• Encore un beau chapitre au délicieux feuilleton Chabrier: conspirations, Pologne et pièces montées.
  • Un festival de vers de mirliton (où Polonais rime avec benêt, hein mon Hirek)
  • Chabrier, donc: lui qui réussit les grandes figures attendues de l'opéra dix-neuvième (idylle/ barcarolle/ serment / couronnement/ conspiration); lui qui épice dès l'ouverture sa musique d'accords de neuvième, quelques années avant Debussy; mais surtout, celui qui fait éternuer l'orchestre, le chatouille, le titille, celui qui agence des transitions improbables, des tuilages subtiles avec son crayon endiablé. Quel art de la ligne!
  • Mise en scène à plaisanteries souvent très drôles: on se gondole beaucoup à Venise, et on en oublierait presque d'écouter les harmonies audacieuses et les glissandi coquins de la belle barcarolle.
  • Trois extraits pour prolonger le plaisir (une dédicace spéciale Kozlika):
une grosse tranche de l'acte 1: le début est typique du Chabrier à humeurs, orfèvre des surprises orchestrales; à 340", j'adore le thème slave, avec son accent à contre temps (qui s'adoucit très vite et devient aimable, sans perdre de son piquant).

A l'acte I, la romance de Minka (qui a tous les plus beaux airs, c'est injuste) - ici chantée par Barbara Hendricks: une élégie parfaite.

Encore un ensemble à l'acte II que je choisis pour Le Roi c'est moi (à 273"), la chanson française de Nangis, le faux roi. Fantaisie, abattage, transparence.