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zvezdoliki
30 août 2009

Le temps qui reste, de Elia Suleiman.

Le roman familial du cinéaste, qui apparaît dans l'ombre dès la mémorable première scène (un taxi israélien paniquant dans les intempéries). La reconstitution de la prise de Nazareth en 1948 (par exemple, la scène où les soldats s'approprient les souvenirs familiaux dans cette vieille maison patricienne arabe). L'histoire de la Palestine comme celle de la lobotomie du père. L'histoire des Arabes israéliens (à l'école, lieu de contact et de formation; à la pêche, scènes d'humiliation douce où les pêcheurs sont sans cesse dérangés par la jeep des militaires israéliens, du pur comique de répétition, presque de la musique, ce sont les personnages rythmiques du Sacre!). La dernière partie ne manque pas de scènes fortes (la tourelle du char qui se déplace sur le jeune homme au téléphone) mais à mon sens souffre de la trop grande présence de Suleiman lui-même (où on se dit qu'il nous refait son cinéma).... Aussi: ici et ici

et pour la bonne bouche ceci vu ici

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25 août 2009

Autour des Etudes de Ligeti

Mon thème astral doit être gigafavorable; j'ai emprunté samedi la partition des Etudes de Ligeti en compagnie desquelles je comptais passer un agréable week-end et voilà-t-y-pas qu'hier, via ici, je tombe sur Levinas commentant trois des Etudes! Bon, ça jargonne parfois velu (et inutilement), mais il y a de quoi faire son miel.

  • Désordre. Désordre mon oeil. Une écriture très simple et très claire (on a rarement écrit aussi simplement et intelligemment, c'est tellement beau à voir, cette partition - si je compare à celle de l'Automne à Varsovie, qui est génial, la partition est hypercomplexe et il y a intérêt à savoir compter pour s'y retrouver). Main gauche, et main droite, deux échelles qui se heurtent (l'une à base de touches blanches et l'autre à base de touches noires, de quoi perdre rapidement tous ses repères); un décalage rythmique se met en place, très régulièrement, la main gauche reste à 3+5, la main droite rajoute régulièrement un temps, comme le fait Stravinsky dans le Sacre avec ses personnages rythmiques (L cite aussi le développement de l'opus 27 n°1, chez Beethoven). Dans la troisième séquence, c'est la main droite qui reste stable et la main gauche qui rajoute des temps.

  • Cordes à vide: le début est comme un lamento baroque, une plainte ourlée de descentes de quintes, ces fameuses cordes à vide qui dérivent, formant une harmonie mouvante (c'est cela l'idée simple de cette étude). A la fin, des appels de cors passent au-dessus d'un effet doppler. Levinas cite finement à ce propos la fin des Papillons de Schumann, avec ses effets de résonance.

  • Un automne à Varsovie: encore le lamento baroque, ces chromatismes qui défilent à vitesse accélérée sur une trame de doubles croches, en un subtil tissage polyphonique. Levinas analyse les complexités (encore plus velues que celles de la page 45) de la page 47 (aboutissant à un climax qui fait revenir la plainte nue, sans ourlures) à partir du fameux finale monodique de la sonate de Chopin -à la base, un choral, non plus vertical mais curviligne; les harmonies qui s'incurvent..... La pièce la plus complexe et une des plus célèbres du recueil.
21 août 2009

Inglorious Basterds, de Quentin Tarantino

..

  • Trois grandes scènes d’épreuve en huis clos: 1) dans une maison isolée, dans la campagne française ; 2) dans une cave pour un poker menteur ; 3) dans un cinéma pour une première avec le gratin nazi.
  • Comme c’est mieux d’être polyglotte (proverbe engadinois)
  • Les dangers d’un verre de lait et d’une double couche de Schlagsahne; l’enfer blanc du Piz Palu (tiens tiens), de Pabst
  • Le rôle des rires gênés (pour desserrer l’étau de la tchatche torrentielle de ces nazis hâbleurs) – un peu comme les « concentration camp, ahaha », dans To be or not to be (Fraülein von Hammersmarck a parfois du mal à tenir la distance)
  • Incroyable fin en 3 dimensions : le grand-prêtre allume le feu en dessous de la salle, les Allemands s’écrasent sur la paroi opposée à l’écran (Jeanne d’Arc livrée aux flammes). La « vengeance des juifs ».
  • Pas compris ce que les fans du maestro n’ont pas aimé. Moi qui ne suis pas spécialement fanatique de QT, celui-ci m’a tout particulièrement plu.

17 août 2009

La façon la plus sûre de savoir si un village suisse est occupé par des extraterrestres....

....c'est de voir si ceux-ci n'auraient pas par hasard déposé des crottes blanches vernissées à faible distance des maisons

(c'est un critère infaillible)

16 août 2009

St Moritz

Dernier jour en Suisse, nous passons voir St Moritz. Beaucoup moins agréable que Zermatt ou Saas Fee, la ville est envahie par la bagnole. Le musée Segantini. Dans le train, "Un homme assassina sa femme et en fit de la saucisse" (éternelle histoire suisse).

