Médée au TCE
Très d'accord avec ceci, inutile de faire long. C'est un peu l'anti Carmen de l'autre jour: 1/ une musique de second ordre; 2/ un rôle-titre tenu par une chanteuse engagée dramatiquement, mais à la diction strictement incompréhensible, dans le parlé et le chanté; 3/ une mise en scène inspirée et forte, parmi les plus simples qu'ait réalisées Warlikowski; 4/ un orchestre sur instruments anciens, incisif et savoureux. De la partition, je me souviendrai (peut-être) des morceaux orchestraux (l'ouverture et l'introduction du 3ième acte), d'un air bizarre à hoquets où revient en boucle un accord dissonnant non résolu, décoratif; d'un air non moins bizarre avec basson solo. Tout cela est très sérieux, écrit avec savoir-faire et n'arrive pas à décoller, à la différence de la musique de Gluck. Pour la chronique mondaine, j'ai rarement vu une salle aussi survoltée; à Jason disant "- Te satisfais-tu de ce bordel" un spectateur au 2nd balcon a lâché "- Pas nous" (deux répliques très écrites comme on peut le constater). La salle s'est aussi déchaînée pendant ce que j'ai compris ultérieurement être un entracte - de la musique de twist enchaînée directement à celle de Cherubini, effet dramatique réussi (Médée isolée au milieu d'une foule frivole et indifférente) mais manque de confiance un peu trop voyant dans le faible pouvoir évocateur de celle de Cherubini.