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zvezdoliki
31 janvier 2010

En bref

* Mousses. Si la réexposition du 1er mouvement de la 4ième de Schubert est la préparation d'un bain de mousse (©MK), le moment de calme avant le retour de l'inquiétude, celle du 1er mouvement du concerto de Beethoven est un bouchon de champagne (4 mesures de passage du néant au fortissimo, avec la superposition frénétique du beau thème hymnique au mètre des quatre noires, à fond à fond).

* No, no, no. G et moi en balade sur le quai de xxx, ce midi. Je disais "Non, non, non" avec une certaine véhémence à la dernière proposition de G (j'ai déjà oublié ce que c'était, enfin, un truc pas possible genre randonnée avec massages enveloppants) quand nous avons croisé un type qui m'a regardé avec un air chafouin en me disant distinctement: "No, noooo.... yes?" (y en a qui sont gonflés)

* Refuge: une curieuse histoire de filiation, très bien menée. Un art pauvre (comme cette rengaine que chante le héros) mais très efficace. L'histoire va à l'essentiel, genre situation de laboratoire (je place X et Y dans tel environnement et je regarde ce qui se passe). La façon dont Ozon retourne le vieux cliché "un hétéro saoul se fait un mec, sans faire exprès" est très touchante. Marie Rivière (dans le rôle d'une martienne souriante) et Melvil Poupaud ne jouent pas plus de cinq minutes chacun. L'acteur principal est mignon mais plus fade qu'Isabelle Carré, que j'avais rarement vue si aggressive, si Petra von Kant.

* Hexenlied Deux belles versions de Hexenlied de Mendelssohn, ici et ici. (je préfère quand même Schreier)

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26 janvier 2010

tchesti snova papalam! poum

Tout ici est magnifique et émouvant ici (c'est Cathy Berberian qui chante et c'est Berio qui dirige) mais c'est encore mieux de voir les Liroulirouliroulilala auvergnats (vers 6'30") et la chorégraphie avec des subtils décentrements du cou - façon Bollywood  - pour cette chanson azérie finale, dont personne - pas même Berberian - ne comprend les paroles.

24 janvier 2010

La recette pour un concert de musique contemporaine archi-comble (sans tricher avec le label Festival d'automne)

Il suffit de demander à un très bon violoncelliste de jouer des pièces de musiciens contemporains vivants (venant chacun avec sa meute: oh, salut, trucmuche, comment tu vas?) dans la très petite salle de concerts d'un musée ouvert gratuitement le dimanche (oh! chéri, une salle d'enchères! on y va ?) au profit d'une association de lutte contre le sida (qui aura fait de la pub à toutes les associations homo de la planète), le tout au tarif ridicule de 10€. Aucune chance de pouvoir rentrer.

(Pour se consoler, on peut toujours écouter Messagesquisse sur le site du très bon violoncelliste (et regarder ses photos))

22 janvier 2010

La Terre de la folie, de Luc Moullet

Une enquête de Luc Moullet sur le "pentagone de la folie" dans les Alpes de Haute Provence. Pas exactement le genre de film subventionné par l'office de tourisme local.... Le tout entrelardé de commentaires d'une autochtone à la voix de Claire Chazal chez Mozinor. Pas reconnu Moullet au début (en train de dire des choses effrayantes sur sa lourde hérédité; je me suis demandé de bout en bout si ce qu'il racontait était du lard ou du cochon). Quelques histoires vraiment atroces: celle de la jeune fille qui tombe malade après avoir passé trois jours dans une porcherie; celle du tueur en série qui prend un bus, entre deux cartons, sans que la gendarmerie daigne intervenir; celle de ce boucher de Gap allant semer à gauche à droite des rondelles de sa fille. Il y a pire que la Vologne natale de ma grand-mère, on dirait....

 

 

21 janvier 2010

A la mémoire de Camille Maurane

Je suis triste d'apprendre la mort de Camille Maurane, le grand baryton français, à l'âge de 99 ans (c'était une jeunesse à côté de Hugues Cuénod). Pour moi il restera l'incarnation parfaite de la voix du beau-jeune-homme, en français...

