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zvezdoliki

24 mai 2009

Etreintes brisées, d'Almodovar

C'était bien Lanzarote, l'île venteuse et septentrionale que nous avons visitée il ya peu. Almodovar filme des plages (celle de Caleta de Famara, au Nord, celle d'El Golfo, comme une carte postale), des routes (dans le paysage de la Geria qui va bien à cette histoire d'un amour volcanique qui se cache), et un carrefour habité par un mobile de Manrique - mi rose des vents, mi roue de la Fortune. La partie du film qui se veut drôle (de l'Almodovar d'avant l'éclair, d'avant 1989) - remake de Femmes au bord de la crise de nerfs, scénarios délirants du fils, Diego - est beaucoup moins convaincante que le coeur du mélo, cet escalier en spirale où tombe Penelope Cruz.

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19 mai 2009

Rameau/ Grisey, à la Cité

Rameau: ouverture de Zaïs et assortiment d'airs et de danses extraits de Hippolyte et Aricie. L'ouverture de Zaïs est une figuration du chaos, encore plus distendue qu'un des airs équivalents, dans les Boréades:

Accessoirement c'est une plaisanterie à la Haydn, où l'auditeur se demande où sont passés ses repères. Dans l'assortiment qui suit, un peu trop fourni à mon goût, je retiens un bel air avec hoquets des flûtes.

GriseyModulations et Partiels (deux épisodes des Espaces acoustiques). Emballé par Partiels: musique chambriste, mais avec des effets violents et contrastés. Début mémorable, avec les coups de boutoir de la contrebasse, qui se transmettent au tuba, aux bois puis aux cordes; un complexe de sons extraordinaire qui se transforme lentement. Beau moment ourlé à deux flûtes (prolongeant une dentelle des violons): Mälkki compte avec les mains, j'imagine la difficulté de mise en place. Comme souvent chez Grisey, on entend l'orchestre ronfler, grogner, respirer, comme un grand corps agité. La pièce finit sur des accords énigmatiques auxquels se superposent des bruits aléatoires des instrumentistes (comme un orchestre amateur dissipé, suivez mon regard). La lumière tombe et se concentre sur le seul percussioniste, armant ses cymbales (sans les faire sonner, contrairement à la fin de Modulations), comme un Christ déployé dans sa niche. Moins séduit par Modulations, une musique pour 33 musiciens. Le début est aussi agressif que du Messiaen des années 60, et la suite m'a rappelé le Ligeti que je n'aime pas, celui des nappes sonores des années 70.

10 mai 2009

Un autre homme, de Lionel Baier

Comment un très (beau) jeune homme devient "un autre homme", en tombant dans les rets d'une critique de cinéma revenue de tout, qui le mène à la baguette (par les parties intimes, ce qui doit être très douloureux). On se demande si ce garçon piégé est le Renard ou le Coq (dans la burlesque de Stravinsky ou le roman de Renart). Bande-son Szymanowski (qui renvoie au dernier film de Baier), avec ce qu'il faut de distance au sujet. Le film est agaçant, juste ce qu'il faut (avec son snobisme et sa manie du name dropping) et drôle (aime-t-on Dieutre dans la vallée de Joux?). Cet hommage tonique et frais aux modernes suisses et français se clôt par une belle scène avec Bulle Ogier clopant.

7 mai 2009

Je rêve ou c'est El Golfo à Lanzarote à 1'11"?

(en tous cas je salive comme une bête! comme une bête!)

6 mai 2009

Le Roi malgré lui, d'Emmanuel Chabrier

 

  • Encore un beau chapitre au délicieux feuilleton Chabrier: conspirations, Pologne et pièces montées.
  • Un festival de vers de mirliton (où Polonais rime avec benêt, hein mon Hirek)
  • Chabrier, donc: lui qui réussit les grandes figures attendues de l'opéra dix-neuvième (idylle/ barcarolle/ serment / couronnement/ conspiration); lui qui épice dès l'ouverture sa musique d'accords de neuvième, quelques années avant Debussy; mais surtout, celui qui fait éternuer l'orchestre, le chatouille, le titille, celui qui agence des transitions improbables, des tuilages subtiles avec son crayon endiablé. Quel art de la ligne!
  • Mise en scène à plaisanteries souvent très drôles: on se gondole beaucoup à Venise, et on en oublierait presque d'écouter les harmonies audacieuses et les glissandi coquins de la belle barcarolle.
  • Trois extraits pour prolonger le plaisir (une dédicace spéciale Kozlika):
une grosse tranche de l'acte 1: le début est typique du Chabrier à humeurs, orfèvre des surprises orchestrales; à 340", j'adore le thème slave, avec son accent à contre temps (qui s'adoucit très vite et devient aimable, sans perdre de son piquant).

A l'acte I, la romance de Minka (qui a tous les plus beaux airs, c'est injuste) - ici chantée par Barbara Hendricks: une élégie parfaite.

Encore un ensemble à l'acte II que je choisis pour Le Roi c'est moi (à 273"), la chanson française de Nangis, le faux roi. Fantaisie, abattage, transparence.

