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zvezdoliki

3 janvier 2008

Actrices, de Valeria Bruni Tedeschi

Actrices (vu en 2007) mérite bien son accessit du "Meilleur film français qui cumule tout ce qui agace dans le cinéma français (sauf cette manie de faire chanter ses acteurs) mais qui ne s'en sort pas si mal". Moi j'ai beaucoup aimé.... le film a effectivement tout pour déclencher des crises de prurit, mais je trouve Bruni-Tedeschi toujours émouvante, son film est très bien construit et monté de façon très efficace. Et puis le spectacle de maestros tyranniques m'amuse toujours (Un, deux ! on abandonne toute psychologie et on laisse parler son corps !).

(j'en profite pour vous recommander la rétrospective 2007 de Joachim, elle est vraiment succulente, je n'arrête pas de glousser bêtement en repensant au Prix d'interprétation catégorie acteurs non-professionnels pour la forêt dans la forêt de Mogari)

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3 janvier 2008

Repérages pour une tétralogie

un décor en construction pour l'Or du Rhin (l'Acropole, du jamais fini)

un modèle de vierge guerrière pour la Walkyrie

un décor bucolique avec temple pour Siegfried

le séjour des dieux pour leur Crépuscule (retour à l'Acropole le soir)

(comment ça c'est vraiment n'importe quoi ce blog ? puisque je vous dis qu'Athènes a été une bourgade bavaroise)

26 décembre 2007

Mais que font les harpes dans Les Harpes ?

 

 

C'est la question qui m'accable en ce moment, à laquelle je ne suis pas sûr d'avoir de réponse. Je veux parler du 1er mouvement du quatuor opus 74 en mi bémol de Beethoven (un de mes morceaux préférés, depuis longtemps), et du petit moment magique où deux instruments relaient des pizzicati sur une grande amplitude, donnant l'illusion d'un gigantesque instrument à cordes en train de jouer comme une harpe. Ce petit moment magique, qui a tant plu aux contemporains qu'ils ont fini par donner à ce quatuor le surnom des Harpes, revient quatre fois:

- d'abord dans l'exposition (à 35), une séquence en deux phrases, la première aux cordes graves, stable harmoniquement (affirmant clairement mi bémol), la deuxième aux cordes aigües, modulante: on file vers si bémol. Déjà là, problème, ce moment dont on aimerait pouvoir dire que c'est le thème principal de la forme sonate manque de sa caractéristique principale, la stabilité. On se demande quel est le statut de ce passage des harpes par rapport aux dix mesures qui précèdent, qui sont elles aussi en mi bémol majeur, mais marquent moins l'oreille, comme c'est souvent le cas chez les classiques (en fait c'est tout cet ensemble y compris les harpes qu'il faudrait appeler premier thème, mais c'est une autre histoire).

- Ensuite, à la fin du développement (à 125). La réapparition des harpes fait suite à une raréfaction du discours (sur fond d'agacement chromatique). Les harpes reviennent, cette fois-ci sur trois instruments, donc avec une amplitude accrue, sur fond stable et tenu: c'est comme une regénération du discours, un renouvellement qui mène à la récapitulation. Effet maximal.

- Occurrence suivante, dans la récapitulation (à 153): c'est comme la première fois, mais deux fois plus long; on reste cette fois dans l'instabilité, le détour est long pour revenir en mi bémol majeur.

- Dernière apparition à partir de 221, la plus bouleversante, à la fin du morceau. Beethoven aurait pu arrêter le mouvement quelques mesures plus tôt, mais il reste des choses à résoudre et un accord crée le drame. Sur fond de profil batailleur du premier violon (qui entretient l'émotion), les harpes apparaissent, en vraie diva d'opéra. Et accompagnent une des mélodies du premier thème (celle avec levée instable, qui se duplique). La dernière occurrence des pizz intervient à la toute fin, dans un mouvement convergent et non plus divergent. Tout est résolu.

Alors, ce passage des harpes ? Sans doute pas LE geste central du mouvement (qui est riche de matériaux très variés dont le fil unificateur est peut-être quelque chose d'aussi ténu que cette sixte descendante que l'on retrouve à la fois au début de l'introduction lente, dans le thème à levée du violon à 27 ou dans le motif des harpes) mais un levain transformateur qui souligne les moments-clé d'une forme sonate vivante, l'instrument du barde au sommet de son art......

25 décembre 2007

Eh ! Ce n'est pas un temps à aller chatouiller la truite !

Alors monsieur Neptune, on se rhabille et on va remiser son trident ! Et plus vite que ça !

