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zvezdoliki
13 novembre 2014

Un War Requiem à Southbank

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Il ya des oeuvres avec lesquelles on n'accroche pas, on ne sait pas pourquoi, et pour lesquelles, on ne sait pas non plus pourquoi, le déclic se produit. Cela a été le cas pour moi avec le War Requiem à Londres ce dimanche dernier. Peut-être à cause de la mise en condition de ce jour un peu spécial du Remembrance Sunday, où c'était difficile d'échapper aux poppies (photo).

Il y avait deux War Requiem programmés le même jour; même si l'oeuvre a été créée pour commémorer la destruction de Coventry, je trouve plus conforme à son génie de lui associer le souvenir de la Grande Guerre. Le War Requiem de Southbank (dans l'immense Royal Festival Hall) était précédé d'un petit film très excitant sur sa préparation. Il faut dire que l'oeuvre est en soi presque déjà un projet de société, qui mobilise un grand orchestre, un immense choeur, un orchestre de chambre (placé à la droite du chef, à l'extrême droite du plateau); un choeur d'enfants (très jeunes et très dissipés, se tortillant dans tous le sens pendant l'heure et demie que dure le Requiem, et dirigé par une jeune femme placée avec l'orgue dans une tribune). Et trois solistes, aussi jeunes que la moyenne des interprètes (l'orchestre de la Royal Academy of Music), et comme le veut la tradition, de trois nationalités différentes: une Moldave, un Anglais et un Allemand.

A la soprano le redoutable honneur d'affronter les grandes masses orchestrales et chorales pour la partie en latin, aux deux hommes la confrontation avec l'orchestre de chambre pour ce qui a le raffinement d'un cycle de lieder, sur les textes du poète Owen. Les interpolations entre les deux dispositifs sont très ingénieuses et riches de sens. C'est dans ce cycle que j'ai trouvé certains des passages les plus riches: un air véhément dans le Dies irae; la longue séquence de rapprochement des ennemis (I am the enemy you killed, my friend), dans le Libera Me. Et cet air de ténor dans le Sanctus: 

 

....que le ténor conclut en mettant en avant le triton de la cadence qui conclut les sections a cappella des Dies Irae, du Libera Me: bifurcation mystique, clé vers l'ailleurs

 

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