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zvezdoliki

4 octobre 2016

Le quatuor Ebène aux Bouffes du Nord

Un concert magnifique. Le quatuor Ebène avec son nouvel alto pour la première fois aux Bouffes du Nord, cette salle idéale. Au menu:

Beethoven, opus 18-6: si bémol majeur. Celui avec le scherzo irrésistible à hoquets et le finale qui lutte avec la malinconia.

Dutilleux: Ainsi la nuit. Jamais entendu mes suraigüs de Miroir d'espace si justes.

Beethoven, opus 127. mi bémol majeur. Les accords du début (avec des coups d'archet jamais vus); la fin du premier mouvement avec les noires retardées qui font caler le moteur. Le #2 à variations, un la bémol majeur d'une grande noblesse. Les deux derniers mouvements d'une joie cosmique. La coda vaporeuse du #4 prise très très vite, peut-être un contresens, ça marche très bien et on conserve la direction.

Pas de bis crossover, on restera sur cette impression de joie cosmique.

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26 septembre 2016

Eliogabalo, de Cavalli

Etonné par les ruptures brutales du texte musical (dans l'ouverture par exemple). Intention de Cavalli, ou coupures brutales pour tenir la production dans un horaire décent? (comme le Castor du TCE?)

Retenons:

La chaconne d'Attilia à l'acte II. La promesse de mariage de Eliogabalo à Gemmira, toujours à l'acte II: descente impressionnante de plusieurs octaves; graves magnifiques de Fagioli. Les altérations à la Gesualdo dans les lamenti (c'était Eritea?). L'air d'Eliogabalo à l'acte III. Le quatuor final (musique suspendue, un peu comme le duo à la fin de Poppée). Les scènes de comédie avec la nourrice....L'opulence de l'orchestre: castagnettes, grosse caisse, trombones... 

22 septembre 2016

Mahler 10 (première fois en vrai)

pour l'Adagio, ses 6 dièses à la clé, son moment de vérité: l'accord qui agglomère les notes, la trompette qui tient une note qui survit à l'accord.... la tension des cordes qui font redescendre la trompette, et tout est résolu. Fin décantée des notes étrangères, fa# majeur (presque) pur.

pour la rythmique (bulgare?) du II, avec ses changements de mesures permanent. Il n'y a ça nulle part ailleurs, chez Mahler, non?

pour la fin du IV avec ses enchaînements de bruits (schattenhaft, comme dans la 7ième)

pour l'introduction du finale, riante à souhait. Ces coups de grosse caisse tutta forza sont parfaits pour plomber l'ambiance (astuce) et empêcher les contrebassons de sortir de l'état d'ectoplasme.

Sentiments mitigés, en particulier dans le finale. J'ai du mal à croire - sait-on jamais - que Mahler aurait pu composer un pareil solo de flûte... et se convertir si vite à la musique américaine des années 40. 

4 septembre 2016

Bruckner / Mozart à la Philharmonie

Programme ut mineur/ mib majeur: 24ième concerto de Mozart et 4ième symphonie de Bruckner.

Gros Gänsehaut sur

- la coda du 1er mouvement de Mozart (12'58''): le piano déploie des doubles-croches comme des essuie-glaces, qui effacent ce qui reste de combat thématique, aux hautbois et aux bassons, sous l'oeil détaché des flûtes qui planent. On ne bouge plus de do, la messe est dite. Le programme dit joliment que la coda laisse l'idée initiale s'éloigner dans un flou poétique, comme un problème résolu et reporté à plus tard. C'est exactement ça et c'est sublime.

- la coda du 2nd mouvement (8'01''): là, c'est le tictac du basson, relayé par le piano pour conclure, qui est sublime (mécanique du temps qui passe?). Le reste de l'orchestre est un souple et moëlleux matelas rythmique. Un genre de moment parfait, qui s'évapore vite.

- côté Bruckner: à H dans le 1er mouvement (7'54"): au début du développement, dans une atmosphère de détente, les mécaniques déviantes lancées par les appels du cor: ce n'est pas les bons instruments qui répondent, et ils répondent à côté. 

