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zvezdoliki
26 octobre 2012

Phaëton, de Lully

Auvity superstar (les autres de la bande à Rousset sont très bien, notamment Gonzalez Toro en Phaëton, Arquez en Libye, Druet en Théone, mais Auvity.... il est la rhétorique baroque, tout siemplement). Successivement, en emmerdeur qui vient titiller ce pitre de Protée (shortons: enfin, Protée, c'est fini, ces gamineries, raconte-nous plutôt la fin du film); en Soleil qui finit par déclencher l'épreuve de force avec son fils; en déesse de la terre qui "va se retirer en ses antres les plus creux", à la toute fin de l'opéra (à 2h36' du début ici).

Deux belles chaconnes: l'une orchestrale, à la fin de l'acte II; l'autre pour la lamentation de Théone. Une danse irrésistible à hémioles (Minkowsky y met beaucoup plus de gloss que Rousset). Les beaux choeurs (à l'acte IV celui avec le "Ne cessons jamais" fugué ; le choeur en S: Isis exauce nous, très réussi chez Rousset). 

Livret (ici) baroque au possible. Evidemment, on se sent moins concerné qu'avec celui de Médée, mais on ne refuse pas une excursion au Palais des heures, là où trône le soleil.

(Phaëton tombe; le rideau aussi)

C'est que je finirais par aimer la musique de Lully, moi.

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22 octobre 2012

Médée, de Charpentier

Emerveillement: je n'avais jamais vu Médée, je n'ai chez moi que la compilation de la version Christie/Hunt (que j'adore et qui comporte les moments les plus infernaux), mais pas l'intégrale. La perspective change quand on voit toute l'oeuvre, cette marquetterie de micro-scènes (changement de tempo toutes les deux phrases, comme chez Stravinsky) et qu'on suit et comprend le texte (plein de phrases à double sens, ce qui me ravit). 

Médée est la méchante idéale, dont on rêve tous, casse-cou ("Quand tu te vantes d'estre Roy, Souviens-toy que he suis Medée") et dotée de pouvoirs magiques suscitant une envie non dissimulée (on retient l'idée de la robe verte à empoisonnement différé, déclenchable à distance. Pratique, élégant et ludique, proche de la cuisson des fondants au chocolat).

Jason (magnifique Anders Dahlin) face à Médée (Michèle Losier) : une voix de haut de contre, légère et agile, qui essaie de fuir en s'échappant par le haut mais forcément bloque sur une voix de femme, océanique, capiteuse et lourde. L'opéra bascule quand elle décide de faire dégager toutes ces humeurs noires (quelque part au milieu de l'acte III, après une ultime séance de conciliation ("Mais je parts, & vous demeurez.": un des plus grands moments de Charpentier)

11 octobre 2012

les règles du château (Goerne Barbe Bleue)

Le grand moment d'amour, c'est juste avant l'ouverture de la troisième porte; le grand fauve blessé à la voix voilée (Goerne-Barbe Bleue) chante, sur des ébranlements de harpe: "mon château tremble de toutes parts (...) il est doux le sang des plaies qui se réouvrent". (je retranscris à ma sauce ce dont je me souviens des surtitres, je ne trouve pas deux traductions cohérentes de cette réplique sur le web). C'est lui la forteresse fatiguée des sièges, et elle le guerrier qui donne les coups de boutoir. Malgré les imprefections (un problème de balance, parfois),  Goerne- Zhidkova n'est pas loin d'être une combinaison idéale.

(Accessoirement, tant que vous me lisez, monsieur le père Noël poste restante, si on pouvait donner la Cantata Profana, de temps en temps, ce ne serait pas de refus)

2 octobre 2012

2e2m au Goethe Institut

Si je résume ce qu'a dit la modératrice, il y avait au programme de ce concert 2e2m deux "valeurs sûres"....

* Henze avec des pièces inspirées du folklore styrien (Neue Volkslieder und Hirtengesänge, pas inoubliable) pour petit ensemble

* Grisey avec Anubis et Nout, une pièce pour saxophone en deux morceaux, l'un plus rythmique, l'autre cool et prophétique, avec des multiphoniques)

... deux "petits jeunes" ....

* Simon Steen-Andersen avec History of my instrument pour harpe seule. Une pièce comme on en voit rarement au concert, avec peu de musique mais des effets vidéo très drôles jouant sur la surface de la harpe (et il y avait aussi une petite harpe en plastique rose Hello Kitty, qui m'a bien fait envie).

* Fabien Lévy avec Dr B, une pièce pour baryton et basson, d'après le Joueur d'Echecs de Zweig. Là aussi une pièce "impure", qui joue sur l'antagonisme entre les deux personnages (hoquets, déplacements sur l'échiquier et pantalons blancs et noirs). Ce n'est pas faire injure au musicien que de préférer A propos.

.... et un fil conducteur, die Zeit rennt, une pièce électroacoustique d'Adamek jouée entre chaque morceau, à partir d'éclats de voix (c'est une pièce qui n'a fait tousser personne mais qui a libéré la parole dans le public, qui avait sans doute des tas de choses à dire) 

 

 

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