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zvezdoliki
30 janvier 2011

- Et mes fesses? tu les aimes, mes fesses?

nowell

Je me suis finalement décidé pour l'alto A, qui a su me convaincre - lentement mais sûrement - de ses multiples qualités sonores et visuelles. Il vous offre ici en exclusivité mondiale la vision de son élégant dos moiré. N'y voyez en aucun cas la marque de mépris d'un Pigumariusu de noble et nippone souche énervé par trois semaines de tergiversations.

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25 janvier 2011

En bref

Très occupé par plusieurs affaires en cours, dont la plus importante, l'achat d'un alto, est aussi la plus feuilletonesque. On dirait qu'une fin heureuse (le japonais non cannibale et le russe d'opérette se marièrent et firent beaucoup de confitures) est en vue. C'est un peu ballot, c'est précisément le moment où j'ai un retour de flamme que je n'avais pas vu venir pour le violon, ces jours-ci.

Au cinéma, que des demi-déceptions: Somewhere, le film de Sofia Coppola (longuet et creux); le documentaire sur Gil Roman et le BBL (la danse, c'est toujours intéressant mais le film est un peu hagiographique comme une vidéo d'entreprise); le documentaire sur Godard et Truffaut, Deux de la Vague (rien de très neuf et beaucoup de déjà-vu); le documentaire de Jia Zhange Ke sur Shanghai (parfois passionnant et porté par des témoignages oraux, mais qui doit quand même davantage parler à un public chinois).

19 janvier 2011

Mark Padmore à Gaveau

C'est curieux comme les gens sont nombreux à aller communier dans des gros machins d'orchestre postromantique, et comme il n'y a plus personne pour aller écouter les confidences d'un monsieur seul sur scène avec son pianiste. Et pourtant, c'est tout aussi nourrissant, émouvant, impliquant.... C'était le Grand Frisson hier soir pour Beethoven et Schubert chantés par Mark Padmore. Voix claire, aigüs superbes et puissants, science magistrale de l'articulation (on sait exactement où va la phrase, quel est son relief, même si l'intonation allemande n'est pas parfaite), tempi souvent lents, permettant de bien ciseler les effets .... j'ai adoré.

Beethoven: Adelaide, Mailied, Neue Liebe, neues Leben, et surtout An die ferne Geliebte. C'est une musique plus intéressante que ce que je me souvenais, un mix solaire de Fidelio et de lieder de Schumann. Dans Adelaide (un air à accélérations successives), Padmore fait merveille dans les aigüs. Dans le grand cycle de l'opus 98, ce qui me frappe, c'est l'instabilité des humeurs, des tempis, des modes d'accompagnement....ça bouge tout le temps. Dans le deuxième lied (modulation en sol venant de mi bémol, effet boeuf que réussit aussi chouchou, évidemment), Padmore chante les deux premières strophes d'une voix blanche, ce qui rend le cri de la 3ième strophe complètement déchirant. Et la fin, où le piano chante tout seul comme un grand, on se croirait chez Schumann. (on comprend qu'il ait copié et cité cette musique, comme un fétiche).

Le chant du cygne, qu'on n'entend pas si souvent non plus... Padmore choisit de ne pas chanter davantage que ce qu'il y a dans le cahier D957, et il chante dans l'ordre du cycle (qui n'avait pas été choisi par Schubert). C'est un cycle plus composite que Le voyage d'hiver (d'ailleurs le pianiste, l'excellent Till Fellner, nous le rappelle en dépliant à chaque lied un nouvel accordéon pour éviter les tournes, jamais le même format, ça tourne au gag) mais toujours d'un niveau émotionnel incroyable, dans l'ironie ou la catatonie. Les graves de Padmore sont parfois insuffisants ("Rauschender Strom"), mais le Doppelgänger et la Taubenpost sont à pleurer. 

(sur Spotify, on peut entendre Padmore dans La belle meunière - ceci par exemple - et Le voyage d'hiver, mais pas dans le Chant du cygne. J'ai aussi un faible pour son album Britten - ceci par exemple)

12 janvier 2011

Les mamelles de Tirésias, à l'Opéra comique

Programmation composite: le Foxtrott de Chostakovitch (avec ses miaulements à la Nino Rota), Le boeuf sur le toit de Milhaud, et en plat principal, les Mamelles de Tirésias, du grand Poulenc. Vachart a beau dire, Les mamelles sont elles-mêmes une partition composite (dans laquelle on perd les seins et on choisit ou pas une barbe), alors pourquoi pas ce collage.... Musique qui parfois ne déparerait pas dans Dialogue des Carmélites (l'introduction du Poète), parfois ressemble à la dame de Monte Carlo, à d'autres moments (Et cependant la Boulangère Tous les sept ans changeait de peau Tous les sept ans elle exagère) à un finale de Chabrier. Le livret des Mamelles est un enchantement continu, j'ai parlé ailleurs de "Thérèèèèèèèèèse Te voilà plate comme une punaise", mais il est truffé de court-circuits délectables qu'on ne va pas dévoiler ici. Une soirée dont on sort gonflé à l'hélium, prêt à s'envoler comme certains des personnages qui remontent au-dessus du rideau de scène. Au moment où je retrouve J, pouf, magie d'une nuit d'hiver rue de Gramont, nous tombons sur le boeuf que nous avons vu une heure et demi plus tôt parader dans la partie Milhaud. Il rentre tranquillement à l'étable après le turbin, flanqué de la vieille dame qui marche par toutes petites saccades (et qui se révèle être un adorable vieux monsieur). Je leur aurais bien demandé un autographe, tiens.

