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zvezdoliki
23 juillet 2009

Tout ce que le ciel permet, de Sirk

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Une veuve doit renoncer à se remarier à un jardinier, sous la pression de ses enfants et de la bonne société de sa petite ville. Un mélo glacial et cruel. Le beau portrait d'une femme douce (Jane Wyman) qui ose porter une robe rouge. Ces affreuses bonnes femmes qui cancanent ne songent qu'à faire un bon mot et les enfants - le fils, qui achète à sa mère une télévision - sont à peine moins inconséquents. Il faut être à l'écoute de la nature et trouver sa propre musique intérieure.... dans le film c'est Brahms (celui de la Ière Symphonie) et Chopin qu'on retrouve, en légumes de soupe germanique; on accompagnerait bien la dernière scène - magnifique - avec la musique de Pelléas, acte V.

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22 juillet 2009

Le roi de l'évasion, d'Alain Guiraudie

  • L'art de l'évasion d'un garçon de 43 ans (qui court bien, un vrai roi de la pédale) - on comprend qu'il soit fatigué de la drague homo, mais rester avec une jeunette, c'est une autre affaire; les hommes mûrs c'est quand même autre chose
  • "- Si tu n'es pas content, je te mute dans le Tarn-et-Garonne! - Non, pas le Tarn-et-Garonne!"
  • Le café de campagne avec le mari irascible (au menu: omelette de cèpes, avec de la charcuterie: jambon, saucisson, fritons de canard et fritons de porc)
  • La tour de la cathédrale d'Albi (et le héros à contrejour, sur sa terrasse)
  • Le choix de la couleur du tracteur (qui vire en scène de drague homo, laisse nous tranquilles une minute maman)
  • L'abus de dourougne
  • Le rêve dont on connaît la fin mais pas le début
  • Un film aussi irracontable qu'un Lubitsch
  • Un film qui devrait enfin désarçonner les mauvaises: mais oui! il est beau cet acteur avec ses rondeurs, son air carré et son regard mouillé
  • La fin, douce et flamboyante - l'amour à deux, le baiser au septuagénaire puis la nuit à quatre

 

19 juillet 2009

J'ai tué ma mère, de Xavier Dolan

Les relations tumultueuses d'un jeune homme et de sa mère, qui l'élève seul. Le premier film d'un jeune acteur québécois de 19 ans. Le film est hystérique, mais aussi drôle et toujours supportable, car il y a pas mal de jeu dans tout cela (à la fois de la part du jeune homme, plein de mauvaise foi, mais aussi de sa mère, manipulatrice tout en ayant l'air de ne pas y toucher) et une belle variété d'écriture, très tonique (et très queer). Le coup de fil du directeur du pensionnat à la mère vaut le détour (et mérite des sous-titres). Une très bonne surprise....

AddYa pas assez de bordel dans ta chambre, Xavier (un psychologue scolaire qui déchire sa race)

(Tant qu'on est au cinéma, pas aimé Whatever works (à part: "si ma grand-mère avait des roues, ce serait un tramway"), pas été emballé par le dernier Loach (qui est bizarre, non?) et beaucoup beaucoup aimé Jaffa.)

26 juin 2009

Fais moi plaisir, d'Emmanuel Mouret

Les pouvoirs étonnants d'une lettre à une inconnue. Le film commence comme du Lubitsch (ballet de doigts de pieds, service express) et continue comme du Blake Edwards (grande party). Beaucoup de scènes très potaches et drôles (l'ascenseur qui refuse d'obéir, les toilettes art contemporain + Mozart). Une séquence un peu ratée (avec les 5 demoiselles). Belle utilisation des musiques cloisonnées dans chaque espace. C'est pour moi le film de Mouret le plus réussi, le plus drôle et celui qui va le plus loin dans le registre du conte et du songe (à la After hours)

7 juin 2009

Katyn, de Wajda

Le film de Wajda raconte autant l'histoire du massacre perpétré par le NKVD en 1940 sur les officiers polonais prisonniers que l'histoire de la mémoire de ce crime, imputé cyniquement par les Soviétiques aux Allemands après la guerre, de façon à souder dans l'antifascisme le camp des "démocraties populaires". Et il le raconte avec une grande intelligence cinématographique, avec une ellipse impressionnante entre l'avant-Katyn et l'après-Katyn, la reconstitution du massacre, à la toute fin du film, n'étant possible que grâce à l'opiniâtreté de ceux qui n'ont pas pu accepter le mensonge d'Etat des soviétiques et de leurs serviteurs polonais. Le film développe une impressionnante galerie de personnages secondaires, mais l'un des plus forts est celui d'une jeune femme qui veut ériger une pierre tombale à la mémoire de son frère avec la date exacte de son assassinat (1940): c'est inacceptable pour la police politique qui casse la tombe et supprime la jeune femme. Le film montre bien sous quelle forme le nouveau "compromis national", après guerre, s'est formé (le personnage de la proviseure, et de l'officier qui se suicide) et à quel point il a été mortifère pour la Pologne. Il montre bien aussi la connivence entre Nazis et Soviétiques dans cette volonté de casser l'intelligentsia polonaise et de réduire l'aspiration nationale (la scène de l'univeristé de Cracovie) et leur talent certain dans l'utilisation de la propagande.

