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zvezdoliki
31 mars 2009

Un chat, un chat, de Sophie Fillières


Vu avec le chat, ce qu’il faut bien appeler Un chat, un chat. L’histoire d’une jeune femme écrivain en panne d’inspiration filée par une jeune fille un peu fêlée. C'est à éviter si on n'aime pas les blagues lacaniennes à deux balles et si on ne supporte pas le charme subtil des khâgneuses-à-côté-de-leurs-pompes. Lors d'une crise de somnambulisme, Chiara Mastroianni fait un gâteau sans s'en rendre en compte, en saccageant le frigo et les oeufs de sa mère - ça m'a fait pleurer de rire (je préfère ne pas creuser). Allez soyons fou, vivons dangereusement, après tout je ne serai pas tout seul à me faire lyncher, écrivons-le: il m'a plu, ce film.

(A la sortie, nous avons vu un spectateur en état de choc, un peu sur le mode du spectateur d'opéra livide après la dernière production Mortier....: "Mais tu te rends compte! A ce point RIEN dans un film!", avec bobonne en train de préparer la seringue: "Allons, allons... calme-toi, Philippe".) Je vous aurai prévenus: il est dangereux, ce film.

 

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30 mars 2009

La différence entre Sarkozy et Obama enfin révélée par leurs épouses

. .

29 mars 2009

- On aurait pu dégraisser le "ma mut'"! - Oui, chuis d'accord.

(paroles et musique: Les Zrofs)

28 mars 2009

je flashe sur ceci; ouiouioui je sais, c'est grave, Docteur

A 85" du début : quand "Israël! romps ta chaîne!" rime avec "Viens assouvir ta haine!"

(Ce qui est bien avec ces belcantistes, c'est qu'on n'a aucune idée des paroles qu'ils peuvent chanter)

(Ce genre de Aux armes etc..., c'est excellent pour travailler ses gammes-fusées)

27 mars 2009

Falla Ginastera Bartok à Pleyel

Joli concert (merci à Klari).

Troisième concerto de Bartok : pas vraiment convaincu, direction d’orchestre pachydermique, orchestre flottant et ne se trouvant que dans le troisième mouvement. Je n’avais jamais remarqué à quel point le mouvement lent (avec son canon en quartes descendantes) est un hommage au subliiiiiiiiiime opus 132 de Beethoven. L’extrême fin du 1er mouvement (avec le solo de flûte) est un modèle d’humour et d’élégance, beau comme du Haydn.

Variations concertantes de Ginastera. Une œuvre très plaisante, qui ne fait pas mentir son titre, mettant en valeur les principaux instruments de l’orchestre. Le thème au violoncelle accompagné par la harpe (qui scande les cordes à vide de la guitarre) est repris plus tard à la contrebasse solo (mais sans la spectaculaire grimpette dans l’extrême aigü).

L’amour sorcier, de Manuel de Falla. Version avec une cantaora, une chanteuse de flamenco…. (ça fait un choc, mais amorti pour moi car je me suis rendu compte que j’avais à la maison le disque avec la même chanteuse et le même chef). C’est drôle de la voir battre des mains discrètement, pour retrouver les pulsations irrégulières du cante jondo. Musique de transe, spectaculaire. Tout est magnifique mais j’ai un faible pour la chanson du feu follet en forme de buleria avec ces accents irréguliers drôles à voir, car une bonne partie de l’orchestre ne joue que cela et il s’agit de ne pas les rater (*stresssssssss*):

Ce morceau rappelle El Polo, la pièce d'Iberia d'Albeniz que Messiaen aimait tant:

C’était la première fois que je suis placé derrière l’orchestre et c’était un peu embêtant sur le plan acoustique pour suivre la chanteuse, mais 1) la vue est très belle (et on peut décerner un Raymond Barre d'honneur à ceux du public qui piquent le roupillon le plus sénatorial) 2) c’est très agréable de se sentir comme dans l’orchestre - et de voir comment la harpiste s’en sort quand elle claque une corde, comme ça a été le cas à la fin d’une variation agitée de Ginastera...

 

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25 mars 2009

La fille du RER, d'André Téchiné

Un film de Téchiné réalisé à partir de l’histoire de Marie-Léonie L, en 2004. Le problème est que le spectateur se souvient parfaitement de ce qui s’est passé – et l’aspect le plus intéressant de l’affaire Marie-Léonie était sans doute l’emballement médiatique qui a suivi (escamoté ici), plutôt que la mythomanie de l'héroïne (qui était moins lourde que celle d’un Romand, par exemple). Du coup, le film se concentre sur l'avant et l'après du mensonge, avec l’histoire amoureuse de Jeanne (la Marie-Léonie du film) et sa relation complexe avec une famille de grands bourgeois juifs. Autant l'histoire amoureuse (avec Duvauchelle) est plutôt du bon Téchiné (bien qu’un peu convenu; mais j'aime entendre Duvauchelle dire de Dequenne qu'il n'avait jamais rencontré "une fille aussi soumise"), autant j’ai trouvé l’histoire de la famille juive franchement mauvaise… (Ronit Elkabetz en caricature d’elle-même, le personnage de Demy sans aucune consistance, des dialogues sursignifiants). J’aurais bien aimé aimer, mais c'est raté.