9 janvier 2011

A ou B?

A: son grave m'a tout de suite séduit, de même que sa jolie couleur rouge. Sur les cordes intermédiaires, ça se gâte un peu, mais je n'arrive pas à faire la part des choses entre ce qui vient des cordes (qui sont fatiguées et qu'on peut changer) et ce que la bestiole a pour de vrai dans le coffre. Autre désagrément, il est souvent très faux, avec des chevilles vraiment dures à tourner, et, cerise sur le gâteau, il sent le tabac. C'est un Japonais des années 70, qui a joué tout le répertoire au fond d'un orchestre. C'est un alto qui m'a plu tout de suite, puis moins, puis de nouveau davantage (notamment après deux avis précieux et experts pointant son potentiel). Après, évidemment, il y a d'où il vient et à qui il va falloir faire de la peine si je dois dire que je ne le prends pas, mais c'est un autre problème.

B: il sonne comme un trombone, et ça m'a déplu de prime abord. Lui est arménien et il est presque neuf, il n'a pas été beaucoup joué (ce qui implique qu'il va falloir le faire). Il est moins grand que l'autre (même si la caisse a la même longueur) et j'ai beaucoup de facilité à le jouer. Il n'est pas très joli, le vernis n'est pas très recherché. A force de le jouer (je l'ai depuis une bonne semaine), il finit par me plaire, et les autres altos que j'ai en dépôt sonnent un peu éteint à côté. Il sonne sans doute un peu comme un gros violon, alors que quand on est violoniste et qu'on passe à l'alto, on a envie de graves chaleureux et d'un gros beau matou à faire ronronner. M me dit qu'il est trop riche en harmoniques aigües, et qui si on filtre le son, on perdra peut-être les aigüs mais aussi de la puissance. Quand je commence à jouer A puis B, le son de B me paraît inutilement agressif.

 

(je mets de côté C, qui est deux fois plus cher et pas vraiment plus convaincant, D qui traîne une histoire affreuse derrière lui - et je ne suis pas superstitieux, mais enfin sait-on jamais - et E qui est vraiment trop grand et trop lourd)

Alors? A ou B?

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4 janvier 2011

sur Khodorkovsky

Je sais, ce n'est pas bien de faire ça et en plus ce n'est pas conforme à MaTrèsStricteLigneEditoriale, mais je copicolle ici un extrait du commentaire du 31/12 de la recherche de VTB (une grande banque publique russe, qu'on peut difficilement considérer comme un dangereux foyer de sédition pour le Kremlin) sur le verdict de l'affaire Khodorkovsky. C'est intéressant à plusieurs titres, notamment pour ce que cela révèle des inquiétudes des milieux d'affaires russes face à l'arbitraire de la justice. 

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Court sentences Mikhail Khodorkovsky and Platon Lebedev to 13½ years for crude oil theft --- justification for court’s verdict is very disturbing --- if not overturned by the higher court creates a very dangerous precedent -- negative for investment climate

News: Mikhail Khodorkovsky and Platon Lebedev, the former CEOs of Yukos and Menatep Group respectively, were found guilty and sentenced to 13½ years in prison for crude oil theft from Yukos subsidiaries. If upheld by the higher court, the conviction would keep them incarcerated until 2017. The original sentence on tax evasion charges back in 2004 expires in October 2011.

Our View: The guilty verdict by itself was widely anticipated, however, the imposition of nearly the maximum sentence demanded by the prosecution (14 years) has resulted in the outcome, which is worse than most observers expected (in the original case Khodorkovsky/Lebedev terms were reduced).

However, the most disturbing detail is the ‘rationale’ underpinning the court’s verdict. First and foremost, the charges are based on the usage of internal transfer pricing to redistribute cash flows between the companies of Menatep Group, which is a routine practice in operations of holding companies around worldwide. This alone (and leaving aside even more ludicrous propositions contained in the verdict, e.g. that the presence of US GAAP accounts is the proof of double-bookkeeping at Yukos) creates a precedent, which can be used to attack any holding conducting operations within Russia’s jurisdictions.

In this respect, this court decision is much more detrimental to the investment climate than the original tax fraud case. We will watch the appeal process very closely in the months to come. Unless overturned by the higher court, this ruling could have unintended repercussions that are more damaging that those, which stemmed from the conviction of Khodorkovsky and Lebedev back in 2004.

