Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
zvezdoliki
13 octobre 2010

Evidemment aux autres ça n'arrive que dans leurs pires cauchemars mais à moi ça m'arrive en vrai dans ma vraie vie

....je suis en retard, j'ai rendez-vous avec Klari à Gaveau, je ne sais pas à quelle heure je vais arriver car le métro stationne pour régulation, j'ai prévu d'acheter une place mais Klari a eu une invitation et finalement, je dois aller au guichet places payées puis la retrouver, elle me dit qu'elle sera au premier rang du premier balcon "juste face aux altos", je prends le billet, tout baigne, il est huit heures moins cinq, je fonce au premier balcon, je vais plutôt sur la droite car les altos sont plutôt du côté droit, Klari m'a dit qu'ils étaient disposés de la façon classique, je jette un coup d'oeil circulaire, pas de Klari tout près mais un peu plus sur la droite, pilepoil au bord de l'escalier, oui c'est elle, elle est penchée de trois quarts sur un siège à côté d'elle qu'elle doit protéger des intrus, forcément mon siège, je me précipite et prends mon air guilleret-de-bon-aloi pour sortir un helloooooooooo complice et tonitruant......

et là, c'est le drame; ce n'est pas du tout Klari, c'est une anglaise ahurie qui me sort Hi d'une voix évanescente en se disant mais qui c'est ce taré. Bon, au moins, j'aurai amusé l'aile droite et l'aile gauche (ceux d'en face) du premier balcon de Gaveau (et moi aussi, accessoirement)

(à part ça, un concert très plaisant, avec trois jeunes chefs dans trois beaux chevaux de bataille du répertoire; pour moi, le plus convaincant a été la 2ième de Beethoven dirigée par le jeune chef bulgare. Retrouvé avec plaisir à la sortie l'esprit décapant de notre soliste d'avril)

Publicité
16 septembre 2010

Concert d'ouverture de saison à l'orchestre de Paris

C'était mercredi soir. Deux morceaux qu'on n'entend pas si souvent:

La Péri, de Dukas. Le mi majeur du faune endormi.... et, comme dans Ariane, une série de variations en forme d'exercice d'orchestration.

Kullervo, de Sibelius. Du jeune Sibelius. Une histoire d'inceste: sur la route, un jeune homme tente de séduire trois jeunes filles; il parvient à ses fins avec la troisième....qui se révèle être sa soeur. Une sorte de symphonie en arche, en cinq mouvements: le troisième mouvement, la longue scène de l'inceste, avec choeur et solistes, est encadré de deux pièces de genre, pour orchestre seul: le n°2, la jeunesse de Kullervo, est une pavane lente à 3 temps, et le n°4 une scène de bataille irrésistible. Les deux mouvements extrêmes sont très étranges, notamment l'introduction, qui démarre par des rythmiques flottantes et indécises et se dénoue en un choral-massue, préfiguration d'une issue tragique. Le mouvement central (c'est Peter Mattei dans la belle version en lien, il est autrement plus investi que le baryton de mercredi qui était un peu terne) fait toujours un choc, avec la scansion à l'unisson d'un hénaurme choeur d'hommes, sur des rythmes irréguliers à 5 temps, le tout dans une atmosphère de fête villageoise (comprendre: les cordes graves tricotent, pendant que les villageois fricotent). C'est un mouvement à blamblam: un des grands moments est la transition entre le long récit de la soeur et la prise de conscience du frère. Toute l'oeuvre fourmille d'idées musicales.... c'est une oeuvre que j'aime vraiment beaucoup.

17 avril 2010

Fermeture temporaire pour cause de concerts gais

Flyerrecto_s

(qui eux, sont ouverts à tous.... il faut venir, ne serait-ce que pour lire le programme - la notice biographique de notre soliste est rédigée dans un style alerte et précis (on dirait du klari), les notices musicologiques et le mot du président marquent une heureuse rupture avec l'ère *biiiiip*)

Flyerverso_s

 

 

(PS: on va essayer de ne pas jouer malencontreusement le 1er thème quand on en est au second, comme le fait le soliste pendant la cadence)

17 mars 2010

Denk, Adams et le LSO à Pleyel

* Trop riche (limite écoeurant): l'orchestration de deux préludes de Debussy par Colin Matthews - la recréation de quelque chose d'assez simple, en plus compliqué. (un peu comme si un savant fou utilisait le CERN pour recréer une fraise (et une seule)) (Sentiment de trop plein exaspéré par les hochements de tête rapprochés de ma voisine, lancée comme une machine à vapeur). (Un peu la même impression avec les Valses nobles et sentimentales, de Ravel, qu'on programme trop souvent à mon goût).

