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zvezdoliki
23 juin 2007

Pelléas au TCE


A chaque représentation de Pelléas, j'ai des attentes faibles ou inexistantes: je me doute que la mise en images va m'exaspérer et que les chanteurs ne seront pas à la hauteur de ceux des enregistrements par lesquels j'ai plongé dans l'oeuvre, le Désormière de référence amélioré en remplaçant Jansen/ Joachim par Maurane /Danco....

Au fond, la seule chose que je demande, c'est de pouvoir comprendre le texte pour suivre. De ce point de vue, la soirée d'hier peut faire date.

Naouri est un Golaud subtil, jamais ridicule, d'une grande violence. Le metteur en scène le fait chanter la réplique du Berger (Ce n'est pas le chemin de l'étable). L'effet est terrifiant, d'autant que Golaud se lève à ce moment là, après avoir été prostré sur scène pendant le babil d'Yniold, sous une fourrure, comme un mouton; cela marche impeccablement avec la musique. Kozena n'est pas toujours complètement compréhensible (Mélisande l'est-elle ?) mais elle est scéniquement parfaite et elle a un timbre qui convient, chafouin et mystérieux..... L'excellent ténor québecois Lapointe campe un Pelléas dangereusement hétérosexuel (on aura tout vu, ces metteurs en scène osent vraiment n'importe quoi...). C'est à mille lieux des voix transparentes que j'aime en Pelléas. Ce Pelléas est avant tout élan vers Mélisande. Son je t'aime sonne comme la sortie d'un bouchon de champagne et contraste efficacement avec le je t'aime aussi de Kozena. Le reste de la scène était merveilleux vocalement. Au fond, j'ai beaucoup aimé: diction parfaite, élan irrésistible.

Quant à Arkel.... un timbre magnifique, la prestance d'un François Joseph (d'un Renaud Camus ?). Ses âneries pontifiantes ("Il n'arrive peut-être jamais d'événement inutile" et autres calembredaines) étaient (heureusement ?) inintelligibles. Frappé par le contraste à l'acte I de la musique d'Arkel avec celle de Geneviève et sa scène de la lettre: au fond Arkel est peut-être le seul personnage d'opéra traditionnel, loin du parlé/chanté des autres personnages.

Un mot de la mise en scène. Quelques trouvailles à l'acte IV: le "on a cassé la glace avec des fers rougis" sur une levée de rideau; cette coque qui tournoie en spirale, une idée qui rend bien justice au lyrisme de la scène (et oui, Titanic était un beau film lyrique). Oui, la sensualité vient avant l'aveu de la passion; je ne crois pas que ce soit un contresens, ce sont deux choses différentes, pas nécessairement synchrones.... et la 1ère scène de l'acte III est incroyablement érotique, davantage peut-être que la fin de l'acte IV, juste une histoire de lumière et d'ombre, de portes refermées ou entr'ouvertes.

Aussi: ici, ici, et .

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