Le viol de Lucrèce à l'Athénée
La scène de chaleur avec harpe et timbales obsédantes; la passacaille avec Is it all?, et la fin
Déçu par la mise en scène, costumes moches et chanteurs jouant très mal (la bagarre des officiers....), rien à voir avec l'engagement et la fraîcheur des chanteurs du Conservatoire il y a quelques années. Ce n'est sans doute pas un hasard si les personnages de l'histoire sont figés; après tout, le sujet de l'opéra (le viol et l'attitude un peu ambigüe de Lucrèce qui explique son suicide) est irrépresentable, et Britten a souhaité tourner autour du pot en donnant la part belle au Choeur Homme, qui dit voir cette histoire préchrétienne avec les yeux du Christ. Ce personnage, le plus vivant et expressif de l'opéra, a sans doute les plus beaux moments musicaux de la partition (la chevauchée, les deux prologues); pas vraiment une surprise si Britten avait réservé ce rôle à Pears.