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zvezdoliki
7 septembre 2017

La Création à la Philharmonie

Soirée glorieuse: les Berliner Philharmoniker (oh, les beaux pianissimi, oh les magnifiques bois), Rattle, Dreisig, Baesch et Padmore; last but not least, Korovitch et le choeur accentus. C'est la rentrée après 2 mois de purge complète (je ne suis pas assez fou pour aller écouter de la musique quand la température dépasse 25°C). C'est entendu, la Création c'est moins bien que les Saisons (c'est Rosen qui le dit, donc c'est vrai). Mais tout de même... quelques notes d'écoute:

n°1: oh les beaux pianissimi! Le chaos naît de l'absence d'articulation et des retards. Les accords-ponctuation, comme des rafales subites de vent. Les petits flux de sextolets organisent le monde. 

n°2: Un es war... [spoiler]. <insérer un cassage de voix redoutable pour le ténor, obligé de hurler dès sa première apparition>

n°6: Rollend in schäumenden Wellen. De la mer (ré mineur, gros rouleaux) au ruisseau (ré majeur, petits coulis)

n°13: Sublime lever de soleil. Le crescendo, cette invention capitale des classiques.

n°16 et 17: je suis fan depuis longtemps du 17 (les baleines, les cordes graves - avec les basses piquées chez Rattle, très bizarre) mais le 16 (avec oiseaux et roucoulades de la soprane) tient bien le choc aussi.

n°19: j'avoue un faible pour ce choeur concluant le 5ième jour (notamment à cause du crescendo sur un mi tenu par le choeur - terriblement efficace - et à cause des figurations fofolles de la soprane)

n°21: tout le le zoo y passe (mit Kontrafagott bitte)

n°24 (ténor): forme sonate mouvement lent (en deux volets), do majeur. Exposition: création de l'homme (en do) à l'image de Dieu (fuite vers la dominante, modulations acrobatiques et géniales comme le vieux Haydn savait y faire). Réexposition: création de la femme à l'image de l'homme: on est do majeur et on y reste, fini la mystique. Comme quoi vers 1780-1790, la forme sonate, ça sert autant pour une comédie de portes de placards qui claquent que pour la création de la femme à l'image de l'homme.

n°26 b: trio d'anges accompagné des bois seuls (maçonnique?) suivi d'une éclipse de la musique (Du nimmst den Odem weg, In Staub zerfallen sie).

n°28: le duo Adam/Eve avec choeur: les Champs Elysées (le jardin, pas l'avenue). Hymnique et beau comme du Gluck.

n°30: le 2ième duo Adam/Eve. Joie tellurique, malice de la musique (papagéniale).

n°31: récitatif du ténor qui announce la saison 2 (plus franchement mouvementée, à mettre en musique par un Mahler ou un Schönberg). Haydn coupe au moment où ça se gâte! (und es war gut)

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