C'était d'abord et surtout le plus grand Pelléas que je connaisse et ça n'est pas rien; c'est en l'écoutant que je suis tombé amoureux de cette musique, de cette partition. Je préfère toutes les versions avec Maurane à la version Désormière de référence, même si la distribution de cette dernière est plus homogène. Maurane est Pelléas: ce qu'il chante est direct, compréhensible, lumineux (à l'exact opposé des zones d'ombre de cette embrouilleuse de Mélisande), sans affectation d'ailleurs. Il désamorce toutes les critiques - que je n'ai jamais comprises- sur le livret de Maeterlinck.....


(un petit bout de la scène 2 de l'acte IV)


(et un autre petit bout de la scène 1 de l'acte II)

C'était aussi un grand chanteur de mélodie française, et en particulier un des grands interprètes de Fauré. C'était mon meilleur choix dans Adieu, loin devant Stutzmann et Kruysen. Je vous propose ici de l'entendre dans la Bonne Chanson opus 61 (Verlaine), dans le n°3, La lune blanche:


et dans les Berceaux 


qui mettent en valeur, davantage que dans Pelléas, ses délicates qualités lyriques (élégiaques (?)).

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20 janvier 2010

Bois ton café il va être froid

18 janvier 2010

Deux concerts à la Biennale de quatuors à la Cité de la Musique

 (la scène occupe un des grands côtés du rectangle, les quatre tribunes sont utilisées, on se croirait au catch - vas-y l'alto, mords lui la pique, à ce gros rustaud de cello)

  • Samedi, soir, les Borodine - presque entièrement reconfigurés, seul le violon 2 est là depuis 1975; le cello est là depuis 2007 et les deux autres depuis 1996. Schubert: 10ième quatuor (mibM) D89. Musique solaire, mais pas très captivante (du Mozart sans ressort, je m'ennuie). Ce n'est pas le cas du Quartettsatz, qui suit. Un thème qui démange, un vrai accès de prurit en do mineur, mal soigné; une erreur de dosage manifeste dans la pharmacopée anti-prurit suscite une dangereuse crise de lyrisme délirant dans une totalité éloignée. Le prurit a le dernier mot. En deuxième partie, un grand moment avec l'opus 51 n°2 en la mineur de Brahms. Magnifique 1er mouvement (la mineur - sol majeur- do majeur), ça bouge tout le temps! Dans la partie centrale du mouvement lent, les cris outragés d'une donna Anna un peu tzigane sur les bords. Le scherzo est une merveille (avec ses trois parties homophoniques au-dessus d'une basse de musette, ses sonorités blanches d'harmonica). Dans cette musique, les Borodine sont immenses. On a l'impression d'une pâte vivante qui est souple, se déforme insensiblement de façon homogène; et la variété de leurs vibratos est confondante.
  • Dimanche à 17h, les Hagen. Première fois que je les entends en concert. Une sonorité impériale (mais c'est peut-être parce que je suis en galerie juste au-dessus d'eux (une très bonne place, ceci dit, on sent tous les doigtés et les coups d'archet....). L'altiste (Veronika) a une sacrée présence. Au programme, le quatuor de Debussy (qui leur va comme un gant); le quatuor de BA Zimmermann (encore un cas de testament trahi; le compositeur a demandé qu'on ne joue plus cette oeuvre, eh bien non, il y a encore des fouille-merde pour vouloir exhumer du sous-Hindemith qui n'ajoute rien à la gloire de Zimmermann). En deuxième partie, le quintette à deux violoncelles de Schubert déclenche l'hystérie du public tout en me laissant assez froid - je crois que j'entends surtout longueur dans sublime longueur - et je donnerais n'importe quelle page de Mozart pour faire cesser ces tunnels d'éternité (avec reprise).
17 janvier 2010

Quatre pour une cinquième.

