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zvezdoliki

26 septembre 2011

La dure loi de la fesse à l'amphithéâtre

- Ah! Parfait. Justement, mademoiselle, là où vous venez de donner un petit coup, là qui est incidemment la zone que vous avez labourée avec application pendant une bonne partie du premier acte, hein, qu'est-ce que c'est d'après vous? On va regarder ça ensemble, vous voyez cette particularité étonnante, cette merveille géométrique de l'amphithéâtre du Palais Garnier: le clapet de mon fauteuil, là où je suis assis, est juste au niveau du plancher où vos posez vos pieds. Et mon dossier n'est pas plein, c'est juste une rembarde. Eh bien c'est donc mon derrière que vous venez de botter, avec une remarquable conviction.

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24 septembre 2011

c'est quand même hallucinant la génétique

dennis-hopper-prostate-cancer-bones

(Hopper père, il ya quelque temps)

19817068

(Hopper fils, dans Restless: un film délicat et merveilleux hanté par des fantômes (la voix de Nico par exemple à la fin, et un gentil kamikaze japonais)

22 septembre 2011

Encore l'ONF au Châtelet

Encore un concert de proximité. A mon âge, traverser tout Paris le soir, c'est trop et en plus au Châtelet, il reste de la place à la dernière minute, et même mieux, DES places - je peux envoyer promener une aimable créature qui dans le hall me propose 30€ une invitation qui n'a pas dû lui coûter bien cher. Au programme, un merveilleux tube, Iberia, et deux übertubes, l'Apprenti sorcier et le Boléro. Comme j'ai pu être replacé au troisième rang à droite, je suis sous les chaussettes des seconds violons, ce qui me permet de revivre presque de l'intérieur deux oeuvres que j'ai jouées en orchestre il n'y a pas si longtemps. Etre placé là me permet aussi de repérer un des ingrédients clé du moment verroterie du Boléro: le célesta. Au programme aussi, une curiosité, la Symphonie concertante de Enesco (pour violoncelle). Musique parfois dangereusement chromatique, parfois très française (on se croirait dans la Sicilienne de Pelléas et Mélisande de Fauré, dans l'un des mouvements enchaînés). Le finale m'a rappelé le concerto d'Elgar. Le tout a l'air très difficile pour le violoncelle. 

19 septembre 2011

Un petit topoguide du premier de la Neuvième

Comme j'étais vexé comme un dindon de n'avoir rien suivi l'autre jour, j'ai repris partition et Vignal. Ce qui suit ne prétend pas à la génialitude (ou à l'exhaustivitude) mais vise à fixer par écrit ce que je crois avoir compris du 1er mouvement de la 9ième, là, à l'instant t (donc, pas tout, loin de là; on peut aller lire  des choses très bien).

Donc, sonate si on veut. C'est une forme sonate qui ne bouge pas beaucoup. On entend surtout le retour fréquent (au moins sept fois) d'une mélodie en ré majeur à quatre temps, bien cadrée, stable et calme, qui a une tendance fâcheuse à l'évasion vers quelque chose de plus passionnel et hystérique qui donne un peu mal au coeur (souvent en si bémol). Comme les trois premières occurences du thème sont assez intégrées, je veux bien qu'on appelle cette séquence exposition; le développement a sa symétrie (une zone de musique très émiettée à son début et à sa fin, et puis deux séquences Parsifal-thème-excitation en son milieu, on y reviendra). Après un climax difficile à louper, la réexposition reprend la grande mélodie et liquide la phase d'excitation. Tout cela repose sur un très petit nombre de motifs. Admettons, donc sonate plutôt que rondo ou variations, même s'il n'ya pas vraiment de voyage, mais une série d'élans contrariés.