 

3 janvier 2011

3x3 poulets de l'année plus un vieux coq

  • Tetro, de Coppola
  • A Serious Man, des Coen
  • Shutter Island, de Scorcese
  • Un homme qui crie, de Saleh Haroun
  • Lola, de Mendoza
  • Boonmee, de Weerakasathul
  • White Material, de Denis
  • Amore, de Guadagnino
  • Ander, de Caston
  • Taking Off, de Forman

(Vu beaucoup de films cette année, encore plus que les années précédentes, et avec beaucoup d'appétit, sauf en décembre où j'ai été occupé ailleurs. Pas sûr que ç'ait été une année plus faste que d'habitude, mais variée, ça oui - même si cette sélection manque franchement de comédies.)

2 janvier 2011

Discours annuel (VII) de l'Etat du Blog

(l'épisode précédent est ici). Une année dans laquelle j'ai passé plus de temps sur Twitter et même - horreur et putréfaction - sur Facebook que sur ce blog. (Tant qu'on est dans les confessions sordides, il faut que je vous dise: j'ai même fini par acheter un Mac). La répartition des territoires de ces trois maîtresses exigeantes est encore en définition.... disons que ce blog me sert d'aide mémoire et me permet d'échapper, un peu, au bruit des réseaux sociaux. J'en apprécie la tranquillité, même si je sais qu'il a perdu une grande partie de son anonymat (et c'est sans doute bien comme ça). Réjouissons-nous: 2010 aura été une année importante pour l'accomplissement des objectifs de mon dernier plan quinquennal: il ne me reste plus à chanter Proust sur le GR10, pour résumer, mais l'alto, le GR5 et la Corse, c'est fait. Done! J'ai même commencé à ânonner du russe sous la férule de la volcanique et féroce Tatiana. 2010 aura aussi été une année dans laquelle j'aurai beaucoup vécu au rythme des Concerts gais, qui ont grandi et embelli (quand je pense que nous avons recruté notre chef, Marc, il y a moins d'un an!), et ont permis de belles rencontres et des moments forts de musique (à Cologne, au temple des Batignolles et à l'oratoire du Louvre, entre autres). Cette année aura été aussi, sur le plan professionnel, celle d'une fusion désagréable dans laquelle beaucoup de mes collègues les plus proches ont quitté la boîte. Pour 2011... eh bien je vais réfléchir à un nouveau plan quinquennal! Bonne et heureuse année 2011.

 

1 janvier 2011

Ariane à Naxos

Beaucoup dormi pendant le prologue: Madame Koch n'aurait-elle pas fait mouche? Le décor est (fort) subtilement au goût du jour, suggérant finement que le Délabrement de l'Immobilier Grec (depuis le temps que ça dure) menace les Valeurs Immortelles des Pays Germaniques. Tout cela est finalement bien dans l'esprit d'Ariane à Naxos, qu'on peut bien lire après tout comme une satire des efforts ridicules déployés par les metteurs en scène pour remettre de vieilles lunes au goût du jour (en français dans le texte) et attirer le chaland (qui en veut et en redemande, de la bétonnière et des chemises hawaïennes). Quand on nous explique au début de la représentation que le chanteur devant interpréter le personnage d'Arlequin a une extinction de voix, qu'il jouera la comédie mais sans chanter, sa doublure restant tapie à l'avant scène, on se dit toutefois que s'il est si patraque, ce n'est sans doute pas une si bonne idée de venir gambader en maillot de bain sur scène.

L'attention revient pendant la représentation de l'opéra, qui est aussi plus substantielle sur le plan musical, ne serait-ce qu'avec ce délicieux trio des naïades, au début. Après, comme dans les romans abstraits du Moyen Age, la Donna Abbandonata et la Pouffe Frivole viennent nous convaincre des mérites comparés de la dolence amoureuse à la Dolan et de la galipette multiple, dans deux airs magnifiques, Es gibt ein Reich et l'air de Zerbinette, tous deux à tire bouchon et fausses fins. Ces deux grands moments finissent par avoir raison de la jactance et la bougeotte du couple de tourtereaux italiens qui labourent l'arrière de mon fauteuil. Je m'émerveille de voir combien plusieurs harpes, un harmonium et un piano remplissent l'espace sonore. Sur un appel de triolets (forcément divins), survient Bacchus, ce ballot, qui prend Ariane pour Circé (alors qu'elle-même le prend pour le messager de la mort). Ils sont heureusement plus performants que Siegfried qui met une bonne heure à la fin de l'opéra du même nom pour s'apercevoir que Brünnhilde est une femme et ne mettent qu'une bonne demi-heure à trouver la voie de l'happy end. J'ai bien du mal à retrouver mon enthousiasme de 20 ans pour cet opéra, dont j'ai longtemps proclamé qu'il était mon Strauss préféré. Fin de soirée fort sympathique avec les deux Philippes

Ailleurs: ici, et

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