Hier samedi a été une journée à marquer d'une pierre blanche (et d'un billet de blog) pour notre jeune association: première journée en orchestre (ce n'est jamais évident mais je crois que ça va prendre) et surtout, recrutement d'un chef d'orchestre. Nous avons rencontré quatre chefs, à qui nous avons proposé de diriger le 1er mouvement de la 5ième de Beethoven. Chaque rencontre a été différente et révélatrice ... même si l'exercice peut paraître artificiel (chaque chef pouvant avoir envie de montrer un spécimen de l'étendue de ses talents plutôt que de conduire une vraie répétition d'orchestre). La fumée blanche est sortie pour Marc Korovitch, qui a fait l'unanimité du jury de professionnels que l'association avait invité à départager les candidats, et a été apprécié, je crois, d'une grande majorité des musiciens. C'est un chef qui m'a vraiment donné envie de travailler avec lui et qui nous a laissé entrevoir de belles qualités musicales; en 40 minutes, il a su aller à l'essentiel et éclairer la partition comme aucun autre des candidats, mettre en lumière les éléments moteurs dans des passages un peu confus (par exemple dans le développement, écouter trompettes+ timbales), faire ressortir les contrastes de dynamique, sans se perdre dans les détails. Et puis il a pris un bon tempo: pas injouable, et sans faire le contresens qu'a commis - à mon sens- un des candidats - qui dirige les quatre premières mesures nettement plus lentement que la suite du mouvement. Je crois que nous allons nous régaler...  

15 janvier 2010

Le quart d'heure keatonien du jour

Déjeuner avec X et Y, chez Yasube, un Japonais de la rue Sainte-Anne. Il n'y avait plus de place en haut et les seules places libres, en bas, étaient - hasard - des tatamis avec des tables à la japonaise - très basses. Moi qui ne suis pas tendre comme mon cher-et-souple Moi qui ne suis pas souple comme mon cher-et-tendre (qui fait des trucs de fille pour arriver à ses fins) j'ai eu du mal à garder la position. Nous avions mis nos chaussures à l'entrée du tatami, et patatras, une serveuse s'est cassé la figure en apportant trois bols, dont le contenu (une soupe délicatement odorante avec de nombreuses surprises solides) a fini par aller remplir la chaussure de X. C'est tout.

13 janvier 2010

Mercredi c'est Ligeti

Déception: j'étais venu pour la Sonate pour alto (et salivais à l'idée de vérifier que "la corde de do donne à l'alto une âcreté particulière, compacte, légèrement enrouée, avec un arrière-goût de bois, de terre et de tanin"), mais patatras, l'altiste était malade et la sonate a été remplacée par deux Etudes pour piano (Arc-en-ciel et En suspens). Au menu aussi, les Six Bagatelles (qu'on a trop entendues comme générique à France-Musique), les Dix Pièces pour quintette à vent (une musique spectaculaire, malaimable, stridente et nonsensicale - à la fin, les instrumentistes déclament: "mais - Il y eut une longue pause. 'C'est tout?' demanda Alice timidement. 'C'est tout', dit Humpty Dumpty. 'Au revoir'). Ai été plus excité par les Mysteries of the Macabre, dans un arrangement pour trompette et piano - c'est à déconseiller si on a de l'hypertension, mais c'est tout-sauf-chiant et assez marrant. 

Mais le grand moment a été le Trio pour violon, cor et piano, dont j'avais oublié à quel point c'était un chef d'oeuvre. Ligeti fait celui qui se souvient de Brahms, mais en fait le thème du 1er mouvement se souvient des 'appels de cor' de la sonate des Adieux de Beethoven (c'est le violon qui fait le cor, dans ce 1er mouvement, en doubles cordes; le cor - qui fait le beau - lui répond, suivi du piano, qui sonne dans le suraigu comme un gamelang ou du Messiaen). Le deuxième mouvement est une mécanique virtuose, swingante, avec ces rythmes caraïbo-transsylvaniens qui font le chic du dernier Ligeti. Le mouvement suivant est incroyable de netteté: on y entend une déclaration véhémente du piano et du violon (qui s'échine à jouer des accords); le violon, à un moment donné, se décale comme un mauvais élève qui n'arrive pas à rattraper le piano; mais comme le même phénomène revient dans la récapitulation, on se sent rassuré sur le degré de maturité rythmique de la violoniste..... Le dernier mouvement est une chaconne où s'accumulent les descentes chromatiques, de plus en plus violentes. Le piano disparaît brusquement. Restent juste le violon, dans le suraigü, et le cor, dans le grave, pour une fin catatonique, bouleversante.

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