samedi 17 décembre 2016

c'était très bien cette exposition Beethoven #NOT

....mais il manquait mes deux tombeaux préférés de Beethoven (enfin, là où j'aime bien me balader, le dimanche):

1- cette séquence en la bémol majeur dans le 1er mouvement du concerto de Schumann (ici à 4'35''). Dialogue piano/ clarinette, dans une tonalité éloignée, calme. Bien sûr, c'est le thème de choral de hautbois du début (en la mineur) qui revient masqué; mais c'est surtout la sublime citation de l'air de Florestan (à 2'03'' ci-dessous). Ce moment suspendu, cette bulle euphorique, c'est la cellule de prison où Florestan/ Robert (aux cheveux artistement mal lavés, ci-dessous) va être sauvé par Clara/ clarinette/ Leonore. 

 

2- le finale de l'opus 60 de Brahms (à 24' ci-dessous). Citation presque encore littérale de Beethoven, du fameux sol-sol-sol-mib. C'est le violon qui fait les notes (sol-mib) et le piano le rythme - qui est très reconnaissable et va chauffer le discours, jusqu'à 24'59''- où la cellule rythmique envahit tout. C'est le ferment de la 5ième de Beethoven, mais c'est du aussi du très très grand Brahms.

 

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mardi 11 décembre 2012

In memoriam Charles Rosen

Je ne me souviens plus quand j'ai découvert Le style classique. J'ai le souvenir d'en avoir discuté avec un claveciniste qui m'impressionnait beaucoup, avec qui nous jouions les pièces en concert de Rameau, il en parlait comme quelque chose de magnifique. L'avais-je déjà lu? Ce livre m'a complètement ébloui, et je crois qu'il a changé plus que tout autre ma façon d'écouter la musique. A mon sens, c'est très difficile d'écrire correctement sur la musique, l'écueil le plus fréquent étant de contourner le coeur du sujet, de décrire l'infra-texte littéraire, culturel, psychologisant; cela peut donner des ouvrages fort intéressants, et certains sujets comme Schumann ou l'école de Vienne s'y prêtent bien. Avec les classiques, évidemment, c'est plus difficile de biaiser, car le coeur de l'expérience classique, c'est vraiment avant tout la joie de la découverte d'un langage, la construction d'une grammaire. Cela sonnera peut-être comme un cliché, mais je crois que Rosen m'a fait percevoir toute sa jeunesse de cette musique, comprendre comment un style est né, comment les solutions formelles se sont imposées aux compositeurs, logiquement, organiquement, pourquoi le style sonate a tout contaminé, airs d'opéra, mouvements lents, même les thèmes et variations, les scherzos.... comment ce style est mort avec Beethoven (il démontre, par exemple, que Schubert a repris pour le rondo de sa célébrissime sonate en la le modèle du moins célèbre opus 31 n°1 de Beethoven; explique, en passant, pourquoi les mouvements chez Schubert sont si longs). Evidemment, on est très loin avec lui de ce qu'on nous (enfin ... on M'A) enseigné au Conservatoire, les fadaises sur les formes sonates à deux thèmes répertoriées comme dans un herbier ou un manuel de cuisine. Alors oui, j'aime à consulter l'index de ses livres, au gré des rencontres musicales du moment. Par exemple, la marotte de cette semaine pour moi, la 104ième de Haydn, qu'en dit-il? Pas grand chose en fait, mais le peu qu'il en dit est vraiment remarquable. Il dit que le retour du thème dans le finale est "d'une telle délicatesse qu'il faudrait le citer longuement pour en faire apprécier vraiment la poésie rayonnante et l'esprit"; que les "retours thématiques les plus subtils sont ceux des rares finales à thème dépourvus d'anacrouse: l'humour haydnien s'y nourrit autrement". Cela donne tout de suite envie de vérifier de quoi il parle, non?

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samedi 31 décembre 2011

Le retour du refoulé

 

 (il passe par la fenêtre, comme dans un mauvais vaudeville)

kostelnica

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lundi 17 octobre 2011

Grave exposition à sol bémol majeur aujourd'hui

(six bémols à la clé, seul fa est épargné par les irradiations diaboliques des bémols, qui règnent sans partage)

  • dans l'air de Rusalka, une musique tchéco-mexicaine très efficace avec force yi-haaas. A vrai dire j'ai surtout retenu de la répétition d'aujourd'hui qu'il fallait "faire chanter les millefeuilles".
  • dans l'épisode central et furieux de l'andante grazioso de l'opus 103 (de Haydn). Do# mineur semble une antidote assez efficace pour dézinguer tous ces bémols.

Je vous fais signe quand les premiers bubons apparaissent, c'est promis.

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lundi 26 septembre 2011

La dure loi de la fesse à l'amphithéâtre

- Ah! Parfait. Justement, mademoiselle, là où vous venez de donner un petit coup, là qui est incidemment la zone que vous avez labourée avec application pendant une bonne partie du premier acte, hein, qu'est-ce que c'est d'après vous? On va regarder ça ensemble, vous voyez cette particularité étonnante, cette merveille géométrique de l'amphithéâtre du Palais Garnier: le clapet de mon fauteuil, là où je suis assis, est juste au niveau du plancher où vos posez vos pieds. Et mon dossier n'est pas plein, c'est juste une rembarde. Eh bien c'est donc mon derrière que vous venez de botter, avec une remarquable conviction.

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lundi 8 août 2011

Tol rol rol di!

(...) un petit mot sur les Lettres harmonieuses d'un certain Charles de Franciosi, un Lillois qui en 1867 voulut simplifier l'enseignement du solfège en supprimant tout bonnement les notes pour les remplacer par des lettres. Sa méthode s'adressait à ceux qui ont des yeux et pas d'oreilles. Ainsi, Fez, Mol, Beu signifient Fa dièse blanche, Mi bémol croche et Si naturel triple croche.

Le thème de l'engagement d'amour de Siegfried devient : li mi ri fi di mo li ro mo fi! et la joie de vivre des apprentis dans les Maîtres chanteurs so ro mol bol mol bol do so, tandis que le destin dans la 5ième symphonie s'annonce par Tol rol rol di, ce qui est moins banal que le populaire pom' pom' pom' pomme! Le livre compte 102 pages et j'avoue que je n'ai strictement rien compris à ce système qui me semble infiniment plus compliqué que la notation traditionnelle, car le novateur, sous prétexte de tout simplifier, a rajouté des chiffres à ses lettres, pour signifier rythme, mesures et temps. (....)

Gérard Oberlé, La vie est ainsi fête, page 67.

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jeudi 23 juin 2011

la fête de la musique cette année (mardi)

en deux temps:

- dans une cour pavée et joliment arborée et fleurie, petit massacre de l'été (RV315 de Vivaldi) entre très bons amis. C'était fort sympathique, localement comique (comme une course d'orientation ratée), franchement moche et dangereusement tectonique: c'est chez Ligeti, pas Vivaldi que l'un peut accélérer pendant que l'autre ralentit. Vous saurez pourquoi si cet été est très arrosé, avec de nombreux glissements de terrain. 

- sous la pyramide du Louvre, à l'invitation de l'Orchestre de Paris à plusieurs blogueurs (mais c'était ouvert à tous) un Konzertstück pour 4 cors et une symphonie rhénane expédiés en 55 minutes (un des cornistes avait sans doute un biberon à donner à 23h30). Tempi d'enfer dans les deux finales, tous deux à accélération conclusive de navette spatiale (début de décollage d'une partie de l'assistance). Programme plein de bonne humeur et sentant bon les joies du plein air. Plaisir de voir le ciel et la clarté diminuer progressivement (de 22h à 23h), sans les inconvénients phoniques du vrai plein air comme à la Roque d'Anthéron (ça sonne mieux dans la pyramide, qui elle-même sonne plutôt mieux que l'oratoire (dans la famille Louvre)).

 

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lundi 30 mai 2011

Bon, j'ai assez écrit d'horreurs ici et là sur l'année Mahler pour être obligé de me rendre à l'évidence....

.... la respiration du cor anglais, de la clarinette, la pulsation de la harpe dans le grave, le timbre des voix ..... Ich bin der Welt abhanden gekommen est un lied sublime, et une musique parfaite pour le calmer le baby blues qui a l'air d'affecter la plupart d'entre nous, après concert. Quelle émotion, l'autre soir avec Catherine Dune.... 

 

(En stock ici, j'ai Fassbaender, Hampson et Ferrier, je serais bien incapable de les départager - mais Norman est très bien aussi sur youtube)

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dimanche 29 mai 2011

Résumé des épisodes précédents (c'est un peu dans le désordre)

Le bruit de l'ambulance qui passe, rue Saint-Honoré, juste avant le morendo dans Ich bin der Welt abhanden gekommen. La partition qui valdingue (je n'en vois rien), E à quatre pattes du côté des violoncelles et F imperturbable, "galvanisé". Les quatre cors, comme du chocolat 95% de cacao. "Bon, vous voyez bien, c'est sublime, vraiment sublime, sublime, hein (*avec un crescendo d'énervement*), alors .... n'en rajoutez pas". Les deux grands gabarits (tignasse, etc...) et les les deux petits gabarits. Le beau son rond de l'alto de M. dans Bruch. Les lesbiennes qui chantent "Oh, qu'ils sont laids" (et je me suis appliqué à ne pas entendre ce que ces messieurs leur ont répondu). Gast et le festival d'Edinbourg. Willy ou la Wally? La basse de la harpe et le solo de cor anglais. Le monsieur du temple qui soulève le piano en un tournemain sous l'oeil épaté de six crevettes. Le retour annoncé de Coralie (je le note ici, c'est un présent performatif). Les altos qui ne sont jamais prêts à démarrer dans Mahler, bon sang (normal, il y a tant de choses intéressantes à regarder partout, hein). La belle voix de Catherine Dune qui inonde le pupitre de flûtes depuis la chaire (c'est toujours mieux que d'avoir les vertèbres coincées par un pizz de harpe ou une absence phonique après un coup de tabac des cuivres). Le petit ralenti à la fin de Pop Corn. Jeffrey qui se demande "où est passée sa main gauche", dans Chopin revisité et régurgité par Anthony Girard (à vrai dire, moi aussi). La claque d'Alexandre. Le petit speech de M. (qui finirait par faire croire un vieil agnostique comme moi aux miracles). L'accessibilité du métro. Les robes de harpiste. Les marques de harpiste (40 kg cet engin) valent bien celles des altistes (en tous cas, c'est plus bas). La gelée de thé. Le pantalon de pompier japonais. Le raw food menacé au Japon. La cheminée au fond du jardin.

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mardi 10 mai 2011

concerts de mai

D'aucunes ont très bien fait la publicité du prochain concert des Concerts gais, je relaie avec enthousiasme le joli flyer.

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(mais je regrette un peu de devoir interrompre mon boycott de l'année Mahler; c'est tellement bien de faire un peu d'assolement triennal et laisser reposer certaines musiques que l'on entend trop - ce n'est pas le cas, évidemment du beau et humoresque Konzertstück pour 4 cors de Schumann)

Mais ho, le concert à ne manquer sous prétexte oiseux (c'est gratuit, hein) ce mois-ci, c'est bien celui-ci (jeudi 19 mai 20h00 au CNR rue Madrid, 2E2M dans Monteverdi, Lévy, Gaxie et Lazkano). A propos est à mon goût une des meilleures oeuvres de Fabien Lévy, et il me tarde de l'entendre en vrai.

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