Re-Stravinsky et re-Xenakis à la Cité
Un concert un cran au-dessous de celui de la semaine dernière.
C'était plutôt hier soir Stravinsky la vedette. Avec, en plat de résistance, la Symphonie de psaumes (5 flûtes, ni violons ni altos: voilà une oeuvre pour le RSO) et le Capriccio pour piano et orchestre, qui est mignon tout plein comme du Poulenc (joues roses et noeudnoeud dans les cheveux) et possède quelques éléments typiquement stravinskyens, par exemple dans le premier mouvement, un portique néo-classique pour entrer, et une coda calme et obsessionnelle (avec interventions du timbalier caché derrière les contrebasses) pour sortir.
Côté Xenakis, j'ai trouvé les deux oeuvres au programme moins fortes qu'Aïs et Jonchaies la semaine passée. Synaphaï (mais pourquoi diantre ces titres ressemblent à des noms de médicaments) est une sorte de concerto pour piano et orchestre (58 cordes!!!), de lutte à mort entre le soliste (qui se fait une spécialité des sons répétés et tremblants) et la masse orchestrale. Pour tout dire, j'ai trouvé ça un peu fouillis. Metastasis est la première oeuvre de Xenakis (1953-1954); c'est pour un orchestre nettement moins pléthorique (seulement 46 cordes, vents dégraissés). Son début est éblouissant (glissandi de cordes divisées, avec une percussion très saillante); le centre de l'oeuvre, avec des cordes solistes, sent bien son sérialisme à plein nez. C'est émouvant de sentir déjà la personnalité de Xenakis, mais c'est quand même moins excitant que les oeuvres des années 70-80.