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zvezdoliki
2 avril 2009

My Brother's Wedding, de Charles Burnett

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Dans un quartier noir de Los Angeles, les tribulations d'un trentenaire employé dans le pressing de ses parents. Qui déteste et provoque sa petite-bourgeoise de (future) belle soeur, s'occupe de ses grands parents impotents et va rendre visite aux parents de son seul grand ami, un jeune homme finissant sa peine de prison. Belle atmosphère crépusculaire (les deux jeunes gens constatent qu'ils sont "les seuls survivants" de leur génération) et beaux portraits de vieux Noirs (le père qui à 70 ans continue à se battre comme un jeune chiot avec son fils, la mère qui sait jouer du flingue quand il le faut). Curieuses résonances, pour moi ici et maintenant, avec le Clint Eastwood et le Sunt lacrimae rerum du livre de Mendelsohn que je viens d'achever. Me donne une furieuse envie de revoir d'autres films de Burnett (dont - je n'en suis plus sûr - je crois bien avoir vu ce film-ci).

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31 mars 2009

Un chat, un chat, de Sophie Fillières


Vu avec le chat, ce qu’il faut bien appeler Un chat, un chat. L’histoire d’une jeune femme écrivain en panne d’inspiration filée par une jeune fille un peu fêlée. C'est à éviter si on n'aime pas les blagues lacaniennes à deux balles et si on ne supporte pas le charme subtil des khâgneuses-à-côté-de-leurs-pompes. Lors d'une crise de somnambulisme, Chiara Mastroianni fait un gâteau sans s'en rendre en compte, en saccageant le frigo et les oeufs de sa mère - ça m'a fait pleurer de rire (je préfère ne pas creuser). Allez soyons fou, vivons dangereusement, après tout je ne serai pas tout seul à me faire lyncher, écrivons-le: il m'a plu, ce film.

(A la sortie, nous avons vu un spectateur en état de choc, un peu sur le mode du spectateur d'opéra livide après la dernière production Mortier....: "Mais tu te rends compte! A ce point RIEN dans un film!", avec bobonne en train de préparer la seringue: "Allons, allons... calme-toi, Philippe".) Je vous aurai prévenus: il est dangereux, ce film.

 

25 mars 2009

La fille du RER, d'André Téchiné

Un film de Téchiné réalisé à partir de l’histoire de Marie-Léonie L, en 2004. Le problème est que le spectateur se souvient parfaitement de ce qui s’est passé – et l’aspect le plus intéressant de l’affaire Marie-Léonie était sans doute l’emballement médiatique qui a suivi (escamoté ici), plutôt que la mythomanie de l'héroïne (qui était moins lourde que celle d’un Romand, par exemple). Du coup, le film se concentre sur l'avant et l'après du mensonge, avec l’histoire amoureuse de Jeanne (la Marie-Léonie du film) et sa relation complexe avec une famille de grands bourgeois juifs. Autant l'histoire amoureuse (avec Duvauchelle) est plutôt du bon Téchiné (bien qu’un peu convenu; mais j'aime entendre Duvauchelle dire de Dequenne qu'il n'avait jamais rencontré "une fille aussi soumise"), autant j’ai trouvé l’histoire de la famille juive franchement mauvaise… (Ronit Elkabetz en caricature d’elle-même, le personnage de Demy sans aucune consistance, des dialogues sursignifiants). J’aurais bien aimé aimer, mais c'est raté.

24 mars 2009

Andrei Roublev, de Tarkovsky

Enfin vu Andrei Roublev (je crois que j'étais mûr depuis ceci). Le film est très riche, un peu touffu, et il est bouleversant dans sa deuxième moitié. C'est l'histoire du grand peintre russe, en quelques tableaux situés de 1400 à 1423. Le film débute sur la vision d'un moine qui se prend pour Icare et finit par échouer après un court vol, dans un marécage où s'ébroue un cheval.

La première moitié met en scène Roublev avec ses compagnons, son faux-frère Kirill et le peintre de la génération précédente, Théophane le Grand (qui est à Roublev ce que le Nouveau testament est à l'Ancien). C'est l'humanisation de Roublev (touché, par exemple, par la répression d'une fête de l'amour païenne) qui l'inhibe dans la réalisation d'un Jugement Dernier dont il conteste la dureté du message pour ses contemporains.

 

Le Jugement Dernier le rattrape dans la réalité avec une grande scène épique, le sac par les Tatars, guidés par un prince russe, du kremlin de Vladimir et la violation de sa cathédrale. Roublev renonce alors à la peinture pour plusieurs années de silence et d’absence; il n'y revient qu'après un événement bouleversant, la fabrication presque miraculeuse par un très jeune maître d’œuvre d’une gigantesque cloche, dont on se demande si elle va sonner... C’est la mise en orbite de cette cloche qui remettra en mouvement Roublev. Le film se clôt sur une séquence en couleur avec les très rares oeuvres du dernier Roublev et l'image pacifiée d’un troupeau de chevaux paissant sous la pluie.

lire aussi ici

18 mars 2009

Gran Torino, de Clint Eastwood

Un film qui répond de façon étonnamment girardienne, dans son dernier quart d'heure (qu'on ne dévoilera pas), à la seule question qui importe vraiment: comment se comporter face à la violence? L'autre grand moment, la scène d'insultes racistes chez le barbier, avec le gamin, est encore un moment d'apprentissage de la domestication de la violence (verbale). Un très très grand film. (Drôle, aussi ; j'ai élargi considérablement ma palette de grognements indistincts. (D'ailleurs, grumpf.))

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15 mars 2009

Tulpan, de Sergey Dvortsevoy

L'histoire d'un jeune éleveur en quête d'une épouse pour fonder un foyer et échapper ainsi à son beau-frère, qu'il énerve, et qui l'héberge. La steppe kazakh est dépeinte comme un milieu hostile et désert; ravagé par des cyclones impressionnants, c'est un waste land où les brebis n'ont pas assez d'herbe à manger, où les troupeaux se perdent et où les hommes - et les filles à marier - sont rares. Dans la plupart des séquences, le sens se construit progressivement tandis que l'écran se remplit: ainsi une scène où se dévoile tout le troupeau (après les brebis et les vaches, les ânes, puis deux chevaux, des chameaux.... et le petit gamin sur son balai); ainsi, deux étonnantes scènes d'accouchement de brebis; ainsi, une scène où la caméra se concentre d'abord sur un jeune homme racontant avec beaucoup de conviction comment se comporter face à un poulpe, élargit le champ à son beau-frère qui coupe là et explique brutalement les intentions du jeune homme, puis associe les parents de la jeune fille (et on comprend tout de suite que ce n'est pas gagné). Le film est passionant aussi dans sa description des relations familiales (la vie dans la yourte) et sociales (le grand chef qui décide des mouvements de troupeaux). C'est la chronique d'un mode de vie en voie de disparition (la fin est ouverte, où ce jeune homme ira-t-il ? à Almaty? à Kashagan?) mais ce n'est ni passéiste, ni désespéré, ni mièvre ni folklorisant. Du très beau cinéma, fort et inspiré.

17 février 2009

Ricky, de François Ozon

L'histoire d'un bébé volant. Un diptyque: la cuisse, puis l'aile. La petite soeur au regard de méchante fée. Le survol de l'Auchan du coin.

- Le père a des signes particuliers ? - Non... ah oui, il est vraiment très poilu.

Le premier film d'Ozon depuis ses courts métrages que j'aime sans la moindre réserve.

10 février 2009

Valkyrie, de Bryan Singer

Enfin vu (après trois attentats manqués tentatives) l'histoire de l'attentat du comte Stauffenberg. Encore un échec mythique! Etonnante scène de recrutement d'un aide de camp (qui est top cute mais pas autant que mon futur stagiaire), où Stauffenberg dévoile son jeu, d'un coup. Le film permet d'imaginer ce qui s'est passé toute cette après-midi du 20 juillet, quand les conjurés ont pris une bonne partie de Berlin et se sont assurés des soutiens un peu partout en Europe occupée... Je n'aurais pas aimé être le responsable du central télégraphique à Berlin, ce jour-là.

26 janvier 2009

Les trois singes, de Nuri Bilge Ceylan

Comment un chauffeur ayant accepté de se faire emprisonner par son patron finit par voir sa famille détruite.... Tout le centre du film - la longue scène de la découverte par le fils de la liaison de la mère - est incroyable de suspense et éclaire d'un jour nouveau tout ce que l'on a vu auparavant (les trajets vers la gare, les malaises du fils), sans imposer un sens. On ne peut pas en dire autant de la fin, que j'ai trouvée plus... pataude et lourdement théorique....

25 décembre 2008

On the town, de Donen/Kelly

Oui, cette fois c'est le film. Qui ne reprend que quatre morceaux de la comédie musicale: son introduction, le ballet de Miss Turnstiles, la chanson à la Weill de la chauffeuse de taxi (Come to my place) et des bouts du ballet New York, New York. Les morceaux ajoutés font la part belle aux claquettes (Gene Kelly avec Miss Turnstiles) ou au burlesque (Prehistoric Man avec son ballet irrésistible, ou une scène moins réussie et très composite, avec Lucy Schmeeler, qui démarre cow boy pour finir en tango argentin). L'intrigue est resserrée (l'anthropologue a perdu son fiancé compréhensif) et plus haletante (tant qu'à faire autant jouer au chat et à la souris au sommet de l'Empire State Building). La scène d'entrée est magnifique en décors extérieurs. J'aime bien la deuxième partie de la comédie musicale (qui est plus subtilement mélancolique que celle du film) mais je reste inconditionnel du film (et prêt à me pâmer dès que Gene Kelly bouge un orteil).

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