* Trop bien: le concerto pour piano et vents de Stravinsky (il y a aussi des contrebasses et des timbales). C'est néo classique à fond, agaçant comme il faut et ça décrasse bien les oreilles après toute cette débauche de moyens. 1er et 3ième mouvements très rythmiques, avec changements de mesure partout, pleins de swing. 2nd mouvement: chorale avec trompette et timbales, magnifique et un peu vulgaire. Je peux enfin applaudir avec enthousiasme Jeremy Denk (qui est un grand pianiste mais aussi un merveilleux blogueur que ce blog a pillé sans vergogne, ici et ), qui joue cette musique avec beaucoup de naturel....

* Trop peu nécessaire: la dernière oeuvre d'Adams, City Noir. Une évocation de Los Angeles, la capitale du film noir. Deux parties, l'une plutôt dominée par des solos (saxophone, trombone, cordes à l'unisson, et même un petit solo d'alto); et l'autre, plus courte, finissant en apothéose dyonisiaque, où l'orchestre est traité comme une grande masse sonore. Tout cela est très séduisant mais n'ajoute pas grand chose à la gloire d'Adams, cet orchestrateur de génie.

Add: lire ici

10 mars 2010

Les Dissonances à la Cité

Concert de l'ensemble Les Dissonances - un orchestre sans chef, qui s'est trouvé un nom dangereux (ouf, ils ne jouent pas faux). Format resserré (7/6/6/4), les cordes et les bois se retrouvent autour d'un demi-cercle de façon à établir un contact visuel direct entre 1er violon et le 1er hautbois. Mélange d'instruments modernes et anciens (flûte en bois, timbales savoureuses, cors naturels- hum). Au menu:

  • 1ère symphonie de Beethoven. En do. Dans l'introduction du 1er mouvement, magnifique clounk initial (impulsé par le hautbois, tous les musiciens respirent avec lui). Deuxième mouvement pris très vite (avec thème initial fugué, très dansant, aux 2nds violons- mais je reconnais le chef de pupitre); dans ce mouvement, il y a, avant de conclure, un moment fascinant avec des ploums tous les 2 temps aux vents et des roulements de timbales - une suspension du temps. Scherzo tonique avec trio hypervirtuose (et tortillons aux violons). Le finale est celui avec la fausse leçon de solfège. Musique tonique et galvanisante. C'est le bonheur (même si c'est un peu moins bien que la Chambre Philharmonique)
  • Quatuor Les dissonances de Mozart (quatuor Ardeo). Encore do, mais c'est un tout autre monde. A pat le clin d'oeil à l'orchestre, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de programmation de mélanger quatuor et orchestre.
  • Concerto pour violon de Beethoven. Dans le premier mouvement, j'ai du mal à éviter les fous rires, entre réminiscences du cradolfège  et sidération devant les mouvements de jambes du 1er violon, que l'on sent très stressé (eh oui, il faut caser ces **** d'accords dans le rubato du soliste) et qui a une variété confondante de mouvements de l'ensemble de la jambe (Mais faites quelque chose quoi! tenez lui la jambe avec une attelle! (effet secondaire, sans doute, de l'absence de chef)). Cadence étrange dans le 1er mouvement, avec piano et vents (et ça part dans des tonalités très éloignées). Leibowitz trouverait le premier mouvement localement trop lent, mais on est loin du contresens habituel dans le 2nd mouvement et le finale est très enlevé.
  • en bonus, le finale de la 7ième. Pris très très vite, avec beaucoup de panache, mais on n'entend pas assez les violoncelles à mon goût.
Publicité
16 février 2010

Arbatz au Petit Saint Martin

C'est Gilda qui a eu l'oeil, parce que jamais je n'aurais repéré que Michel Arbatz, que nous avions vu ensemble en 2007, allait faire un nouveau concert à Paris.... et ç'aurait été dommage de le rater. Un nouveau programme, moins thématique que certains des albums que je connais et j'aime (Musée de l'homme, Dubillard ou Desnos), avec toujours la magie du texte - foisonnant, rigolard, incontrôlable, saoulant, polysémique, potache. Je suis bien incapable de citer des bouts de tirades tant c'est virtuose, mais il est question de l'étrangeté de la banlieue, de Zapotek, du Sud, des hémisphères affolants de la Vénus hottentote. Les arrangements, toujours malins, se souviennent de Brassens, de Brel, avec une pincée d'orient ... et de balai. Il y a aussi des moments de texte seul, avec quelques reprises de textes déjà connus (la météo marine ou Retrouver le sud) et des nouveaux (un éloge du pet de vache - éblouissante performance d'Olivier Roman-Garcia, pince-sans-rire, revêtu d'une veste en peau de bovidé). Une belle soirée où Arbatz brûle LA planche...