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3 mai 2009

Marseille

  • Vu un salon de coiffure Hémisp'Hair (photo), un autre salon de coiffure Epi-Tête, un salon de thé Le Spartiate (idée curieuse) et une boulangerie-pâtisserie La Fournaise (autre idée curieuse)

  • Un beau moment Vivaldi (la Grande Candelle)

  • Une invite sans aucun doute pornographique

  • Quizz: c'est quoi? (on m'a expliqué, mais à vrai dire j'ai eu du mal à comprendre, donc si quelqu'un veut me réexpliquer....)

19 avril 2009

Sur Lanzarote...

tout est déjà dit, et merveilleusement bien, ici (nous sommes des buses, nous avons raté le lag-o-mar à Nazaret).

(Je rêve encore de la relacion de los volcanes de Lanzarote, ce manuscrit perdu du curé de Yaiza, Andres Curbelo, qui a été témoin oculaire de la gigantesque éruption de 1730 à 1736 - une éruption qui a détruit la meilleure partie (agricole) de l'île - et permis le surgissement d'une quantité hallucinante de volcans et de cratères.....)

Quelques albums de photos:

  • Les Jameos del Agua: le site à mon sens le plus incroyable de l'île. César Manrique a mis en scène deux effondrements (jameos) d'une galerie souterraine volcanique, installant des gradins, des jardins et un lagon. Les photos rendent mal compte du génie de cette installation en 3 dimensions....
  • Arrecife (la capitale de l'île), Teguise (la capitale historique) et Playa Blanca (les plages du Sud)
  • Timanfaya: l'épicentre de l'éruption de 1730. (la visite est assez frustrante car on ne peut y aller qu'en car.....)
  • Deux ports du nord de l'ïle: Famara et Orzola
  • El Golfo, une autre curiosité volcanique
  • Le Mirador del Rio (un point de vue incroyable sur le détroit qui sépare Lanzarote de la Graciosa) et le Monte Corona, le volcan qui lui fait face

(et je vais relire Houellebecq)

3 avril 2009

The rape of Lucretia, de Britten

 

Si vous n'avez rien de mieux à faire, il faut aller voir The rape of Lucretia ce samedi à 15h au CNSMDP: c'est spectaculaire (on est de plein pied avec le chanteurs et les musiciens dans l'espace Fleuret), c'est très bien chanté, que des voix fraîches et puissantes (le coryphée homme, Cyrille Dubois ... magnifique), très bien joué (le Tarquin a une présence physique terrible terrible) et, ce qui ne gâte rien, c'est gratuit.

Il va falloir que je réécoute cette belle oeuvre que je découvre ce soir, en commençant par

  • le duo Tarquinius/ Junius, à l'acte I, véhément et théâtral
  • la bizarre chevauchée de Tarquinius: peut-être une montée du désir, mais aussi alors vraiment bancale, et interrompue par le Tibre, qu'il s'agit de franchir, comme le Rubicon.
  • la musique des femmes qui ouvre l'acte II
  • la grande chaconne qui suit la mort de Lucrèce, avec ces rythmes pointés (is it all?) qui s'évaporent.... (que je trouve plus sublime que la musique qui précède le récit de Lucrèce)

2 avril 2009

My Brother's Wedding, de Charles Burnett

...... 

Dans un quartier noir de Los Angeles, les tribulations d'un trentenaire employé dans le pressing de ses parents. Qui déteste et provoque sa petite-bourgeoise de (future) belle soeur, s'occupe de ses grands parents impotents et va rendre visite aux parents de son seul grand ami, un jeune homme finissant sa peine de prison. Belle atmosphère crépusculaire (les deux jeunes gens constatent qu'ils sont "les seuls survivants" de leur génération) et beaux portraits de vieux Noirs (le père qui à 70 ans continue à se battre comme un jeune chiot avec son fils, la mère qui sait jouer du flingue quand il le faut). Curieuses résonances, pour moi ici et maintenant, avec le Clint Eastwood et le Sunt lacrimae rerum du livre de Mendelsohn que je viens d'achever. Me donne une furieuse envie de revoir d'autres films de Burnett (dont - je n'en suis plus sûr - je crois bien avoir vu ce film-ci).

31 mars 2009

Un chat, un chat, de Sophie Fillières


Vu avec le chat, ce qu’il faut bien appeler Un chat, un chat. L’histoire d’une jeune femme écrivain en panne d’inspiration filée par une jeune fille un peu fêlée. C'est à éviter si on n'aime pas les blagues lacaniennes à deux balles et si on ne supporte pas le charme subtil des khâgneuses-à-côté-de-leurs-pompes. Lors d'une crise de somnambulisme, Chiara Mastroianni fait un gâteau sans s'en rendre en compte, en saccageant le frigo et les oeufs de sa mère - ça m'a fait pleurer de rire (je préfère ne pas creuser). Allez soyons fou, vivons dangereusement, après tout je ne serai pas tout seul à me faire lyncher, écrivons-le: il m'a plu, ce film.

(A la sortie, nous avons vu un spectateur en état de choc, un peu sur le mode du spectateur d'opéra livide après la dernière production Mortier....: "Mais tu te rends compte! A ce point RIEN dans un film!", avec bobonne en train de préparer la seringue: "Allons, allons... calme-toi, Philippe".) Je vous aurai prévenus: il est dangereux, ce film.

 

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