• La nuit transfigurée, en version orchestre à cordes. Boulez prend lentement l'épisode hystérique au centre. La fin fait toujours autant d'effet.... je ne me souvenais pas de cette bizarre réminiscence du drame, noyée dans le sucre....


  • Concerto pour piano. Uchida, quel tempérament (mais elle n'a pas les guts de jouer ce soir sans partition). Musique étonnamment douce et chantante...


  • Variations opus 31. Première fois que j'entendais en concert. Oeuvre brillantissime, luxuriante, parfois trop. Introduction, thème, 9 variations, finale sur BACH (qui est inclus dans la série initiale, Gott sei dank). Le thème, déclamé par les violoncelles: on dirait du Elgar! (d'ailleurs le dodécaphonisme est peut-être l'unique façon de chanter en alexandrins; tous ces hexamètres, c'est au fond de la rhétorique classique.... ) Tout le confort Pullman, quoi. Boulez, toujours (inJalons)
    On sent bien qu'il a lui aussi voulu jouer avec l'opposition dialectique de la reconnaissance et de l'inconnu. Mais les fonctions tonales ne sont plus là, et si, au départ, il y a certaines caractéristiques d'intervalles qui sont, et deviennent, le symbole d'une variation, on ne peut dire que les déductions dérivées de la série soient reconnaissables. C'est donc le caractère de la variation qui va donner son unité, et nous serons en présence d'une succession de "pièces de genre" dont le critère sera, avant tout, soit la texture orchestrale, soit la pulsion rythmique, soit une enveloppe expressive. C'est pourquoi Schoenberg a tellement besoin de cette séparation entre les différentes sections qui permettent à l'auditeur de changer de "registre", et donc de se reconnaître dans la succession des variations jusqu'à la variation finale et la coda.
    Pas de bol, vendredi soir, peu ou pas de séparation entre les variations. Les variations impaires sont d'esprit chambriste. Ma préférée reste la 8ième, ce petit galop léger, bien dans la tradition de Saint-Saëns ... ou de Berg ("Wozzeck, Er sieht immer so verhetzt aus!")