13 juin 2016

encore un roi fou: Lear de Reimann

Musique globalement sinistre et passablement ennuyeuse. Beaucoup de hurlements de cuivres et d'acidité des vents en première partie, notamment pour les deux soeurs ainées;. ça se calme enfin dans la lande. Si  le roi n'est pas très fou, c'est surtout Tom-Edgar, avec sa voix d'alto à la Deller qui séduit (avec accompagnement de flûtes, y compris grave). Encore dans un registre non hurlant, belle scène Cordelia-Lear à la fin. Ground à la timbale pour la mort des soeurs aînées. 

aussi: ici 

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27 mai 2016

Nigl en roi fou

Alléché par le baryton (j'avais vu Nigl à la télé dans Wozzeck, et c'était remarquable).

Ce qui m'a encore le plus plu, c'est en définitive The Forgotten City, de David Hudry: musique brutale et séduisante (fasciné de voir le contrebassiste battre ses cordes avec une baguette en bois). Des pièces avec Nigl: le Jarrell (Adtende, ubi albescit veritas) est une pièce sérieuse, qui finit par émouvoir au dernier verset (In te, anime [me]us, tempora metior); le Maxwell-Davies (Eight Songs for a Mad King) est très (trop?) spectaculaire, mais plus impressionnant qu'émouvant (sauf, peut-être, pendant la parade finale). Il y avait aussi une pièce de Rihm (Die Stücke des Sängers, avec harpe soliste), mais je n'accroche décidément pas du tout avec cette musique.

 

26 mai 2016

Un exemple de passage que j'aime chez Tristan

(stratégie de la tension entre la créancière et le débiteur: tenues menaçantes aux vents avec tuilages, ce qui fait qu'on a l'impression d'un crescendo continu... qui se décharge en un motif rythmique, fauve aux cordes)

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26 mai 2016

Un exemple de passage que je n'aime pas dans Tristan

(déluge de notes affolées comme si une mamie était piquée par une bestiole en mangeant une saucisse (et quelle langue affreuse))

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20 avril 2016

Mes premiers Gurrelieder live

Une expérience forte, assez différente de celle de l'écoute de mon disque favori. Plusieurs sensations curieuses: l'euphorie du son (ce bain moussant dès le prélude) et l'appétit devant une belle voix de Heldentenor (ingrédient indispensable du bain moussant); la curiosité sadique (comment diantre ce ténor - Andreas Schager, remarquable - va s'en sortir face à un tel orchestre? (en fait, très bien, merci)); la curiosité du botaniste zoologue (mais comment, dans quelle direction ce monstrueux corps vivant orchestral va-t-il se développer? surprise renouvelée devant ces enchaînements complexes dans la troisième partie); la fièvre qui monte (ce Schoenberg devait être barré et avoir la malaria quand il a composé cela, je ne vois pas d'autre explication); le délire interprétatif à la Berg (ce do-mib-sib descendant du prélude, atmosphérique, c'est bien le même motif qui cristallise en deuxième et troisième partie, en un bloc monumental, obsessionnel et tragique); le plaisir de la redécouverte du texte (chaque mention blasphématoire accompagné d'un choral de cuivres, qui devait avoir un sens fort pour un musicien prêt à renverser la table); et puis aussi, plus trivialement, l'étonnement devant la vitesse de remplissage du plateau (c'est long et compliqué) et la franche rigolade (ce portable qui s'arrête de sonner sur Nun tönt auch nicht der leiseste Klang, ça ne s'invente pas).

A mon chocottomètre personnel: la musique du prélude (musique à la fois éclatée en différents groupes d'instruments, très mobile, c'est mieux que le prélude de l'Or du Rhin, non?); le 3ième lied (Ross, mein Ross, avec la première explosion d'amour/orchestre); le silence poignant dans le 9ième lied, dernier AVANT la catastrophe; la prise de pouvoir de l'orchestre avec la musique intersticielle d'avant la Waldtaube; la marche et le glas dans la scène de la Waldtaube (crescendo bien étouffé par Jordan, qui fait bien ressortir la voix); LE lied de la IIème partie (Herr Gott, weisst du was du tatest, ma musique préférée entre toutes); l'ironie de l'air de Klaus-Narr avec ces motifs qui volètent à toute allure; les chaînes (oui, les chaînes) dans le choeur des Mannen; les tenues acides et blafardes de flûtes+ piccolos dans la scène du vent d'été (on se  croirait dans le Rossignol).

 

17 avril 2016

Rigoletto à Bastille

Résumons: c'est bien compliqué de se débarrasser de La donna è mobile: on croit en avoir fini, eh bien non, cela revient. C'EST CELA LA MALEDICTION.

 

 

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