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15 août 2009

S-chanf et le parc national suisse

Nous passons en territoire romanche; on croise des gens sur les sentiers qui ne disent ni Gruetzi niBuon giorno, mais Allegra. S-chanf est un village agricole, aux belles maisons engadinoises à l'air d'un coffre fort sorti d'un film expressionniste. L'hôtel-bar-restaurant-cordoneria Scaletta, tenu par l'inénarrable Mario. Pourquoi cordoneria? (je crois avoir compris que c'est parce que la spécialité locale est le cordon bleu). Balade vers le Parc national suisse. Enfin de la nature vierge, depuis 1905, certifiée sans bancs privés ni publics et sans ajustement à la tondeuse. Val Truptchun, un tout petit gamin me dit, très excité, très vite, en allemand, qu'il a vu à l'oeil nu 18 cerfs (18 Hirschen; je ne comprends rien et me demande pourquoi il me parle d'une église du 18ième siècle). Après la balade traversante - déjà passablement longue-, nous montons vers la Fuorcla locale (qui donne sur la vallée de Livigno en Italie), mais je me dégonfle vers 2300m devant un névé en pente, que je refuse de traverser avec l'air buté d'un jeune ânon. Nous redescendons. Le lendemain, tour par Zuoz et sentier en balcon avec vues sur la crête nord de l'Engadine (Piz Kesch et le col du Val Susanna qui mène à Davos), puis descente par le val Chachanna (il y aussi un val Chachanella). Incidemment, j'apprends que chasse se dit chatscha en romanche.

13 août 2009

Val Roseg-Morteratsch

Petit déjeuner avec les nombreux (!) employés de la cuisine; ça commente sec, en italien, l'histoire de fraude fiscale chez les Agnelli. Patrons d'hôtel allemands, employés italiens. Descente dans les sapins à Pontresina (Puntraschigna nous dit le balisage, obligatoirement en romanche ici). Le cimetière. Beaucoup de vieilles et belles tombes (on retrouve les noms de famille des fondateurs des principaux hôtels de la ville, par exemple Sarnatz). Beaucoup de prénoms italiens associés à des patronymes allemands, et des petits mots en romanche. Beaucoup de tombes de guides de montagne, jeunes. Morterartsch: 1) un glacier (qui recule); 2) une gare (désertée le soir); 3) un hôtel (bien rénové même s'il ressemble à une station service). Montée trop tardive au refuge Boval; le temps est incertain, nous croisons le ventre (assez mou) de la gaussienne de ceux qui sont allés manger en montagne; au retour, nous ne croisons que quelques rares groupes d'alpinistes qui montent à la fraîche. Magnifique balade sur une moraine. Du refuge, un panorama de glaciers à 180°, de la Diavolezza au Piz Morteratsch. Orgie de Läckerli (c'est l'émotion). Retour à Morterartsch. Je tombe sur un article sur l'industrie du tourisme pour les Juifs orthodoxes en Engadine; ça a marché très fort au début du siècle, ça s'est tari ensuite (cf Rosetta Loy) et ça a repris récemment (Brooklyn Tel Aviv). La fonction mariage marche moins bien car les jeunes sont plus orthodoxes, ce qui limite les contacts entre sexes.

12 août 2009

Sils- Val Roseg.

1000m de montée pour arriver vers 2750m à la Fuorcla da Surlej. Le début est particulièrement délicieux, avec vues sur le lac de Sils et celui de Silvaplana. La fin de la montée est plus pénible, on retrouve des mamies italiennes en tong et des japonais faisant du jogging (le téléphérique de Surlej arrive sur une courbe de niveau, 100m sous le Corvatsch). Des saucisses (wienerli) dans la soupe; je mange tout. La fille du refuge qui râle parce que les gens ne finissent pas leurs spaghetti. Vue exceptionnelle sur tout le massif, Bernina, Morteratsch et le fond du Val Roseg. La double moraine qui ressemble à une piste d'atterrissage pour extraterrestres (décidément! ils sont partout chez eux, en Suisse). Suite de la balade vers le refuge Coaz. Longue descente vers l'hôtel du val Roseg. Chambre en sous-sol, glaciale (évidemment! elle n'a pas chauffé comme nous).

11 août 2009

Maloja-Sils


Au bord du lac de Sils; incursion dans le Val Fedoz puis le Val Fex (et non pas le Dalflex). L'invasion des VTT (il y en a partout! ils déboulent sans bruit). Beau sentier en corniche avant de redescendre sur Sils, entre deux lacs. Les crottes d'extraterrestres. La maison où Nietzsche a passé ses étés 1881 à 1888. Au loin, la tour de Maloja. J'ai 41 ans. Sur le menu, Grappillon c'est bon. J'avance bien dans La Peau (il fallait me dire que c'était agencé comme un roman de Kundera, j'aurais eu tout de suite eu envie de le lire)

9 août 2009

Maloja

Dans le train (Rhetische Bahn), plein de juifs orthodoxes, version Brooklyn. Etrange. Maloja, plus fort que Toblach: c'est l'intersection (unique) de trois bassins hydrologiques -le Danube (les sources de l'Inn), le Pô et le Rhin (de l'autre côté de cette crête de montagnes qu'a peinte Segantini). Drôle de col à 1800m, gorge très ravinée du côté du val Bregaglia qui file en Italie, très faible déclivité du côté vallée de l'Inn, qui est ici très près de sa source mais s'étale dans trois longs lacs, une vallée très large et en altitude: la Haute Engadine. Première balade vers le val Forno (la Pornohütte), avec deux beaux lacs - celui de Cavloc (Cavaloccio) et celui de Bitabergh. L'inflation des bancs (pas publics, privés, offerts, par exemple, par Elizabeth en souvenir de ses merveilleuses vacances de l'été xxxx). Viande des Grisons, le soir: avec un filet de citron et du poivre, c'est très bon. Maloja est sur la commune de Stampa, d'où est natif Giacometti - du coup, tout y est Giacometti, du garage au marchand de vêtements de ski, mais, curieusement, pas la crèmerie (latteria) d'à côté. A Maloja (commune de Stampa), la langue la plus utilisée est d'abord l'italien.

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