vendredi 14 octobre 2011

Le tour d'écrou de Britten à l'Athénée

Je ne sais pas pourquoi, mais c'est un des rares opéras de Britten avec lequel (jusqu'ici) je n'ai jamais accroché. Je l'ai toujours trouvé plus difficile d'accès que le viol de Lucrèce, par exemple, qui implique aussi un petit effectif dans la fosse. Je crois avoir finalement trouvé la porte d'accès avec cette représentation de l'Athénée. Une représentation très efficace du point de vue théâtral, avec deux fantômes bien incarnés et un petit garçon à la présence étonnante (la petite fille est comme la Fanny de Fanny et Alexandre, un personnage secondaire). Je crois qu'il est aussi utile de savoir que tout l'opéra est construit à partir d'un thème de douze sons (le tissage de deux gammes par tons, tout simplement) qui est traité en variations pour chacun des interludes, et joue un rôle important dans la dernière scène. Au personnage de Quint est associé le célesta et des vocalisations tournoyantes d'hypnotiseur (comme dans cette scène où le gamin répond avec des glissandi étranges). De façon générale, aux deux fantômes est associé un univers musical plus riche et flamboyant que celui des vivants. Un des grands plaisirs de l'oeuvre est la variété des situations dramatiques, de la bouffonnerie sinistre à l'effroi pur. J'ai été très impressionné par la scène finale (avec le thème sur une base de passacaille + un duo de violons délicieux dans l'aigü quand le gamin chante; la disparition de Quint et ses volutes parasoufies; et la chanson de Malo, en finale funèbre). Pour ceux qui veulent aller plus loin, l'article de Lord Harewood dans le Kobbé fournit une analyse détaillée vraiment remarquable.

Posté par zvezdo à 22:24 - opéra - Commentaires [2] - Permalien [#]
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Commentaires

  • Tiens nous y étions hier... également pour applaudir, à nouveau, Liisa Viinanen.

    Posté par guillaume, dimanche 16 octobre 2011 à 10:33
  • l'excellente (et regrettée) Miss Jessel.

    Posté par zvezdo, dimanche 16 octobre 2011 à 22:17

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