14 février 2010

Fauré au musée d'Orsay

Ce soir, l'orchestre de Paris faisait ses Menus Plaisirs au musée d'Orsay dans un programme - quel bonheur - tout Fauré. Très varié et chambriste, avec

  • quelques tapas délectables: 1) Pelléas et Mélisande transcrit par Dalbavie (ça marche beaucoup mieux que la réduction Schönberg du Chant de la terre... mais il y a un piano + un quatuor à cordes + une contrebasse + trois bois seulement, ça change la donne; peut-être aussi l'acoustique de l'auditorium du musée d'Orsay se prête mieux à ce genre d'oeuvre que la grande salle de la Cité); 2) Après un rêve pour contrebasse et piano; 3) la Fantaisie pour flûte et piano (dont Vicens Prats a expliqué drôlement l'histoire: c'est une pièce de concours avec vacheries obligées, que je me souviens avoir beaucoup entendu il y a une bonne trentaine d'années, avec Chaminade et Gaubert ...quand ma soeur était au conservatoire en classe de flûte).
  • un premier plat de résistance, la Bonne chanson, dans une version quatuor+ contrebasse et piano, chantée par Vincent Le Texier (belle voix d'opéra, très loin de celle de Maurane); plus d'ampleur que quand c'est avec piano seul, avec des combinaisons intéressantes ("Une sainte en son auréole", sans piano, par exemple)
  • un chef d'oeuvre: le quintette opus 115. Une musique qui me met en transe et me rend très heureux, sans que j'arrive à l'expliquer. Une oeuvre qui fait souvent penser à Beethoven, par le tissu serré, le souci de l'économie thématique et par certains détails (cet ut mineur qui mène irrésistiblement à un ut majeur comme dans la Cinquième, un ut majeur qui n'est pas claironnant, mais un ut majeur de clocher campagnard à midi; la sixte de l'alto dans le troisième mouvement, qui rappelle le Heiliger Dankgesang de l'opus 132). Le scherzo (qui va très vite et flirte avec l'atonalité) et le finale sont magnifiques mais les deux sommets sont le 1er mouvement [celui avec le thème à l'alto (quarte+ quinte=octave); avec la réexposition à fond les ballons toutes les cordes à l'unisson; avec la coda sublime en do majeur de chat qui ronronne et de cloches à toutes volées, ça ressemble à du Steve Reich, mais si seulement les minimalistes écrivaient comme ça!] et le mouvement lent [avec un moment incroyable avant la dernière récapitulation du thème: une polyphonie serrée qui monte sur une basse qui serre la vis avec des noires suivant une trajectoire dangereusement chromatique].

 

10 février 2010

l'EIC s'orientalise

Avec:

- Rain Tree, une pièce de Takemitsu pour 2 marimbas et vibraphone: c'était doux et très relaxant (hum)

- Noise: une création d'Ondrej Adamek, pour grand ensemble. Un hommage à la culture japonaise, avec beaucoup d'effets bruitistes très réussis - notamment la harpe a fait des trucs avec un machin (si vous voyez ce que je veux dire), mais aussi les cordes graves se sont défoulés avec des oua-oua d'amplitude variable, à la Xenakis, et le grand jeu pour le spectateur était de détecter lequel des musiciens venait de déclamer une insulte en japonais. J'ai trouvé que ça tenait bien le coup sur la distance (une demi-heure pour trois mouvements que j'aurais du mal à découper, mais le propos était cohérent et facile à suivre).

- Le chant de la terre, dans la réduction Schoenberg (achevée en 1983 par Rainer Riehn). Belle mezzo (Lilli Paasikivi, souriante et au timbre magnifique). Rien à faire, la masse des cordes me manque,  le quatuor a du mal à passer le mur des vents, le n°4 sonne acide et strident. C'est beau localement, par exemple au début du n°2 (avec l'écoulement du violon solo) ou dans certains moments de Abschied, mais je reste un peu sur ma faim.

