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zvezdoliki
13 mai 2008

Ce soir c'était le concert d'adieux des Berg à Paris. Merci pour tout! merci! merci!

 

Haydn: opus 77 n°1 en sol majeur. Somptueux second mouvement avec un thème hymnique; mi bémol majeur, forme sonate. En plein dans le développement, le discours s'interrompt sur un do long. Suit le thème en ré bémol, sur des marches harmoniques qui remettent le discours en marche. C'est très étonnant. Scherzo fou fou fou avec le 1er violon qui gamberge dans le suraigu. Finale rythmique, solaire et dansant. Haydn énonce trois fois le thème dans une harmonisation et une texture différentes.

Berg: quatuor opus 3. Deux mouvements, l'un assez lent, l'autre plus rapide. Grande intégration: on retrouve la tête de thème rapide à 6 notes partout. Grande variété de modes de jeu. Autant le premier mouvement est en demi-teinte, autant le second baigne dans une atmosphère de catastrophe. Suis largué dans l'analyse formelle (il faudra jeter un oeil à la partition).

Beethoven: opus 132 en la mineur. 1er mouvement: la cellule de l'"introduction" (un demi-ton ascendant, un demi-descendant), on l'entend partout dans le mouvement. L'exposition va de la mineur à fa majeur, le développement passe beaucoup de temps en mi mineur puis en do majeur (avec le "deuxième thème", au point que je finis - erreur fatale ! - par croire que nous sommes déjà dans la réexposition); la réexposition va de la en la, avec une grande âpreté et une étonnante intensification du discours, de plus en plus dramatique (il faut bien marteler dans la tête des mal comprenants -comme moi - que c'est un quatuor en la mineur). Deuxième mouvement en la majeur: petits jeux rythmiques qui donnent le mal de mer (à la Haydn), puis musette bien stable pour retrouver les vraies valeurs (et des temps forts bien marqués). Le troisième mouvement est le sublime chant de reconnaissance en mode lydien (ça finit sur un fa et il n'y a rien à la clé); c'est à pleurer. Les Berg alternent savamment son blanc et vibrato serré. Après un sas de décompression un peu opératique (marche puis récitatif), on revient à une couleur plus tendue dans le très beau finale en la mineur, localement plein de cris et de dissonances. Qui finit dans un la majeur d'adolescent amoureux, avec le violoncelle qui perd la tête à chanter ces notes éperdues en clé de sol (est-ce raisonnable ? non, pas du tout)

C'étaient les adieux des Berg à Paris. J'ai passé mon année d'armée - en 1987 - à écouter leur enregistrement des quatuors de Bartok, qui venait de sortir; c'est aussi par eux que j'ai découvert les quatuors de Mozart et de Beethoven, au disque. Je les beaucoup vus au concert à Paris. Au début, j'ai eu la ferme intention de voir tous leurs concerts, mais je dois bien avouer que cela faisait longtemps que je ne les avais pas vus (au moins 4 ans et demi si j'en crois ce blog; je n'avais jamais vu Isabel Charisius). C'est un quatuor que j'ai beaucoup aimé (maintenant je préfère peut-être les Borodine)... le son, le vibrato... cette souplesse dans le discours (il n'ya que Pichler pour anticiper les temps faibles à ce point....n'importe quel élève de conservatoire se ferait taper les doigts s'il jouait comme cela) ... leur sens du répertoire (que du nourrissant! et un quatuor du XXième siècle par concert, c'était dans le cahier des charges de la la veuve). Ils ont su partir au mieux de leur forme.

 

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