que Bastille...); la scène est envahie de faux metteurs en scène, pompiers, figurants et badauds.... Vertige méta redoublé par la proximité du vrai Carsen, tout près, et par le comportement du public de la générale (les pires nous dit une des ouvreuses) qui ressemble étonnamment à cette foule avide du prologue qui vient assaillir le bar.

Dans ce grand métaopéra, un seul personnage échappe au second degré, c'est Hoffmann, magnifiquement porté par Villazon (dont la diction française est mauvaise, mais quel élan, quelle fougue, quelle présence: wow!). J'ai mieux compris pourquoi je n'aime pas les Contes d'Hoffmann: contrairement aux opéras de Wagner ou même aux Troyens de Berlioz, ces Contes ne croient pas, ne croient plus à la magie du grand opéra, présenté comme un bric-à-brac qui mène à la facination morbide, l'aveuglement et la mort. Fin neuneu, Second Empire dans ce qu'il a de pire, c'est par les pleurs que l'on devient grand, ce lieu commun romantique éculé qui est que la création vient de la sublimation de l'échec amoureux .... une morale de bigote vitrifiée.

La musique... les passages les plus emphatiques sont assommants mais je retiens l'invention instrumentale dans plusieurs airs de l'acte d'Antonia (notamment celui de Niklausse); dans le même acte, la belle chanson de la tourterelle, toute simple.... et l'air du concierge sourd qui ne sait ni chanter ni danser, impayable. Et aussi, dans le prologue, la chanson de Kleinzach et le glouglou du début; à l'acte III, la barcarolle, féérique et toc.

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