22 décembre 2007

une Levitt-rine de clichés de Levitt qu'il serait dommage de Levitt-er

celui-ci d'abord, une des mes photos favorites toutes catégories confondues: l'accident poétique, le monstre rigolard (un peu rigolardon, même)

toujours les années 40 à New York, le théâtre de la rue

un peu de Levitt-ation

passage à la couleur, toujours proche de l'abstraction

(derniers jours de l'exposition Helen Levitt à la fondation Henri Cartier Bresson, ce serait de dommage de la rater)

(ici trace d'une rencontre entre Guibert et Levitt)

(à plus tard et joyeux Noël, je pars à l'Est, quelque part entre Vincennes et Vladivostok)

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22 décembre 2007

Debussy Saint-Saëns Ravel à l'Opéra-Comique

Sur une Intéressante Initiative Inopinée de I. (celle des fameux bons plans), vu à l'Opéra-Comique (enfin libéré de l'infâââââme Savary; ce sera ma cantine tant qu'il n'y aura plus de musique au Châtelet, et toc) un concert Debussy (Jeux et Alitalia Iberia), Ravel (Valses nobles et sentimentales) et Saint-Saëns (l'affreux concerto pour violoncelle; c'était Stephen Isserlis le soliste). Nous étions juste derrière les violons 1 et j'avais l'impression d'être à l'orchestre à papoter avec I. Nous avons abondamment jasé sur la gestique du chef; fascinant spectacle que celui de Yannick Nézet-Séguin en train de diriger, c'est précis, sensuel, souple, brillant, passionné... juste un peu trop directif (quand il dirige la violon solo pendant un de ses solos - trop c'est trop....).

18 décembre 2007

L'étoile de Chabrier

Belle soirée grâce à Chabrier, que j'aime de plus en plus. Une merveille d'écriture orchestrale, il se passe toujours quelque chose, un festival d'humeurs (un air des reniflements, un air des chatouillis, comme chez Couperin), tout en légèreté. Dans un livret à la fois loufoque et irracontable, de curieux moments de gravité et de néant (la fausse mort de Ouf (plus un quart d'heure (il y a un problème permanent de décalage horaire dans l'opéra)) m'a bizarrement rappelé ce qui arrive après la fin du monde dans le Grand Macabre), d'indécision (le finale du 2nd acte: est-il occis ? ou n'est-il pas occis ?) et de grand guignol (l'air du pal: le pal est de tous les supplices le principal et le plus rempli de délices). Gardiner a un parti pris de crudité qui marche parfois (orchestre parfois percutant dans la Joyeuse Marche en bonus, prise à une vitesse infernale en introduction du 3ième acte), mais parfois pas du tout (un des grands avantages du vibrato est de masquer les difficultés d'intonation; des démanchés avec portamento, c'est laid, mais sans vibrato, c'est carrément vulgaire). D'Oustrac rate son premier air (comme un fleuve mal canalisé) mais se rattrape par la suite. Choeur magnifique. Costumes et décors hideux (les râpes à gruyères géantes en plastique violet rappellent la décoration des hôtels Accor au Royaume-Uni). Public insupportable (mamies qui parlent; j'aurais dû prendre mon flytox) et sièges atrocement inconfortables (non, nous ne sommes pas nécessairement des nains). Des choses intéressantes à lire ici.

15 décembre 2007

comme des voleurs (à l'Est), de Lionel Baier

Lionel Baier joue à Lionel Baier, fils de pasteur pédé qui veut se marier, helvète lacustre en quête de ses racines polonaises, lecteur de Cendrars qui veut croire en l'or de sa Californie, etc.... Je n'ai pas vu les défauts habituels de l'autofiction à la Caouette (le nombrillisme, le sérieux, l'impudeur): le film est vif (aussi grâce au personnage de la soeur), parfois très drôle (la scène du MacDo avec l'agitatrice professionnelle !), pas du tout angélique (même si on traîne en Silésie). Le film réserve beaucoup de bonnes surprises que je ne veux pas détailler (au premier rang desquelles un étudiant polonais au goût de poire). Franchement, tout ça m'a beaucoup plu (une chose que j'écris rarement ici).

10 décembre 2007

Gesang der Jünglinge


L'oeuvre mythique de Stockhausen (j'en rêve depuis longtemps, quel beau titre, l'oeuvre n'est pas enregistrée en CD, et pour cause, je ne l'avais jamais entendue), est écoutable ici (via Alex Ross).

La découverte du jour: les jeunes garçons de Stockhausen chantent des bribes du chant des jeunes hébreux dans la fournaise, au chapitre 3 du livre de Daniel (un texte que j'ai dans ma Bible papier et que je peine à retrouver sur le web, aussi bien en français qu'en allemand). Or ce texte est aussi celui qui a inspiré Britten dans The Burning Fiery Furnace, quelques années après Stockhausen. L'oeuvre la plus neuve des deux ... est sans doute encore la plus ancienne.

 

5 décembre 2007

BWB (et un peu BHV aussi)


A Pleyel ce soir: Berg (2 fois), Webern (2 fois) et Boulez (une fois).

Berg: deux fois les mouvements 2,3 et 4 de la Suite lyrique, d'abord en quatuor, puis en orchestre à cordes; même expérience avec Webern et les cinq pièces de l'opus 5 de (la révélation de la soirée: une musique joueuse et concentrée). Dans les deux cas, plus emballé par les versions quatuor que par l'orchestre à cordes.... (les modes de jeu passent mal, on perd en précision et en impact)

Après l'entr'acte (où j'ai aperçu un dieu allemand barbu). Trois improvisations sur Mallarmé de Boulez. Beaucoup de monde sur scène, notamment des percussions, une mandoline et une guitare bien désaccordées, cinq harpes, une soprano incompréhensible. C'était long (de plus en plus long ! les petites japonaises qui ont fui après le premier mouvement ont finement joué) et particulièrement casse bonbon.

Add: en attendant bladsurb, des compte-rendus plus substantiels chez guillaume et palpatine (que je n'ai pas vu)

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