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zvezdoliki

29 avril 2012

Vu:

* Le fils de l'autre: une histoire d'échanges de bébés - Groseille et du Quesnoy en Israël/ Palestine. Pas mal du tout, avec Mehdi Dehbi

* Twixt: sans doute un film personnel et formellement intéressant, mais j'ai peu accroché.

* I wish: celui avec les deux frères séparés qui se retrouvent sur une station de Shinkansen pour faire un voeu. Beaucoup, beaucoup, beaucoup dormi (2h10, ça laisse le temps).

* Sandra: un Visconti en noir et blanc, les retrouvailles d'un frère et de sa soeur mariée, dans un palais désert à Volterra, en suivant le fil du prélude et choral de César Franck.. Deux scènes venteuses de jardin, au début et à la fin; l'une nocturne, avec le drap blanc qui camoufle la statue du père, et le frère qui surgit comme un chat dans la nuit; l'autre diurne, où c'est la soeur qui est en blanc et ignore la disparition du frère. Volterra, les fortifications qui s'écroulent, sa rumeur incestueuse (un roman qui part en fumée?), son passé juif, et ses vases étrusques. La scène de la citerne (avec un anneau qui glisse) est à verser dans une anthologie des meilleures mises en scènes de Pelléas.

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22 avril 2012

Londres (2)

  • Le Freischütz (à Barbican) Un peu le syndrôme Maîtres chanteurs: une oeuvre célébrissime qu'on n'entend plus vraiment beaucoup, et on comprend un peu pourquoi. Les mots qui me viennent à l'esprit sont 1) bourrin (cette série de danses allemandes, ces sarcasmes villageois....) 2) frais au sens où les primitifs flamands sont plein de fraîcheur (les couleurs de l'orchestre, les figurations naïves, les envols de flûtes). Grands moments: l'ouverture (encore un do mineur qui devient do majeur à la force du poignet); l'air d'Ännchen (Sally Matthews, chanteuse délicieuse); la scène de la Gorge aux loups avec le choeur des esprits (utilisant des cornets en carton noir pour les wou-ouh!) et le compte des balles, de un à six. Production inégale, mention spéciale à la Ännchen susnommée et à un Kaspar n'ayant pas oublié d'avoir l'air méchant (Lars Wogt, la dégaine d'un Podalydès qui aurait mal aux dents).
  • Artifact, à Sadler's Wells. Chef d'oeuvre. La 2ième partie, qui dévide le texte de la chaconne de Bach, est ponctuée par des tombées brutales du rideau. Cohérence, ampleur de l'inspiration, humour ravageur. (cf ici)
  • Concert Nancarrow à Southbank (c'était une intégrale en tranches des études pour piano préparé, j'ai fait 16h-17h). Enfin, concert, c'est vite dit: il y a deux personnes sur scène, qui sont juste là pour changer les rouleaux sur le pianola (et raconter des bonnes histoires sur Nancarrow pendant que les rouleaux commencent à tourner). Nancarrow est ce génie qui a influencé Ligeti, et programmé ces rouleaux sur pianola. Le résultat musical: une virtuosité insane, à rendre vert de jalousie n'importe quel pianiste humain (les martiens, je ne sais pas, ils sont déjà verts): glissandi sur des modes complexes, décalages rythmiques subtils, petites mécaniques folles. Comme c'est écrit dans un style mi-bastringue mi-Grand d'Espagne, peu de gens prennent ça au sérieux, mais ça vaut le détour.
 

21 avril 2012

Londres (1)

Nouvelle image (3)

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(1- des feuilles infusées devant Geffrye Museum; 2- dans le métro; 3- Dead In Ulala; 4- une petite dernière pour la collection; 5- à la plage)

 

13 avril 2012

Nixon in China au Châtelet

Affiche mythique, résultat mitigé (bon mais parfois long). Résumons.

Premier acte: 1/ un grand choeur d'introduction (gammes ascendantes et slogans révolutionnaires); 2/ l'arrrivée du couple Nixon à l'aéroport (avec le morceau de bravoure de Nixon, "News"); 3/ l'entrevue Mao-Nixon (Mao superbe, voix de verrat aigüe; flanqué de trois traductrices ondulantes et adulantes, il a son Grand Air, où il oppose founders aux profiteers); 4/ les toasts ("gambei", finale brillant).