C'est étonnant de voir à quel point, encore maintenant, ça résiste à l'idée de simplement rétablir la vérité: le film a été distribué de façon confidentielle en France, la presse dite intelligente a fait la fine bouche et a gênée aux entournures... Je ne cite pas le baratin amphigourique du journaliste de L'Huma, mais celui du journaliste du Monde ne vaut guère mieux: pour lui, Katyn est un film poignant et douloureux "pour Wajda" (sous entendu, qui règle une dette familiale, et c'est là sa seule excuse); le film serait nul et non avenu car il serait le p+qième avatar de cette sale manie antisémite qu'ont les Polonais... Heureusement il y a Michnik pour enfoncer le clou. Le film est plus que jamais nécessaire car je n'ai pas l'impression que le nouveau pouvoir en Russie prenne l'Histoire pour autre chose qu'une catin qui est là pour servir ses intérêts.

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4 juin 2009

La loi du désir, de Almodóvar

Je continue la série des Almodovar avec La loi du désir qui est peut-être celui que j'ai le plus souvent vu... cette fois-ci je le trouve franchement mauvais! et très légende noire de l'homosexualité (ce qui me plaît moins qu'ill ya 20 ans, embourgeoisement oblige), comme La mala educación....

Il y a bien deux choses très réussies, un finale kitsch au possible avec pieta gay à la Schroeter; et ces blagues potaches récurrentes sur la très-bien roulée Carmen Maura, qui joue un transsexuel et suscite invariablement les "ah ben quand même! on ne dirait pas que c'en est un" ébahis de petits hétéros ibères en goguette....

C'est quand même curieux de voir ce film après les trois derniers, c'est une vraie auberge espagnole, on y retrouve une scène de La mala educación, presque à la réplique près (Maura, de passage dans la chapelle de l'institution religieuse où elle avait été choriste, jeune, se retrouve confrontée à son directeur spirituel), une histoire d'inceste (comme dans Volver) et puis comme dans Etreintes brisées, un jeu sur le doublage et une scène d'amnésie de cinéaste qui perd ses moyens après un grave accident. Ce cinéaste dont la carrière peut être cassée en deux morceaux difficilement conciliables ressemble furieusement à celle d'Almodovar lui-même, qui a trouvé brutalement (en tous cas, aprèsLa loi du désir) la clé pour tourner de vraiment bons films.

29 mai 2009

La mala educación, de Almodóvar

Envie pressante d'Almodóvar(s), revu avec emoción La mala educación.

A la deuxième vision, on fait moins attention à l'histoire à la Ville dont le Prince était un enfant et davantage à l'éblouissante structure du film.

Trois strates temporelles: en 1980: l'histoire d'un jeune homme qui se fait passer pour son frère auprès d'un cinéaste pour obtenir un rôle dans son film; en 1977, l'histoire de la fin de son frère, imaginée comme un scénario de film, forcément erroné, puis racontée en 1980 (illustrée par des acteurs différents) par les vrais protagonistes de l'affaire; enfin, et c'est là le film le plus secret et le plus fort - le souvenir du film dans le film - , dans les années 50, l'enfance de ce frère. A cela il faut ajouter maintenant une quatrième strate: celle qui fait que, comme dans les films de Fassbinder, le spectateur retrouve de film en film les mêmes acteurs, et là, en particulier, ici, retrouve le cinéasted'Etreintes brisées sous la figure du prêtre défroqué, amoureux un peu gauche du cadet après l'avoir été du frère aîné, longtemps auparavant. Il est difficile de caractériser ce personnage du prêtre défroqué comme un salaud; ces strates multiples brouillent le petit confort moral du spectateur.... (et ce doit être une des raisons pour lesquelles le film a plutôt déplu).

C'est aussi un film de l'amour non partagé, comme en témoigne la scène de la piscine: désir à sens unique, mouvements de corps qui ne se rejoignent jamais, l'un debout sous l'eau, l'autre allongé, sur terre. Où le spectateur comprend inconsciemment que ces deux-là ne s'accorderont pas, que cet Ignacio qui veut se faire appeler Angel est un imposteur.... il en aura la confirmation consciente plus tard.

24 mai 2009

Etreintes brisées, d'Almodovar

C'était bien Lanzarote, l'île venteuse et septentrionale que nous avons visitée il ya peu. Almodovar filme des plages (celle de Caleta de Famara, au Nord, celle d'El Golfo, comme une carte postale), des routes (dans le paysage de la Geria qui va bien à cette histoire d'un amour volcanique qui se cache), et un carrefour habité par un mobile de Manrique - mi rose des vents, mi roue de la Fortune. La partie du film qui se veut drôle (de l'Almodovar d'avant l'éclair, d'avant 1989) - remake de Femmes au bord de la crise de nerfs, scénarios délirants du fils, Diego - est beaucoup moins convaincante que le coeur du mélo, cet escalier en spirale où tombe Penelope Cruz.

10 mai 2009

Un autre homme, de Lionel Baier

Comment un très (beau) jeune homme devient "un autre homme", en tombant dans les rets d'une critique de cinéma revenue de tout, qui le mène à la baguette (par les parties intimes, ce qui doit être très douloureux). On se demande si ce garçon piégé est le Renard ou le Coq (dans la burlesque de Stravinsky ou le roman de Renart). Bande-son Szymanowski (qui renvoie au dernier film de Baier), avec ce qu'il faut de distance au sujet. Le film est agaçant, juste ce qu'il faut (avec son snobisme et sa manie du name dropping) et drôle (aime-t-on Dieutre dans la vallée de Joux?). Cet hommage tonique et frais aux modernes suisses et français se clôt par une belle scène avec Bulle Ogier clopant.

7 mai 2009

Je rêve ou c'est El Golfo à Lanzarote à 1'11"?

(en tous cas je salive comme une bête! comme une bête!)

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