Les mesures 1 à 6 ("Introduction") présentent cinq motifs principaux, très simples (les noms sont de ma seule et unique responsabilité, pas la peine d'appeler l'asile le plus proche):

Corne des brumes (rythme pur, non rétrogradable, c'est à dire qu'on peut le lire à l'endroit à l'envers sans qu'il change, repère sonore très audible qui apparaît mesure 1, au début et à la fin du développement, on y reviendra; griffe sonore de l'éternité?)

corne des brumes1

Horloge (tictac motoriste), sans doute le motif le plus important de tous

horloge

Une vie de héros (les cors, les quartes, l'affirmation de soi, aller gambader sur le cercle des quintes, toussa)

heldenleben

Frisson (déjà issu de Une vie de héros? en tous cas son ombre, son fantôme)

batterie

Seconde descendante (hommage semble-t-il à Beethoven et au Lebewohl de la sonate Les Adieux)

adieu

met en branle avec l'aide du Frisson une grande mélodie en ré majeur (1ère occurence du Thème, à 7: c'est l'Exposition, qu'on pourrait faire démarrer à 1, tout de même)

Première tentative d'évasion à 26 en ré mineur. La musique se fait plus plaintive et se construit avec un motif que j'appellerais bien Arpège noyade (parce qu'il est anxiogène, chromatique et sans cesse répété, comme si l'on se noyait dedans).

arpegenoyade

Séquence très lyrique culminant avec 44, Fanfare lugubre (qui n'est pas toujours lugubre, et sonne parfois comme une prophétie)

fanfaregolaud

qui lance à 47 le retour du Thème (2ième occurence), à son plus flamboyant, dilaté en ré majeur, avec seconde devenue neuvième pour qu'on ne la reconnaisse plus (erreur). Première tentative de filer en si bémol, vite avortée par une modulation déchirante et soudaine (mesure 63-64, un de mes moments favoris, brutal et amer), retour du thème, moins fort, retournant au silence (3ième occurence). Avec le motif adieu en sforzando piano (promis à un brillant avenir). Fin d'un premier cycle. 

Changement d'éclairage, mais pas de matériau. On passe en si bémol (à 80), mais ce sont encore Arpège noyade, Heldenleben et Fanfare lugubre qui font monter l'excitation pour ....ce que j'appellerai Alma, au hasard. 

alma

A 108, coup de Corne de brume, démarrage de ce que Vignal appelle le Développement. On en si bémol mais on va vite rentrer en ré. Vaste séquence où domine l'esprit de l'introduction, musique éparse (Horloge), désolée et fantomatique. C'est encore la harpe qui met en route quelque chose (137) à partir du motif Horloge, qui perd son silence central et devient un mouvement continu (encore un de mes moments favoris): une montée dolente, à la Parsifal.

A 148, 4ième occurence du thème en ré majeur (un peu varié rythmiquement, mais très reconnaissable). Qui file en si bémol (c'est une maladie). Fanfares, Heldenleben, Horloge et climax sur Alma, évidemment (196). Qui file comme une aguille, Arpèges noyade au contrebasson, on est très très mal. 211 varie Arpège noyade en musique de cordes très fauve (sur cordes graves), en si b mineur. Toute cette section conclut sur Fanfare lugubre, répétée trois fois, de moins et moins fort et perdant sa rythmique (et là, bien lugubre comme on aime). A 252, c'est le désert, il n'ya plus que des batteries. Même atmosphère à la Parsifal qu'avant 148

A 267, 5ième occurence du thème, au cor. Cela dure très peu. L'appel d'Alma est trop impérieux (296 et surtout 308, Höchste Kraft, en si majeur). C'est là le moment (314-316) qui m'avait tant frappé au concert, corne des brumes sur do bécarre aux trombones, deux fois, entrecoupé de l'horloge aux timbales tutta forza. Le moment où Berg voit l'annonce de la mort. En fait une zone d'indécision voisine du climat de l'introduction (et du début du "développement"). Qui s'ordonne en une marche funèbre avec le saisissant ostinato crescendo des timbales, qui se transfère aux cloches+ harpes (effet terrible), aux altos (dans l'aigü), aux clarinettes..... Le moment gloss des violons (332) est irrésistible. Mon royaume pour cette marche!

A 347, 6ième occurence du thème, en ré majeur (Réexposition, nous dit Vignal; il a sans doute raison, vu l'importance de l'épisode qui précède). Délicieuses et putrides dissonances à 356 (la#! mi#! le venin progresse, le mouvement devient tout violet). Vers 363 on file en si b majeur, mais ce n'est pas pour retrouver Alma (disparue). Fanfare lugubre superposée à arpège noyade jouent leur rôle d'étouffoir (372) et nous mènent à 376 à un passage chambriste étonnant (qui renvoie à 32-33 et 86-87 selon Vignal, je ne l'aurais pas inventé). Musique indifférente, décolorée, associant flûte, hautbois, cor et contrebasse.

A 406, on s'installe en ré majeur pour ne plus en bouger (Coda). Fanfare lugubre s'évapore (412). A 434, on a quelque chose comme la 7ième occurence du thème (sa liquidation) au violon solo. La fin est géniale: sur l'adieu (fa#-mi du hautbois), on a fa#-la comme harmonie (quelque chose de suspendu et d'improbable), mais il manque le ré... il arrive (c'est le fa#mi ré qu'on aura attendu durant tout le mouvement, rendez-vous compte!), éthéré sur des harmoniques des cordes et prend le relais des autres notes qui ne tiennent pas. Un ré qu'on aura désiré tout le mouvement. Génial.

Pour suivre en écoutant: mesures 1-79 (Introduction, triptyque du Thème)

 

mesures 80-107 (Alma)

 

mesures 108-173 (début du développement)

mesures 174-210 (suite)

mesures 211-266 (suite)

mesures 267-346 (suite)

mesues 347 à la fin (Réexposition)

 

17 septembre 2011

Pas envie d'écrire dessus, mais j'ai beaucoup aimé:

un film très fin sur la dépression d'une personne âgée

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une comédie très drôle (ça ne court pas tant les rues)

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un film qui ne ménage pas les surprises (tout de même, j'aurais mieux fait d'éviter de lire le mot "transgenre" avant d'y aller) 

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16 septembre 2011

Une 9ième de Mahler au Châtelet

3>2>1>4 ce soir.

3: C'est toujours mon mouvement favori: irrespirable, hideux, violent, comme j'aime. La descente en enfer (ré) des trombones. La scène de paradis bien sulpicienne. Accélération fulguranteà la fin.

2: Le ländler ironique en do majeur, puis en fa. Coupé par un mouvement plus rapide qui tournoie sur le plan harmonique (des cycles de quinte à vomir partout).

1: le grand magnifique mouvement initial. Melancholia. Avec sa somme de gestes initiaux (les petits ingrédients qui finissent par s'agréger, la harpe en bec bunsen qui déclenche la ligne des violons - ne jamais la sous-estimer). J'aimerais bien être le timbalier (ré fa *stop* sol fa) qui casse l'ambiance. Et celui qui appuie l'interrupteur qui fait que tout l'orchestre ressemble soudainement à un asile d'aliénés ou une classe quatrième au mois de mai (Al-maaaaaaaaaaaa). Mais je ne comprends toujours rien à la structure: ce n'est pas une forme sonate, et je ne souhaite à personne une pareille déception.

4: l'adieu au monde (en réb). De vous à moi (j'en entends qui trépignent, là), ce mouvement m'a toujours laissé froid. Et sa fin diaphane, je la trouve infiniment moins intéressante que celle du Chant de la terre et même des autres mouvements de cette symphonie (tous remarquables dans leur genre).

Drôle de disposition: une couche de violons (1 à gauche, 2 à droite), une couche d'altos (séparés) et les violoncelles, sur estrade de face. Pour une envie subite de Mahler live, le résultat est probant: c'est quand même tellement mieux qu'à la radio...

5 septembre 2011

Au cinéma

La guerre est déclarée > Impardonnables > Les bien aimés

(même si la musique d'Impardonnables ressemble parfois à celle du JT et si les chansons de Beaupain sont vraiment bien)

30 août 2011

Les Maîtres Chanteurs mis en scène par Katharina Wagner à Bayreuth

Un énorme merci public à Philippe 1 de m'avoir proposé la place de Philippe 2 pour les Maîtres chanteurs, dans la mise en scène surbouuuhée de l'arrière-petite fille du compositeur. Aller à Bayreuth était une sorte de rêve que je n'aurais même pas songé à transformer en réalité. Est-on ballot, parfois. 

La production de mademoiselle Wagner est gentiment moqueuse dans les deux premiers actes (les prémisses d'un concours difficile pour un chevalier, une nuit de la Saint-Jean qui dégénère en émeute) sans susciter l'hostilité. Elle prend un tout autre cours dans le long troisième acte, qui va peut-être très loin, dans le grotesque et le sarcasme, mais évite l'ennui, c'est certain (et ça m'arrange bien, c'est un acte que généralement j'ai du mal à digérer, et je comprends maintenant mieux pourquoi).  

Dans ce troisième acte, Hans Sachs, jusque là présenté comme un anticonformiste bonhomme, se transforme, à l'issue d'une sorte de crise nocturne existentielle dans laquelle il se confronte aux Grandes Figures de l'Art Allemand, en un manipulateur qui investit dans le lancement d'un nouveau produit, puisqu'il façonne pour le compte de Walther le lied du printemps, comme un vulgaire Schlager pour la télévision. La manipulation procède de la scène de crise nocturne du prélude de même que le lied du printemps procède du thème du songe (avec ses accords tournants à la Mendelssohn). Suit une scène avec Beckmesser ("Beck In Town") et avec Eva (dans laquelle Wagner cite le thème d'Isolde et celui du roi Marke: Sachs ne sera pas Marke). La beauté un peu nunuche et écoeurante, à la Chevalier à la Rose, de la scène du quintette (à 1'12" dans le lien) est mise à distance de façon radicale; Katharina Wagner fait accourir les deux petites famillles (Eva+ Walther, David + la suivante) comme des marionnettes dans les deux cadres dorés qui leur sont assignés. Suit la scène de la marche des apprentis: musique un peu bourrine et d'une gaîté un peu forcée, alors que la mise en scène convoque dans une bacchanale obscène, là encore pour mieux les congédier, les grandes figures de l'Art Allemand déjà vues dans le prélude (dont un certain Wagner, Richard en robe de chambre vermeille). La scène du concours final est beaucoup plus convaincante, et un vrai choc pour les spectateurs. A cette occasion apparaît un public reflet presque exact de celui de la salle, aux réactions mécaniques (le ballet des femmes posant de façon synchrone leur tête sur l'épaule des spectateurs aux moments d'émotion: triomphe de la cucuterie). La déception provient de ce que la Wagner ne propose qu'une alternative déprimante: la société du spectacle avec ses émotions fabriquées ou une avant-garde ridicule (Beckmesser traitant le thème du printemps comme une performance pour ressusciter les morts). L'extrême fin de l'opéra - exaltation de la germanité et des valeurs des Maîtres chanteurs - montre Hans Sachs éclairé du bas, dans le noir, alors qu'une statue énorme et inquiétante occupe l'espace à droite. Pas de symbole nazi explicite, mais tout le monde a compris qui était ce Grand Manipulateur faussement bonnasse. La lecture est déplaisante pour tous ces spectateurs qui aiment la joie un peu ronflante de ce finale et le lyrisme du lied du printemps, mais elle est sans doute légitime compte tenu de l'histoire de cet opéra, le préféré des nazis.

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Un regret: l'absence de surtitres et le postulat de base que tout spectateur venant à Bayreuth se prépare comme la jeune épousée du Cantique des cantiques. Pour le Ring, ça aurait marché, pour un opéra comme les Maîtres chanteurs qui est finalement rarement donné - je ne me souviens que de deux mises en scène - l'une à Nancy où je me suis beaucoup dépensé sur scène, à la fin du second acte, et la ch*ant*ssime production du Châtelet dans les années 90 - c'est un peu dommage. 

Quoi dire d'autre? que l'endroit est merveilleux, au sommet d'une colline verte; que la salle est comme une gigantesque tente de cirque (avec de faux cordages et un très joli bleu au plafond), comme une grande coquille avec très peu de balcons; que l'acoustique est étonnante et que l'orchestre ne couvre jamais les chanteurs. Qu'une représentation à 16h avec deux entractes d'une heure permet de rester frais et concentré vraiment longtemps. Que même si la jeune femme qui vient saluer crânement le public qui la conspue en déroulant une longue chevelure blonde déconstruit l'esprit du lieu, on a très envie de revenir.

26 août 2011

Lindau Konstanz Zürich

strudel 519

(gardons le silence sur nos activités en Suisse)

25 août 2011

Nuremberg Rothenburg

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G a chaud (mais moi, je n'ai pas mal aux dents (bonheur))

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