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zvezdoliki
27 juin 2012

En vrac

Au cinéma: le Faust de Sokourov (magnifique et parfois abscons; quelle belle langue que cet allemand-là) et Adieu Berthe (très drôle, mais au fond assez décevant)

A l'opéra: Hippolyte et Aricie. Arbitrages incompréhensibles, comme à la cour du roi Hollande (il ya quand même "Toi, tremble, Reine sacrilège; Penses-tu m’honorer par d’injustes rigueurs ? dans les dents pour Merkel). Profusion de tenues lamellibranches, les champignons poussant sans doute avec l'humidité  ("Quel bruit ! Quels vents ! Quelle montagne humide !"). Le livrettiste sabote conscieusement toute velléité de construction dramatique (l'acte III, du grand n'importe quoi: on enchaîne direct le drame affreux de Thésée à une fête de réjouissance avec tambourins). Je m'ennuie toujours pendant le Prologue et l'acte V. Tout le reste: génial. Quelque chose que je n'avais jamais vu à l'opéra: pendant les applaudissements, la chef fait saluer certains pupitres séparément à la fin (les belles couleurs de Rameau). Degout éclipse mon souvenir de Naouri en 1996 dans cet opéra, pas sûr en revanche d'avoir entendu mieux que Hunt et Padmore.  

Au concert: Bartok/Salonen (III) avec Lugansky. Tempi insensés et souplesse de chat. Je me suis régalé pendant le 3ième concerto (avec le mouvement lent qui cite le chant de reconnaissance de l'opus 132). J'étais venu pour le Prince de bois. Je retiens que le monde peut commencer à exister avec l'acord parfait sur do + sib et fa#, ça peut toujours servir.


 

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24 juin 2012

Belle-Île 5 ans après

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Je recherche en vain sur ce blog à quelle date nous étions allés à Belle-Île la dernière fois. Heureusement il y a webarchive sur lequel je retrouve ce billet-ci (du 16 août 2007) que je copicolle ici pour la postérité:

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Son inconscient fait des progrès, lui pas

Papa au téléphone:

- L'essentiel, c'est que vous ayez eu, enfin je veux dire que tu aies eu le beau temps

(comme il m'a fait trois fois le coup dans le même coup de fil, ça m'est remonté au cerveau)

10 juin 2012

Vu:

Plusieurs films pas complètement convaincants:

* Ave: le film bulgare avec une fille joueuse et pot de colle (un ingrédient classique de bon film), et une scène impressionnante de banquet d'enterrement à la campagne, près du Roustchouk natal de Canetti.

* Cosmopolis: oui, oui, le cercueil capitonné qui vole lentement, les 24 dernières heures d'un new-yorkais, à la After Hours, tout cela est bien MAIS pour comprendre l'état du monde, il me semble TOUT DE MÊME que le dernier discours de Soros à Trente est franchement plus passionnant.

* The day he arrives (Hong Sang Soo): encore une relative déception (sans doute parce que le film est claustrophobe, ne s'aventurant pas en dehors des cafés et des restaurants de Séoul, la nuit). 

* Moonrise Kingdom: celui avec le déluge de Noé de Britten, assassiné ici (et je suis assez d'accord sur les ventes de mégaphones). Mais j'ai tout de même bien aimé, notamment les deux génériques, petites machines délectables (surtout celui du début).

1 juin 2012

Bruckner 4-4

Bon, ce billet pour enfin en finir avec cette satanée 4ième de Bruckner - et vous signaler un bon et sans doute ultime billet de mon chef de pupitre préféré sur le sujet.

(J'ai toujours aimé les trois premiers mouvements de cette symphonie, dont la beauté est évidente (surtout le scherzo, qui convertirait à la chasse la mamie dépressive la plus végétarienne), mais ce qui m'a vraiment marqué cette fois, c'est son finale. Musique riche, protéiforme, alternant des passages presque triviaux, viennois, avec d'autres plus minéraux, énigmatiques, sortes de chants du signe (comme chez Mahler 6-4 avec ses coups de marteau). Les noces de Vienne avec la science-fiction. Je pense à ces trois moments apocalyptiques: le début du mouvement (qui m'a toujours déplu jusqu'au moment où j'ai enfin compris de quoi il retournait), le début du développement (8'48" dans le lien spotify) et la coda (23'48"). Basés tous les trois sur un motif de trois notes aux cuivres traité de trois façons différentes:  au début, octave descendante suivie d'un autre intervalle descendant (tierce ou seconde); au milieu, la même chose ascendante; à la fin, la superposition des deux, ascendant+ descendant. Comme si le début du mouvement, c'était l'atterrissage angoissant d'un aérolithe (il m'a fallu du temps pour comprendre que le grand thème à l'unisson en mi bémol, c'était la même chose que l'accumulation névrotique et accélérée des formules descendantes); le milieu, son voyage (avec les formules passion selon Saint-Jean, voir Mathieu, qui prolifèrent); et la fin, sa transfiguration, avec l'hélice vertigineuse qui fait passer de mi bémol mineur au majeur, et conclut la symphonie dans la lumière de midi.)

 

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