24 mars 2009

Andrei Roublev, de Tarkovsky

Enfin vu Andrei Roublev (je crois que j'étais mûr depuis ceci). Le film est très riche, un peu touffu, et il est bouleversant dans sa deuxième moitié. C'est l'histoire du grand peintre russe, en quelques tableaux situés de 1400 à 1423. Le film débute sur la vision d'un moine qui se prend pour Icare et finit par échouer après un court vol, dans un marécage où s'ébroue un cheval.

La première moitié met en scène Roublev avec ses compagnons, son faux-frère Kirill et le peintre de la génération précédente, Théophane le Grand (qui est à Roublev ce que le Nouveau testament est à l'Ancien). C'est l'humanisation de Roublev (touché, par exemple, par la répression d'une fête de l'amour païenne) qui l'inhibe dans la réalisation d'un Jugement Dernier dont il conteste la dureté du message pour ses contemporains.

 

Le Jugement Dernier le rattrape dans la réalité avec une grande scène épique, le sac par les Tatars, guidés par un prince russe, du kremlin de Vladimir et la violation de sa cathédrale. Roublev renonce alors à la peinture pour plusieurs années de silence et d’absence; il n'y revient qu'après un événement bouleversant, la fabrication presque miraculeuse par un très jeune maître d’œuvre d’une gigantesque cloche, dont on se demande si elle va sonner... C’est la mise en orbite de cette cloche qui remettra en mouvement Roublev. Le film se clôt sur une séquence en couleur avec les très rares oeuvres du dernier Roublev et l'image pacifiée d’un troupeau de chevaux paissant sous la pluie.

lire aussi ici

20 mars 2009

Le drame affreux de la musique anglaise résumé en un seul morceau

.... ça commence en flamèches et pétarades .... et ça finit en tisane tièdasse.....

(sur ce coup-là ce n'est pas entièrement la faute de Britten, qui signe tout seul comme un grand la fulgurante introduction (jusqu'à 55") menant à la roupillatoire citation du thème de son vénéré maître Frank Bridge)

18 mars 2009

Gran Torino, de Clint Eastwood

Un film qui répond de façon étonnamment girardienne, dans son dernier quart d'heure (qu'on ne dévoilera pas), à la seule question qui importe vraiment: comment se comporter face à la violence? L'autre grand moment, la scène d'insultes racistes chez le barbier, avec le gamin, est encore un moment d'apprentissage de la domestication de la violence (verbale). Un très très grand film. (Drôle, aussi ; j'ai élargi considérablement ma palette de grognements indistincts. (D'ailleurs, grumpf.))

15 mars 2009

Tulpan, de Sergey Dvortsevoy

L'histoire d'un jeune éleveur en quête d'une épouse pour fonder un foyer et échapper ainsi à son beau-frère, qu'il énerve, et qui l'héberge. La steppe kazakh est dépeinte comme un milieu hostile et désert; ravagé par des cyclones impressionnants, c'est un waste land où les brebis n'ont pas assez d'herbe à manger, où les troupeaux se perdent et où les hommes - et les filles à marier - sont rares. Dans la plupart des séquences, le sens se construit progressivement tandis que l'écran se remplit: ainsi une scène où se dévoile tout le troupeau (après les brebis et les vaches, les ânes, puis deux chevaux, des chameaux.... et le petit gamin sur son balai); ainsi, deux étonnantes scènes d'accouchement de brebis; ainsi, une scène où la caméra se concentre d'abord sur un jeune homme racontant avec beaucoup de conviction comment se comporter face à un poulpe, élargit le champ à son beau-frère qui coupe là et explique brutalement les intentions du jeune homme, puis associe les parents de la jeune fille (et on comprend tout de suite que ce n'est pas gagné). Le film est passionant aussi dans sa description des relations familiales (la vie dans la yourte) et sociales (le grand chef qui décide des mouvements de troupeaux). C'est la chronique d'un mode de vie en voie de disparition (la fin est ouverte, où ce jeune homme ira-t-il ? à Almaty? à Kashagan?) mais ce n'est ni passéiste, ni désespéré, ni mièvre ni folklorisant. Du très beau cinéma, fort et inspiré.

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