18 janvier 2010

Deux concerts à la Biennale de quatuors à la Cité de la Musique

 (la scène occupe un des grands côtés du rectangle, les quatre tribunes sont utilisées, on se croirait au catch - vas-y l'alto, mords lui la pique, à ce gros rustaud de cello)

  • Samedi, soir, les Borodine - presque entièrement reconfigurés, seul le violon 2 est là depuis 1975; le cello est là depuis 2007 et les deux autres depuis 1996. Schubert: 10ième quatuor (mibM) D89. Musique solaire, mais pas très captivante (du Mozart sans ressort, je m'ennuie). Ce n'est pas le cas du Quartettsatz, qui suit. Un thème qui démange, un vrai accès de prurit en do mineur, mal soigné; une erreur de dosage manifeste dans la pharmacopée anti-prurit suscite une dangereuse crise de lyrisme délirant dans une totalité éloignée. Le prurit a le dernier mot. En deuxième partie, un grand moment avec l'opus 51 n°2 en la mineur de Brahms. Magnifique 1er mouvement (la mineur - sol majeur- do majeur), ça bouge tout le temps! Dans la partie centrale du mouvement lent, les cris outragés d'une donna Anna un peu tzigane sur les bords. Le scherzo est une merveille (avec ses trois parties homophoniques au-dessus d'une basse de musette, ses sonorités blanches d'harmonica). Dans cette musique, les Borodine sont immenses. On a l'impression d'une pâte vivante qui est souple, se déforme insensiblement de façon homogène; et la variété de leurs vibratos est confondante.
  • Dimanche à 17h, les Hagen. Première fois que je les entends en concert. Une sonorité impériale (mais c'est peut-être parce que je suis en galerie juste au-dessus d'eux (une très bonne place, ceci dit, on sent tous les doigtés et les coups d'archet....). L'altiste (Veronika) a une sacrée présence. Au programme, le quatuor de Debussy (qui leur va comme un gant); le quatuor de BA Zimmermann (encore un cas de testament trahi; le compositeur a demandé qu'on ne joue plus cette oeuvre, eh bien non, il y a encore des fouille-merde pour vouloir exhumer du sous-Hindemith qui n'ajoute rien à la gloire de Zimmermann). En deuxième partie, le quintette à deux violoncelles de Schubert déclenche l'hystérie du public tout en me laissant assez froid - je crois que j'entends surtout longueur dans sublime longueur - et je donnerais n'importe quelle page de Mozart pour faire cesser ces tunnels d'éternité (avec reprise).
13 janvier 2010

Mercredi c'est Ligeti

Déception: j'étais venu pour la Sonate pour alto (et salivais à l'idée de vérifier que "la corde de do donne à l'alto une âcreté particulière, compacte, légèrement enrouée, avec un arrière-goût de bois, de terre et de tanin"), mais patatras, l'altiste était malade et la sonate a été remplacée par deux Etudes pour piano (Arc-en-ciel et En suspens). Au menu aussi, les Six Bagatelles (qu'on a trop entendues comme générique à France-Musique), les Dix Pièces pour quintette à vent (une musique spectaculaire, malaimable, stridente et nonsensicale - à la fin, les instrumentistes déclament: "mais - Il y eut une longue pause. 'C'est tout?' demanda Alice timidement. 'C'est tout', dit Humpty Dumpty. 'Au revoir'). Ai été plus excité par les Mysteries of the Macabre, dans un arrangement pour trompette et piano - c'est à déconseiller si on a de l'hypertension, mais c'est tout-sauf-chiant et assez marrant. 

Mais le grand moment a été le Trio pour violon, cor et piano, dont j'avais oublié à quel point c'était un chef d'oeuvre. Ligeti fait celui qui se souvient de Brahms, mais en fait le thème du 1er mouvement se souvient des 'appels de cor' de la sonate des Adieux de Beethoven (c'est le violon qui fait le cor, dans ce 1er mouvement, en doubles cordes; le cor - qui fait le beau - lui répond, suivi du piano, qui sonne dans le suraigu comme un gamelang ou du Messiaen). Le deuxième mouvement est une mécanique virtuose, swingante, avec ces rythmes caraïbo-transsylvaniens qui font le chic du dernier Ligeti. Le mouvement suivant est incroyable de netteté: on y entend une déclaration véhémente du piano et du violon (qui s'échine à jouer des accords); le violon, à un moment donné, se décale comme un mauvais élève qui n'arrive pas à rattraper le piano; mais comme le même phénomène revient dans la récapitulation, on se sent rassuré sur le degré de maturité rythmique de la violoniste..... Le dernier mouvement est une chaconne où s'accumulent les descentes chromatiques, de plus en plus violentes. Le piano disparaît brusquement. Restent juste le violon, dans le suraigü, et le cor, dans le grave, pour une fin catatonique, bouleversante.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité