Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

zvezdoliki

26 novembre 2010

En présence d'un clown, d'Ingmar Bergman

en_presence_d_un_clown_52075

Des nouvelles post mortem d'une vieille connaissance qu'on a beaucoup aimée, et que l'on retrouve à son meilleur en nous parlant de musique. Le portrait d'un fou qui ne l'est pas tant que ça, un peu falstaffien, et qui se révèle très expressif pour parler à son médecin du moment où Schubert "coule", du moment où tout s'effondre pour lui. Cette empathie pour le dernier Schubert, entre la catatonie du Leiermann (et encore, on s'arrête avant l'arrivée de la voix) et l'enthousiasme délirant et suspect du finale de la IXième, fournit la matière d'une séance de cinéma qui, interrompue par un incendie (dans cette maison cernée par une tempête de neige) se transforme en un moment chaleureux et vivant de théâtre, auquel participent les spectateurs, de façon inattendue. 

Publicité
23 novembre 2010

Hindemith/alto/Tamestit

Quatre sonates de Hindemith, deux alto/piano (opus 11 n°4 et opus 25 n°4) et deux alto seul (opus 11 n°5 et opus 25 n°1). Concert excitant comme rarement: ce n'est pas si fréquent de découvrir une musique nourrissante, variée et neuve. Je connaissais les deux sonates pour alto seul, mais en disque seulement, et pas du tout celles avec piano. Petit speech chaleureux de Tamestit, expliquant son attachement à cette musique (son premier disque d'alto....) et précisant le parcours du concert: les deux sonates de l'opus 11 sont encore sous les influences croisées de Bach, Debussy et un peu Brahms, alors que dans celles de l'opus 25, Hindemith trouve sa voie, marquée par une virtuosité plus canalisée, un goût pour le motorisme, les machines qui s'emballent. 

  • opus 11 n°4: en 3 mouvements, avec piano. Etonné car le premier mouvement ("Phantasie") sonne comme du Brahms, une mélodie très puissante sur laquelle se superposent des fusées de notes extrêmement rapides (comme du Debussy). La fin du finale voit l'accélération d'une formule très spectaculaire, comme une démangeaison qu'on n'arriverait pas à dominer....
  • opus n°11 n°5: celle qui sonne comme un hommage à Bach, avec une passacaille finale avec section médiane comme dans LA Chaconne. C'est aussi celle avec un scherzo à glissandi, très amusant.
  • opus 25 n°1: celle où les deux premiers mouvements pérorent sur la même formule, mais à une vitesse de défilement différente. Ensuite, deux sublimes mouvements lents (dans le III, Tamestit était vraiment magnifiquement inspiré ce soir, avec des pp à pleurer) encadrent le morceau de bravoure à 640 à la noire, une musique sauvage et qui fait sonner tout l'instrument.
  • opus 25 n°4: encore en 3 mouvements, avec piano. Dans le 1er mouvement, le piano donne le ton avec un thème très belliqueux et marqué. C'est répétitif, mais avec une grande variété de schémas rythmiques (pour ça, c'est mieux que du Steve Reich). Le dernier mouvement est très spectaculaire car les instrumentistes se font des sales coups en se coupant la parole; au milieu, une étonnante section où l'alto tricote, mezza voce.

En bis, une Méditation, toujours de Hindemith, mais des années 30 (plus en ligne avec ce que je connaissais du compositeur)

22 novembre 2010

Quelques mises au point bienvenues

1.    L'Espagne n'est pas la Grèce - Elena Salgado, ministre de l'économie et des finances espagnole, février 2010

2.    Le Portugal n'est pas la Grèce - the Economist, 22 avril 2010

3.    La Grèce n'est pas l'Irlande - Georges Papaconstantinou, ministre des finances grec, 8 novembre 2010

4.    L'Espagne n'est ni l'Irlande ni le Portugal - Elena Salgado, ministre de l'économie et des finances espagnole, 16 novembre 2010

5.    Ni l'Espagne ni le Portugal ne sont l'Irlande - Angel Gurria, Secrétaire général de l'OCDE, 18 novembre 2010

(en fait, c'est plus triste que drôle)

17 novembre 2010

Mathis le peintre, de Hindemith

J'étais très excité à l'idée d'écouter un opéra de Hindemith que je ne connaissais pas et de voir un spectacle sur Grünewald et la Réforme, mais je dois avouer que je suis sorti un peu abruti et pour tout dire assez froid. C'est un spectacle très long, très (trop?) riche, avec du bon et du moins bon. 

