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zvezdoliki
31 décembre 2012

Vus

2 bonnes adaptations: Anna Karénine et Les hauts de Hurlevent.

4 films ethniques: Héritage (le poids du mariage chez les Arabes d'Israël), La chasse  (Mads Mikkelsen), Love is all you need (soap suédois), Rengaine

2 belges: Sur le chemin des dunes/ Hors les murs (flamand rose ou wallon noir)

2 films surestimés: 4h44 (dernière fois que je vais voir un film de Ferrara, je me suis assez fait avoir comme ça) et Tabou (la partie africaine seule est magnifique)

1 sous-estimé: Main dans la main

et mon top 11 pour 2012 (je n'arrive pas à en éliminer un): Les invisibles - In another country (Huppert HSS) - The We and the I - Into the abyss - Barbara - Oslo 31 août - Faust - César doit mourir -  Hugo Cabret - Holy Motors- Keep The Lights On

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17 décembre 2012

Un week-end à mariages

Samedi matin: c'est le mariage à la mairie de deux amis que je connais depuis 20 ans. J'ai (peut-être à tort) l'impression qu'il n'est question, dans la lecture du code civil, que de la construction d'une famille et de la protection des enfants. Cela a des chances d'être hors sujet pour le couple qui se marie ce jour-là, tout comme cela pourrait l'être pour nous, si la loi passe et si nous nous marions. 

Samedi après-midi: G. atteint le point d'ébullition sur f*cebouque avec sa nièce. Il lui demande ce qu'elle ferait s'il se mariait un jour avec un homme, elle lui répond "morale naturelle" et "trésor enfoui très très très profondément qui ne manquera pas de ressurgir, un jour". Comment dire.... ce n'est pas gagné.

Samedi soir: je m'enthousiasme pour le beau texte de veillée d'armes de Kozlika. C'était déjà clair dans les Invisibles, ce sont les femmes qu'il faut écouter.

Dimanche: Repas joyeux avec **** qui va venir manifester avec nous. Il trouve (et je suis d'accord) que l'argument de l'égalité est faible quand il n'est pas développé (un frère et une soeur sont égaux en droits, et pourtant...); qu'en creux c'est la définition du mariage, la place qu'on va assigner aux femmes qui est en jeu. Etonnement de réaliser que dans nos connaissances ils sont finalement nombreux, en couple homo, à avoir jugé plus important d'aller à des répétitions d'orchestre ou à des concerts que de manifester. Nous remontons sur la rue de Rivoli pour en retrouver d'autres près de la Bastille. Les SMS ne passent qu'avec délai et nous passerons une bonne partie de la journée à lire des SMS écrits en différé. Je perds mon jules (qui m'assure avoir vu de ses yeux cette pancarte définitive: "Moi aussi je veux un powerpoint pourri à mon mariage") pendant près d'une heure et demie, mais nous en retrouvons d'autres. Déprime d'après-manif à lire l'article dégueulasse du Figaro ("les pro-mariage gay ont perdu la bataille de la rue"). On sera plus nombreux, j'en suis sûr, le 27 janvier.

14 décembre 2012

Médée au TCE

Très d'accord avec ceci, inutile de faire long. C'est un peu l'anti Carmen de l'autre jour: 1/ une musique de second ordre; 2/ un rôle-titre tenu par une chanteuse engagée dramatiquement, mais à la diction strictement incompréhensible, dans le parlé et le chanté; 3/ une mise en scène inspirée et forte, parmi les plus simples qu'ait réalisées Warlikowski; 4/ un orchestre sur instruments anciens, incisif et savoureux. De la partition, je me souviendrai (peut-être) des morceaux orchestraux (l'ouverture et l'introduction du 3ième acte), d'un air bizarre à hoquets où revient en boucle un accord dissonnant non résolu, décoratif; d'un air non moins bizarre avec basson solo.  Tout cela est très sérieux, écrit avec savoir-faire et n'arrive pas à décoller, à la différence de la musique de Gluck. Pour la chronique mondaine, j'ai rarement vu une salle aussi survoltée; à Jason disant "- Te satisfais-tu de ce bordel" un spectateur au 2nd balcon a lâché "- Pas nous" (deux répliques très écrites comme on peut le constater). La salle s'est aussi déchaînée pendant ce que j'ai compris ultérieurement être un entracte - de la musique de twist enchaînée directement à celle de Cherubini, effet dramatique réussi (Médée isolée au milieu d'une foule frivole et indifférente) mais manque de confiance un peu trop voyant dans le faible pouvoir évocateur de celle de Cherubini.

11 décembre 2012

In memoriam Charles Rosen

Je ne me souviens plus quand j'ai découvert Le style classique. J'ai le souvenir d'en avoir discuté avec un claveciniste qui m'impressionnait beaucoup, avec qui nous jouions les pièces en concert de Rameau, il en parlait comme quelque chose de magnifique. L'avais-je déjà lu? Ce livre m'a complètement ébloui, et je crois qu'il a changé plus que tout autre ma façon d'écouter la musique. A mon sens, c'est très difficile d'écrire correctement sur la musique, l'écueil le plus fréquent étant de contourner le coeur du sujet, de décrire l'infra-texte littéraire, culturel, psychologisant; cela peut donner des ouvrages fort intéressants, et certains sujets comme Schumann ou l'école de Vienne s'y prêtent bien. Avec les classiques, évidemment, c'est plus difficile de biaiser, car le coeur de l'expérience classique, c'est vraiment avant tout la joie de la découverte d'un langage, la construction d'une grammaire. Cela sonnera peut-être comme un cliché, mais je crois que Rosen m'a fait percevoir toute sa jeunesse de cette musique, comprendre comment un style est né, comment les solutions formelles se sont imposées aux compositeurs, logiquement, organiquement, pourquoi le style sonate a tout contaminé, airs d'opéra, mouvements lents, même les thèmes et variations, les scherzos.... comment ce style est mort avec Beethoven (il démontre, par exemple, que Schubert a repris pour le rondo de sa célébrissime sonate en la le modèle du moins célèbre opus 31 n°1 de Beethoven; explique, en passant, pourquoi les mouvements chez Schubert sont si longs). Evidemment, on est très loin avec lui de ce qu'on nous (enfin ... on M'A) enseigné au Conservatoire, les fadaises sur les formes sonates à deux thèmes répertoriées comme dans un herbier ou un manuel de cuisine. Alors oui, j'aime à consulter l'index de ses livres, au gré des rencontres musicales du moment. Par exemple, la marotte de cette semaine pour moi, la 104ième de Haydn, qu'en dit-il? Pas grand chose en fait, mais le peu qu'il en dit est vraiment remarquable. Il dit que le retour du thème dans le finale est "d'une telle délicatesse qu'il faudrait le citer longuement pour en faire apprécier vraiment la poésie rayonnante et l'esprit"; que les "retours thématiques les plus subtils sont ceux des rares finales à thème dépourvus d'anacrouse: l'humour haydnien s'y nourrit autrement". Cela donne tout de suite envie de vérifier de quoi il parle, non?

5 décembre 2012

Carmen à Bastille

Carmen est une grande bourgeoise: maîtrise de la ligne mélodique, diction impeccable, chevelure blonde à la Lulu; ce n'est pas comme ça que je l'aurais imaginée mais pourquoi pas. Don José n'a plus de voix, et s'en excuse aux rappels; cette éclipse fait logiquement les affaires d'Escamillo. Micaela est peut-être une oie blanche en robe bleue, elle a des airs parmi les plus beaux de l'oeuvre et une voix vaillante; gros succès. Dès le premier acte, j'ai été pris par de vieilles émotions musicales remontant à l'enfance; et puis j'ai redécouvert les délicieux ensembles et choeurs qui ont dû tellement plaire au public de l'Opéra-comique, en 1875. 

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2 décembre 2012

BSB3 aux Bouffes du Nord

Schönberg: Quatuor n°3 opus 30. Forme on ne peut plus classique (sonate- variations - intermezzo- rondo), langage dodécaphonique. On entend bien les notes répétées du thème du 1er mouvement (un comble pour une oeuvre sérielle, je dis ça je ne dis rien). Les deux derniers mouvements sont par moment excitants, mais je trouve cette musique plus grise et ennuyeuse que, par exemple, la suite opus 29.

Boulez, Livre partie 2. Plus virtuose et avec des modes de jeu plus exotiques qu'aux deux séances précédentes, mais c'est loin d'avoir la force poétique des quatuors de, au choix, Lachenmann, Ligeti ou Kurtag....

Beethoven: quatuor opus 131. Chef d'oeuvre. A propos des variations, Stravinsky écrit: "(...) la flamboyance des instruments dans ces variations est chose unique ("des maçons qui chantent en construisant des toits en or", dit l'Archevêque dans Henri V). Aussi bien, est-ce notre "âme" même qui semble s'exiler à l'écoute de cette musique; à notre extrême surprise, car c'est subrepticement que les premiers mouvements ont informé et défriché cette région mal définie. Et cette réalité éthérée n'est nullement brisée par les pizzicati des variations à 6/8, malgré qu'on en soit venu à associer cet effet de style avec des pirouettes d'hippopotame et autres acrobaties incongrues accomplies par les habitants du zoo animé de Disney." On était plus proche de l'hippopotame que de l'éther aujourd'hui.... Il est vrai que le sf est dans la partition

Nouvelle image (14)

Disons que la volonté de maximiser les contrastes a mieux fonctionné à certains moments (le début de la fugue, magnifique) que d'autres.

 

 

1 décembre 2012

Les invisibles, de Sébastien Lifschitz

Les_Invisibles-01

Très ému par ce film et particulièrement par cette vieille dame aux yeux ronds, encore très séductrice, racontant qu'elle avait rompu avec une fille qui voulait l'emmener chez ses parents ("tu verras, pas de problème, ma mère est très compréhensive"). On n'en a jamais fini avec ses parents. Mais courez voir le film, ce sont de sacrées tranches de vie qu'il présente.

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