Second acte: 1/ une grande séquence avec Pat Nixon, cruche à souhait (à qui on montre un cochon, trombones) 2/ une grande séquence de ballet détachement rouge, un des sommets dramatiques de l'oeuvre. C'est plein d'ironie, Pat Nixon prend ce ballet sur la condition féminine au premier degré et donne des coups de sac à main aux méchants macs. Je crois entendre des citations de Wagner (Brünnhilde au brasier) qui soulignent le bovarysme de Pat Nigaude. 3/ l'entrée fracassante de madame Mao (Boo-oook, Boo-ok, Boo-ook, dans le suraigü; ça chauffe chez les gardes rouges).

Troisième acte: grande séquence danse de salon, nostalgie et propos d'ivrognes de fin de soirée, une scène centrée sur les deux couples présidentiels qui évoquent leurs jeunesses respectives. Madame Mao trouve que la musique n'est pas terrible (le chef s'incline et arrête l'orchestre) et change le juke box pour une musique sentimentale au piano seul. Toute cette séquence est proche de la musique des Chairman Dances qui souvent jouée en concert. Belle fin avec Chou Enlai, basse lyrique. Ce troisième acte, long et pas toujours très bon, rend très nerveux mon voisin, que je sens proche du cannibalisme vers 23h.

Orchestre coloré, plus de vents que de cordes, c'est répétitif sans être trop pauvre et le mélange d'ironie acide et de détachement est réussi. Le livret part parfois dans le décor (c'était le cas à la fin de Doctor Atomic) et n'est pas d'une ambition démesurée. Ce n'est que localement très bien, finalement.

9 avril 2012

Vu:

* La terre outragée: beau mélo sur Tchernobyl en deux époques: les 24-27 avril 1986 à Pripiat, puis 10 ans après. La figuration de la catastrophe est très impressionnante car très économe, une pluis noire qui tombe, des enfants qui jouent dans les flaques d'eau, un pompier appelé  pour un incendie, et NOUS ON SAIT. Affreux.

* Réussir sa vie: j'ai été amusé pendant le 1er court-métrage (Shy Telecom et la course nue), indifférent pendant le 2ième et endormi pendant le 3ième. Raté, le film.

* Colonel Blimp. Vieillissement très réussi des deux personnages principaux, un anglais et un allemand (le vrai couple du film); Deborah Kerr, incarnée en trois personnages féminins, reste éternellement jeune. Le message principal est peut-être sentencieux mais le film est varié et amusant. Dans ses meilleurs moments, comme un Lubitsch qui filmerait les conséquences d'un duel sans le montrer directement.

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8 avril 2012

Stile Antico à la Cité

Concert magnifique pour Jeudi Saint. Le plaisir de la découverte (Jean Lhéritier ! c'est bien comme un concert de musique contemporaine, où on sait qu'on va avoir le choc de la nouveauté) et une sensation de concert qui fait du bien (comme dirait MK). Installé comme un fondant au chocolat congelé prêt à couler, face au champ magnétique de douze chanteurs en arc de cercle. Disposés non par pupitre mais mélangés pour plus d'homogénéité, le petit jeu étant pour le spectateur: tiens, avec qui chante un tel cette fois? (ça  change, un motet à 5 ou à 8, ça rebat les cartes; il m'a bien semblé que l'un des ténors chantait soit avec les femmes en voix de tête, soit avec les hommes). Seuls points fixes aux extrémités, une basse et un ténor que tout le monde regarde à la fin de chaque motet pour couper le son.  

Au menu, passion et résurrection; des compositeurs anglais, franco-flamands et espagnols (Victoria et Morales). Chez les anglais, Cornysh (qui a montré la voie, ne parle-t-on pas de la Grande Cornysh) avec une pièce de dévotion un peu dolente, Woefully Arrayed (une des rares du concert), Taverner, Sheppard (un beau motet à 4, I give you a new commandment), Tallis (Salvator Mundi), Gibbons (le canonique et sportif Hosanna to the son of David, le planant et austère I am the resurrection, woo), et puis du Byrd (In Resurrectione tua). Chez les franco-flamands, Lassus (In Monte Oliveti et Vide Homo), et trois splendides découvertes (ou semi-): Gombert (avec le capilloérectant Tulerunt Dominum meumre-woo), Crecquillon (Congratulamini mihi) et Lhéritier (encore un natif du Pas de Calais - cette incroyable concentration de talents près de Béthune laisse rêveur - puis actif à Ferrare chez le duc d'Este, avec le magique Surrexit pastor bonus).

En bis, un saut de siècles avec une jolie chanson de Thomas Campion (un élizabéthain). Merci à Klari sans qui je n'aurais pas eu l'idée d'aller à ce beau concert. 