Les sept tableaux entremêlent les trajectoires d'un peintre qui quitte la peinture pour souffrir dans le siècle, d'un archevêque en manque d'argent qui hésite sur la conduite à tenir, celle d'une grande bourgeoise qui passe de la déception amoureuse au sacrifice pour la foi luthérienne. On est très loin du totalitarisme dans cette évocation des années 1520 où un vrai choix est possible, la trajectoire en zigzags d'Albert de Brandebourg (un vrai transformiste) est là pour le montrer. Py a choisi de tout aplatir en faisant des papistes des nazis, je crois que c'est un contresens qui rend certaines scènes incompréhensibles; même si Hindemith a pensé au nazisme dans la scène d'autodafé, la vision qu'on a maintenant de cette période, après la guerre, va bien au-delà de ce que Hindemith voulait dépeindre. Il y a d'autres facilités qui agacent, comme ces cages gothiques de bordel chic qui reviennent comme un tic chez le metteur en scène, et ces mouvements frénétiques de machinerie avec force svobodas dans la scène de guerre des Paysans (censés montrer la dérision d'une situation absurde?). Mais il y a aussi quelques scènes sublimes: le début, avec le making of d'une scène de crucifixion derrière un écran, ou la fin, où Mathis se dépouille dans une fosse de l'essentiel, quelques objets très simples comme un ruban rouge qui a déjà servi.

J'ai trouvé la musique parfois émouvante, moins sèche et sarcastique en tous cas que celle de Cardillac. Il y a du contrepoint (mais pas au kilomètre), des ensembles où plusieurs personnages disent des choses qui n'ont rien à voir sur la même musique. Mais aussi de belles idées harmoniques, par exemple dans les fanfares de cuivres dans la scène de guerre. Les scènes chorales sont fortes, et l'un des climax de l'oeuvre est le face à face entre Ursula Riedinger et l'archevêque - vocalité tendue, qui se résout dans une musique très simple. J'ai bien aimé aussi le début de la scène de tentation, avec son côté délices rhénans. Mais là encore (ce n'est pas vrai que de ce sixième tableau), la mise en scène est en dissonance par rapport à cette bonhomie souriante qui fait parfois le prix de la musique de Hindemith; même ce petit ange aux ailes rouges a l'air méchamment narquois.

Enfin, il y a Goerne. Avec lui le dernier tableau pourrait durer des heures, on ne s'en lasse pas. Il donne beaucoup de lui-même, on s'en rend compte au moment des saluts.... Mais je dois constater que ses choix de répertoire me laissent parfois froid (Eisler, maintenant Hindemith.....)

Ailleurs: Joël

14 novembre 2010

à défaut d'escalopes, quelques coupoles milanaises

Pas très loin, donc, de l'épicentre des coupoles:

San Lorenzo (celle avec les matronées)

milan_078

Santa Maria della Grazie (celle avec le cenacolo invisitable)

milan_134

San Satiro (btw, curieux de savoir quelle a été la trajectoire de ce saint Satyre) (celle avec le trompe l'oeil de Bramante)

milan_086

Saint Ambroise, chapelle Saint Victor

milan_131

et puis évidemment la galerie Victor Emmanuel

milan_070

Publicité
8 novembre 2010

Au cinéma (peu d'enthousiasme ces derniers temps, bizarrement):

  • The social network: j'ai bien du mal à m'apitoyer sur un ex-CFO qui a encore aux dernières nouvelles 5% de l'entreprise qu'il a co-fondée. Depuis que nous avons vu le film, G passe son temps à jouer les autistes sauce Zuckerberg en sortant "Which part?" dès que je dis quelque chose.
  • Les petits mouchoirs: vu par curiosité sociologique, tous mes collègues l'ont vu. (Je cite, c'est affreusement méchant mais pas complètement faux: "Sortez les mouchoirs, ils seront utiles : sur les écrans français, cette semaine, il y a une grosse tache"). 
  • Vénus Noire: je sais bien que c'est fait exprès, mais c'est un film franchement TRES pénible.
  • Le dernier voyage de Tanya: c'est loin d'être un chef d'oeuvre (la musique est horrible et ça ressemble par moment à du mauvais Kaurismäki), mais ça montre un peu de cette Russie pré-orthodoxe, celle de ces rites païens, dont il est question, par exemple, dans un certain Sacre du printemps.


 

7 novembre 2010

Kazakhstan #4: quelques fortes considérations culinaires

Ai mangé

  • beaucoup de cheval, sous toutes les formes imaginables (surtout de la charcuterie, en fait);
  • du lait de chameau fermenté (mais pas de kumys): ça a un goût, comment dire....., un peu trop présent et je doute que ça passerait les normes européennes
  • de l'okrochka  dans une variante kéfir + concombre + échalote + oeuf dur. C'est vraiment délicieux, et j'avoue que je préfère cette soupe froide au borchtch.
  • du tchak tchak: un gâteau très craquant (un peu comme certains tourons en Espagne) et très pénible à confectionner (c'est pour cela qu'on n'en fait que pour les mariages, au Tatarstan)
  • Et rien que pour le plaisir des yeux, une photo de mon petit déjeuner dans l'avion Almaty Astana, jeudi. La crème en haut à droite avait l'odeur et la consistance d'un shampoing à la pêche.

kz_004

7 novembre 2010

Kazakhstan #4: Astana

Jeudi, nous étions à Astana, deuxième capitale la plus froide au monde, derrière Oulan-Bator. Pluie et neiges mêlées, et surtout un vent affreux venu des steppes. Si je compare par rapport à l'an dernier (mais c'était en février et il faisait -30°C), j'ai trouvé la ville plus animée, et ressemblant moins à un chantier. Enfin, vu les contraintes climatiques, certains bâtiments commencent déjà à donner l'impression d'avoir été bâtis dans les années 50, ce qui n'est pas franchement encourageant. J'ai découvert l'existence d'une rivière (la rivière Ishim, un affluent de l'Irtych), qui est tellement canalisée qu'elle donne l'impression d'un lac artificiel. Entre deux rendez-vous, nous sommes montés au sommet de la tour Baiterek d'où on a une vue sur ceci 

kz_026

ou ceci;

kz_015

On dirait que Nazarbaiev a bien réussi sa punition collective....

7 novembre 2010

Kazakhstan #4: Almaty

Mercredi, il faisait un temps superbe et j'avais encore oublié l'appareil photo, il faut me croire sur parole quand je dis que la ville est dominée par une chaîne de montagnes enneigées (ressemblant à ceci). Vendredi, j'avais l'appareil photo, mais le ciel était couvert et on ne voyait pas les montagnes, sauf en de brèves échappées:

kz_030

25 octobre 2010

Brèves

  • Collision 1: Dutilleux-Banier. (je peine encore à comprendre comment Dutilleux a pu s'assoupir en présence du Diable)
  • Collision 2: Nils dans le métro (exercice pour toi lecteur - moi j'ai piscine - : écris le roman de ce qui s'est passé entre ces deux rames). 
  • Ciné 1: On verra demain : sujet fort (la délation à l'époque de Franco, les premières amours d'une jeune femme pauvre), mise en scène bâclée. 
  • Ciné 2: Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. Eh bien moi j'ai aimé ces vignettes méchantes (la greluche en action, la petite vieille chez sa voyante, la résurrection du comateux... terrible terrible)
  • C'est curieux, on n'imagine pas Sarkozy en train de prendre le parti de gamins bullied
  • Irritation #1 Lordon (1- il n'est pas besoin d'inventer un complot pour comprendre les faiblesse du régime par répartition, ces jours-ci, et s'il y bien un consensus en France, dans la pensée Lordon comme la pensée Sarkozy, c'est bien contre la retraite par capitalisation et contre l'épargne longue sous toutes ses formes; 2- les fees de HSBC....*soupir* qu'est-ce qui empêche un régulateur de réglementer ces fees, s'ils relèvent de l'escroquerie? et puis il faudrait rapporter les fees à la performance du fonds, tout de même peut-être)
  • Irritation #2 Dupuy et DSK: la bulle n'est pas où l'on croit (malgré tout le respect que j'ai pour Dupuy, sa charge est à la fois - c'est un joli tour de force - lourde et bien mince) 
Publicité
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité