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zvezdoliki

11 mars 2010

l'Or du Rhin à la Bastille

Le héros du jour, c'est Loge plus qu'Alberich. C'est lui qui fait le premier des récits de la Tétralogie, qui fait le lien entre les filles du Rhin et le monde des Dieux (les deux premiers tableaux) et entre celui des Dieux et le Niebelheim (il est un peu apparenté à Alberich qui, du coup, ne se méfie pas de cette bande de "jouisseurs"). Et sa musique scintillante annonce celle des Gurrelieder. Mise en image souvent inventive (le début! un régal), parfois laide mais jamais gratuite (une carapace de Musclor est si vite perdue, ma bonne dame). Je crois que je préfère ce genre de mise en scène riche et inventive à celle des derniers Rings très dépouillés que j'ai vus (Strosser et Wilson). Impression générale un peu mitigée, je ne sais pas pourquoi (encore que: 2h30 sans bouger - théorème - il existe toujours un moment où, quels que soient ses mérites, on regarde tout le cirque wagnérien avec une haine difficilement refoulable).

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10 mars 2010

Les Dissonances à la Cité

Concert de l'ensemble Les Dissonances - un orchestre sans chef, qui s'est trouvé un nom dangereux (ouf, ils ne jouent pas faux). Format resserré (7/6/6/4), les cordes et les bois se retrouvent autour d'un demi-cercle de façon à établir un contact visuel direct entre 1er violon et le 1er hautbois. Mélange d'instruments modernes et anciens (flûte en bois, timbales savoureuses, cors naturels- hum). Au menu:

  • 1ère symphonie de Beethoven. En do. Dans l'introduction du 1er mouvement, magnifique clounk initial (impulsé par le hautbois, tous les musiciens respirent avec lui). Deuxième mouvement pris très vite (avec thème initial fugué, très dansant, aux 2nds violons- mais je reconnais le chef de pupitre); dans ce mouvement, il y a, avant de conclure, un moment fascinant avec des ploums tous les 2 temps aux vents et des roulements de timbales - une suspension du temps. Scherzo tonique avec trio hypervirtuose (et tortillons aux violons). Le finale est celui avec la fausse leçon de solfège. Musique tonique et galvanisante. C'est le bonheur (même si c'est un peu moins bien que la Chambre Philharmonique)
  • Quatuor Les dissonances de Mozart (quatuor Ardeo). Encore do, mais c'est un tout autre monde. A pat le clin d'oeil à l'orchestre, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de programmation de mélanger quatuor et orchestre.
  • Concerto pour violon de Beethoven. Dans le premier mouvement, j'ai du mal à éviter les fous rires, entre réminiscences du cradolfège  et sidération devant les mouvements de jambes du 1er violon, que l'on sent très stressé (eh oui, il faut caser ces **** d'accords dans le rubato du soliste) et qui a une variété confondante de mouvements de l'ensemble de la jambe (Mais faites quelque chose quoi! tenez lui la jambe avec une attelle! (effet secondaire, sans doute, de l'absence de chef)). Cadence étrange dans le 1er mouvement, avec piano et vents (et ça part dans des tonalités très éloignées). Leibowitz trouverait le premier mouvement localement trop lent, mais on est loin du contresens habituel dans le 2nd mouvement et le finale est très enlevé.
  • en bonus, le finale de la 7ième. Pris très très vite, avec beaucoup de panache, mais on n'entend pas assez les violoncelles à mon goût.
4 mars 2010

Rien, jamais, bien sûr, mais gardons trace tout de même de ceci:

  • Une série prometteuse sur Buenos Aires (où il me tarde de retourner)
  • Un blog intelligent et russe, sur la Russie  
  • Pas vraiment certain d'avoir envie de lire Les carnets blancs, de Mathieu Simonet, mais j'aime bien ce qu'en écrit Rémi
  • Pan sur le museau contre l'utilisation à cors et à cris du papier de Reinhart et Rogoff (la croissance diminue quand le ratio dette/PIB dépasse un seuil)
  • Vus et pas aimés: Invictus (trop de rugby) et Une éducation (et alors, mai 68? ça compte pour du beurre?).
27 février 2010

Liberté, de Tony Gatlif

La chronique d'une tribu de bohémiens, dans la France des années 40. Film historique, mais pas que ça. La première des surprises est de voir dans un oeil tsigane un éloge vibrant de la France profonde, celle des bois et des champs, des guérets et des clairières - enchantée comme elle l'était dans les amours d'Astrée et Céladon.... ça n'arrive pas si souvent au cinéma (on est loin du naturalisme, mais c'est pourtant bien la belle campagne française). La deuxième des surprises est la qualité de la bande son - magique de bout en bout (ça n'arrive pas non plus si souvent); de cette belle séquence bruitiste du début à la chanson de Ringer au générique final en passant par ce jazz manouche (pour faire pondre les poules). La troisième belle surprise, c'est James Thierrée et ses yeux ronds. 

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25 février 2010

Béatrice et Bénédict à l'Opéra-comique

Première fois que je vois cet opéra mis en scène. La mise en scène (plus maline que le livret qui est mince, et qui met en valeur la musique, magnifique) insiste sur la fragmentation du récit (après tout, c'est un opéra à numéros, et la musique, une suite de miniatures plus fraîches que les autres), trouve souvent le raccourci juste (et le petit théâtre dans le théâtre dans le théâtre qui convient; et dans cette maison d'illusionnistes, on a le choix). La référence aux marionnettes se justifie pleinement (si Berlioz pense à Shakespeare, Shakespeare, lui, se souvient des romans de chevalerie) et reste en cohérence avec la musique....comme dans le tout début de l'ouverture (ce mystère qui trouve son sens avec le texte du duo final); ces trois segments de phrase liminaires, ce sont ces amorces du feu follet dont parle le texte, ces petites bribes d'amour qui ne savent pas comment s'allumer. Krivine dirige ce début de façon très hachée, démembrée: on entend bien les cordes puis les vents (avec leur saveur particulière) puis de nouveau les cordes - on pense à un pantin désarticulé, et c'est en pleine cohérence avec cette mise en scène qui manipule de façon autoritaire des marionnettes.

(A propos de cette saveur un peu particulière des vents, c'est la première fois que j'entends dans la suite de l'ouverture ce tic berliozien de permuter l'instrumentation - qu'on retrouve dans Roméo et Juliette -: on a une fois le thème lyrique joué aux cordes et accompagné aux vents, et puis, avant ou après, je ne sais plus, l'inverse: le thème chanté aux vents et accompagné aux cordes)

Moyen âge de carte à jouer: chaque scène est tirée du néant par un Monsieur Loyal anglais citant Shakespeare et n'hésitant pas à en forcer le caractère. On rit beaucoup, sans que cela tue l'émotion, comme dans l'air de Béatrice à l'acte II (un air à plateaux successifs, comme certains airs de concert de Mozart, dont le début reprend le thème lyrique de l'ouverture et dont la fin haletante est irrésistible), où la chanteuse envoie valdinguer un bouquet de fleurs (en rythme s'il vous plaît), s'accroche à sa marionnette, à la fois profondément ridicule et très touchante. Christine Rice - timbre magnifique et belle diction - chante cet air avec une grande noblesse. 

Comme souvent, il y a boire et à manger chez Berlioz; on aime bien son côté potache (les vers de mirlitons et les piques du premier duo entre Béatrice et Bénédict), mais pas son côté lourdingue et daté (il nous refait le coup du pastiche de la fugue, - comme dans la Damnation, avec un choeur qui chante faux). On préfère se souvenir de la belle musique nocturne de la fin du premier acte (duo entre Héro et sa suivante), avec des insectes (vibrionnant) et un spectre (forcément chromatique).

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23 février 2010

Plus vite, j'ai dit. Plus vite ! (sur le concerto de Beethoven)

Relu avec amusement le passage que Leibowitz consacre au concerto pour violon de Beethoven dans son beau livre sur compositeurs et interprètes. C'est bien vachard et salement polémique: avec force "Tradition ist Schlamperei", il assassine en quelques pages, avec le concours de son compère Kolisch, le grand violoniste, les solistes qui abusent des rubatos et prennent des tempi bien lents, pour un concerto qui hélas manque d'indication métronomiques.

Leibowitz (et Kolisch) pensent que le premier mouvement (noté à 4 temps, Allegro ma non troppo) doit être pensé à la blanche, à un tempo voisin de 88 à la blanche, comme le sublime opus 69, qui est de la même époque:

opus69


d'ailleurs la deuxième partie du thème hymnique du concerto (ci-dessous) a exactement le même profil que le début de celui de cette sonate:

opus61_1_theme

(Hum: Casals par exemple, cf enregistrement ci-dessus, la prend lentement, cette sonate - pas plus de 60 à la blanche. Mais peu importe: sur ce coup-là, c'est l'idée de cette parenté entre les deux oeuvres que je trouve séduisante)

Leibowitz reproche aussi à la plupart des interprétations les variations excessives du tempo, avec des erreurs qu'il qualifie "de débutant": ralentir dans les passages qui sont piano, ou en valeurs longues, ou à un endroit où la densité diminue; les trois caractéristiques étant cumulées dans la coda, que la plupart des solistes abordent comme s'ils débarquaient sur Mars:

opus61_1_cadence

Le danger général est celui de la sentimentalisation (le passage en sol mineur dans le développement, par exemple) pour une oeuvre qui après tout, oppose de façon plaisante un thème de timbales

opus61_1_metre

à un violon jouant ridiculement aigü - rien de sentimental là-dedans, mais beaucoup de musiciens en font quelque chose d'angélique et d'éthéré. Et puis c'est amusant de penser qu'une oeuvre dont la signature est ce mètre-étalon des quatre noires immuables des timbales, qui revient à toutes les sauces, est précisément une des oeuvres de Beethoven la plus trahie et déformée par ses interprètes.

21 février 2010

En très bref

Pour Brendel, Haydn et Mozart représentent respectivement la surprise de l'attendu et la surprise de l'inattendu; chez Schubert, il y a les deux en même temps, commenter (vous avez 30 minutes). Ma soeur (en tongs). Le barouf dans la salle d'à côté: (...) a des bouchons tellement puissants qu'elle a juste senti que tout l'immeuble vibrait, mais sans entendre la basse boum-boum. Chez Beethoven, bien penser les forte comme des paliers successifs. Au cinéma: Ander (excellent) et I love you Philip Morris (qui m'a bien plu aussi, et qui n'est pas du tout une comédie). Le destin commun des deux V(....). Pour bien articuler la formule rythmique du quatuor opus 18 n°1, commencer en tirant. Mon père sur Facebook (un coup de mon neveu, for sure). La lettre de démission d'un prof de maths. Le mare a mare Nord.

21 février 2010

Ander, de Roberto Castón

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L'éclatement d'une famille, dans une ferme isolée en Biscaye. C'est "un autre monde", comme le dit Reme, l'émigrée de Murcie, un monde rural, taiseux, avec ses solidarités de voisinage, ses silences, sa pesanteur, sa langue (le basque), ses paysages magnifiques. C'est aussi un autre siècle (on est en 1999 et ça a son importance). Le film ne fait pas que se concentrer sur ce fils de 40 ans (un "cochon boiteux") qui va changer de vie, il donne couleur à plusieurs personnages intéressants: l'ancien amoureux de la mère; la femme seule à attendre son homme, débarquée de nulle part; le journalier péruvien qui se tient à distance. Le film en dit plus par une mise en scène millimétrée (comme les deux tiers du film sont des scènes de repas, il s'agit de voir qui mange à quoi et à quelle place, et de bien surveiller qui regarde qui à table) que par des longs discours (les scènes sont souvent hachées par un cut brutal). Bien que ouvertement LGBT (le film a été commandité par l'association basque et LGBT Berdindu!) le film ne devient utopique que dans ses toutes dernières minutes (et encore que.... il y aurait tout un film à faire entre l'avant-dernière et la dernière scène .... comment ces trois là s'arrangent....) Une excellente surprise.

18 février 2010

En bref

* L'autre jour il y avait Menus Plaisirs chez moi. Curieuses assonances entre le divertimento en ré et le quatuor avec flûte KV 285, lui aussi en ré (tous les deux de Mozart, et montés sur ressorts Dunlopillo). Il y avait un délicieux crumble (merci Paule) et un saint-Epvre qui m'a rappelé mes jeunes années (c'est un poil trop sucré, mais tout le chic du truc réside dans la nougatine pilée qui craque et colle aux dents). Il y avait juste ce qu'il fallait de participants (même si j'aurais eu la place d'en empiler encore un ou deux). Il y a eu aussi un morceau étonnamment lyrique et sérieux (pour diva sur son coulis de trois violoncelles). G. a rencontré quelques nouveaux et il s'est passé beaucoup de choses bilatérales, mais je n'ai pas suivi tout ce qui s'est dit et fait, et c'est très bien comme ça.

* Vus : In the Air (que j'ai regardé comme un martien, comme cela m'arrive avec des comédies américaines conjugales des années 40; appel au peuple: quelqu'un a vraiment aimé cette chose? qu'un quotidien qui se veut sérieux consacre une page entière à cette chose me dépasse complètement) et 12, le film de Mikhalkov, qui n'est pas uniformément mauvais mais dans lequel le réalisateur se donne le beau rôle (au détriment, vieille habitude, de Oleg Menshikov).

* Ah oui, aussi (ça m'amuse encore): un Japonais m'a pris pour le mari - entretenu - et le père des enfants d'une blogueuse...comment ça, les blogs c'est mort?

 

16 février 2010

Arbatz au Petit Saint Martin

C'est Gilda qui a eu l'oeil, parce que jamais je n'aurais repéré que Michel Arbatz, que nous avions vu ensemble en 2007, allait faire un nouveau concert à Paris.... et ç'aurait été dommage de le rater. Un nouveau programme, moins thématique que certains des albums que je connais et j'aime (Musée de l'homme, Dubillard ou Desnos), avec toujours la magie du texte - foisonnant, rigolard, incontrôlable, saoulant, polysémique, potache. Je suis bien incapable de citer des bouts de tirades tant c'est virtuose, mais il est question de l'étrangeté de la banlieue, de Zapotek, du Sud, des hémisphères affolants de la Vénus hottentote. Les arrangements, toujours malins, se souviennent de Brassens, de Brel, avec une pincée d'orient ... et de balai. Il y a aussi des moments de texte seul, avec quelques reprises de textes déjà connus (la météo marine ou Retrouver le sud) et des nouveaux (un éloge du pet de vache - éblouissante performance d'Olivier Roman-Garcia, pince-sans-rire, revêtu d'une veste en peau de bovidé). Une belle soirée où Arbatz brûle LA planche...

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