(PS: pour les flamands, il faudra penser à Povoa do Varzim)

1 avril 2012

Vu:

  • Bye Bye Blondie: le milieu des lesbiennes punk à Nancy dans les années 70. Toute ma jeunesse (comment ai-je pu passer à côté de cela, hein?) (Salle curieuse, 3/4 de lesbiennes et 1/4 de fanatiques de Despentes, prêts à vibrer à la moindre réplique d'"auteur". Une expérience extrême.)
  • Le policier: la collision de deux bouts de film, à la Lynch. Oded et son père.
  • Week-end: la rencontre féconde (air connu) d'un petit hystérique et d'une grande chose molle. Je jouerais à ton papa, et tu lui ferais ton comeout. Tu veux, dis?

 

26 mars 2012

Brèves

* Fourest vs Martel (son "je n'ai pas forcément voté pour elle" est d'anthologie). V me dit: "Ce qu'on reproche à l'Islam, c'est d'être la seule religion vivante en France". Mais ce que c'est pénible, les religions vivantes. 

* Camus admire l'intelligence de l'héritière (voir aussi, ici et ici). Avoir ramé aussi longtemps pour expliquer que non, cette polémique était lamentable car on n'avait pas lu qu'il avait écrit et se faire donner tort maintenant, ça m'énerve vraiment. Espérons qu'il ira psalmodier le programme de l'héritière à ses meetings, avec un peu de chance ça en fera fuir plus d'un.

* Musique de chambre: un concert très court après un concert très long. Lors du concert très court (placé au troisième rang d'un Garnier aux trois quarts vides), je me suis pris le quintette à deux violoncelles de Schubert en pleine face et je suis bien obligé de réviser mes préjugés habituels antimystiques contre cette oeuvre. Lors d'un petit laïus introductif, Pierrakos a insisté sur l'identité cachée entre les deux parties contrastantes de l'adagio, mais le même truc fonctionne aussi dans le début du 1er mouvement. Le scherzo est d'une joie proprement cosmique. En introduction au concert, un sextuor avec voix de Zemlinsky sur un poème de Dehmel (Die Magd), pâle ersatz du Schönberg qui était programmé initialement et pour lequel j'étais venu.

* au cinéma, 38 témoins et Les adieux à la reine.

25 mars 2012

A l'affiche aujourd'hui

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(hou, mais c'est que j'ai une tarte aux pommes à finir, moi)

16 mars 2012

Don Giovanni à la Bastille

Une série d’éblouissements

1-   L'air de Donna Elvira (Mi tradi, avec arabesques de clarinette) chanté par Véronique Gens. Un timbre merveilleux et une puissance qui m’a soufflé.

2-  Le Don Giovanni de Peter Mattei, grand seigneur, une présence et une voix idéale alliant la puissance à la souplesse (les scènes de séduction avec Zerline: mazette...). Un Don Giovanni qui, presque plus que par un viol et meurtre un peu irréels, nous choque ici par ses atteintes répétées au code du travail : il envoie au casse-pipe sans vergogne son employé Leporello (les surtitres parlent de patron et d’employé) et commet abus de pouvoir sur abus de pouvoir envers Masetto. Dès la fin du premier acte, il est déjà mort dramatiquement, la couenne plus que grillée; il erre comme un zombie au deuxième acte, où son double Leporello subit une réplique de la mise à mort symbolique du premier acte. Et  la rencontre avec le Commandeur est une entrevue entre deux morts-vivants; c’est presque trop d’honneur que d'offrir à un tel voyou une mort en ré mineur avec trombones.

3-  Les couleurs parfois inattendues des tonalités : le do majeur bourrelé d’inquiétude de Masetto; le ré majeur de la vengeance qui répond au ré mineur de la transgression ; le mi bémol majeur sublime, à clarinettes, du trio des masques ; le fa majeur de l’intrigue théâtrale (Masetto et les paysans) ; le sol majeur de la confiance enfin trouvée (magnifique Don Ottavio, Bernhardt Richter) ; l’instabilité tonale dans le finale du premier acte.

4-  Le mélange des genres : les grands airs d’opéra seria avec introductions pointées, roucoulades puis coda frétillante; les grands ensembles (le sextuor fou du deuxième acte avec ses cadences rompues) ; mais aussi les collages de musique, la musique sur la scène (avec commentaires du spectateur et commanditaire), la fluidité de l’action où un mot fait tourner l’atmosphère, bref le flux ininterrompu des idées musicales de Mozart….

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