Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

zvezdoliki

22 mai 2006

encore Dialogues

Revu chez Kozliquette (qui a des ambitions pour moi, aïeaïeaïeDialogues des Carmélites, enfin, le DVD de la version Opéra du Rhin mise en scène par Marthe Keller.

Je relis mes notes de la dernière fois ; s'il est difficile de rater cette figure ascendante qu'on entend de part en part dans l'opéra, on entend aussi tout au long de l'oeuvre une figure descendante, composée d'octaves (la grâce qui est donnée ?) ; par exemple à la fin, quand Blanche vient prendrein extremis le relais de Constance : la descente d'octaves brise le cercle infernal des tierces qui accompagnent le Salve regina (hoplageiss! c'est dans la radio, à 5'13").

Chez Marthe Keller, la première scène entre Blanche et Madame de Croissy (Nadine Denize) est d'une dureté incroyable ! Un examen de passage terrible, s'interrompant sur le choc que constitue pour la Prieure la révélation du choix du nom de Blanche de l'Agonie du Christ. Belle scène aussi, plus tard dans l'opéra, celle où le chant de Madame Lidoire, rassurant et maternel, conforte les Carmélites condamnées : dans cette mise en scène, elles se passent un bâton de suie noire et dessinent chacune une grande croix noire sur leur vêtement, signe d'acceptation du martyre. C'est beau comme une démonstration par récurrence.

A propos de Madame Lidoire, il faut lire ce texte magnifique de Jérôme (c'est en bas de la page et il ne faut pas avoir peur des hurlements de la Tosca - elle ne mord pas) ; il est vraiment inspiré par cesDialogues.....

Publicité
21 mai 2006

L'invasion des chapeaux chinois

avant (circa 2000 après JC)

maintenant (mai 2006)

C'est dingue, non ? Il ne manque plus qu'un chapeau chinois à mettre à la Tour Eiffel....

(je sais....la première photo est hypramoche et on n'y voit rien...mais c'est un témoignage HISTORIQUE...d'avant l'invasion des chapeaux chinois !)

20 mai 2006

TransAmerica, de Duncan Tucker

Murray OsborneYour mother and I both love youElizabeth OsbourneBut we don't respect you!

 

(aaah...ouf...on se sent tout de suite mieux)

Transamerica remonterait le moral au maniaco-dépressif le plus sinistré. Un film américain comme on les aime, doux, démocrate et avec une pêche d'enfer. Et aussi un humour queer bien acide.....(à la fin: elle est une vraie femme désormais; elle travaille toujours comme serveuse au restaurant mexicain, mais maintenant l'exploitation sexiste peut commencer.....)

J'ai un petit faible:

  1. pour la soirée transgenres à Dallas, où l'on voit (aussi) une GG (genuine girl).
  2. pour la scène où il suffit qu'une petite noire de 8 ans demande "Are you a boy or a girl ?" pour déclencher l'apocalypse nucléaire......(petites causes, grands effets)

Lire aussi matoo et chori.

20 mai 2006

Mein Wagen rollet langsam


Je découvre avec éblouissement ce lied, que Schumann avait placé dans la première moûture desDichterliebe juste avant Ich hab' im Traum geweinet. Il a fini par être publié plus tard, isolément, comme n°4 de l'opus 142. Je ne crois pas que le lied a été retiré des Dichterliebe pour cause de baisse de régime par rapport aux autres lieder du cycle. Au contraire, c'est un condensé de ce qu'il y a de mieux chez Schumann : qualité du vagabondage harmonique, autonomie de la partie de piano, stratégie subtile d'évitement des temps forts et des basses (je laisse le soin aux psychanalystes de délirer sur ce point).

Mieux, cette carriole cahotante, au rythme persistant jusqu'au postlude, est une sorte d'emblême de la trajectoire de Schumann lui-même (de l'amour qui emplit cette année 1840, celle de la belle floraison de lieder, aux hallucinations puis à la folie). Comme l'écrit justement Stricker, aucun coup de théâtre, donc ; le sens caché du poème est dit par la musique : penser à la bien-aimée fait apparaître des visions fantomatiques.

Hoplageiss ! dans la radiolied (ce n'est pas bien lourd....)

 

19 mai 2006

Himmler sur l'homosexualité

Hallucinant comme c'est modéré et irréfutable, comme du Vanneste, quoi (lu via Chronolog).

En ce qui concerne les postes administratifs qui sont également occupés par des femmes, aucun homme de bonne foi ne pourra prétendre que l'on y accède uniquement grâce à ses qualifications professionnelles, car, soyez honnêtes (nous sommes entre hommes et nous pouvons donc parler franchement ), si vous cherchez une sténodactylo et que vous avez deux candidates, l'une affreusement laide, âgée de cinquante ans, qui fait trois cents syllabes (presque un génie en ce domaine, donc) et une autre, mignonne, de bonne race, âgée de vingt ans, mais qui ne fait que cent cinquante syllabes, vous prendrez certainement votre air le plus sérieux (ou je ne vous connais pas du tout ) et trouverez mille raisons très morales pour engager la candidate de vingt ans qui fait moins de syllabes à la minute. L'autre est âgée, direz-vous, et pourrait tomber malade plus facilement. Que sais-je encore ? Bien. On peut en rire. Ce n'est pas méchant et cela n'a pas d'importance, car si elle est jolie, elle ne va pas tarder à se marier et de toute façon un poste de sténodactylo ne détermine pas la politique de l'État.

Mais la destruction de l'État commence lorsque, intervenant un principe érotique (je le dis avec le plus grand sérieux), un principe d'attirance sexuelle entre hommes, la qualification professionnelle, l'efficacité ne jouent plus dans cet État d'hommes le rôle qu'elles devraient jouer. Je vais vous citer un exemple pris dans la vie quotidienne(...). Le conseiller ministériel X est homosexuel et cherche parmi ses assesseurs un conseiller gouvernemental, mais il ne cherche pas nécessairement le plus efficace. Il ne choisira pas le meilleur juriste, (...) il ne prend pas un assesseur qualifié, ni de bonne apparence physique. Il choisit celui qui est lui aussi homosexuel. (...)

La chose n'en reste pas là, car l'assesseur, qui est désormais conseiller gouvernemental, va procéder de la même manière. Si vous trouvez à un poste quelconque un homme qui a ce penchant et si cet homme a un pouvoir de décision, vous pouvez être sûrs de rencontrer autour de lui trois, quatre, huit, dix individus ou plus encore qui ont le même penchant, car l'un entraîne l'autre, et malheur aux hommes normaux qui vivent avec ces gens. Ils sont condamnés. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ils seront anéantis. (...)

L'homosexualité fait donc échouer tout rendement, tout système fondé sur le rendement. Elle détruit l'État dans ses fondements. A cela s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs. Je crois qu'à la guerre il peut faire preuve de courage de temps à autre, mais dans le domaine civil, ce sont les hommes les plus lâches que l'on puisse imaginer.

(j'ai repris les extraits soulignés par Chronolog, mais il ya aussi un couplet "les homosexuels sont structurellement menteurs" et un autre "les homosexuels ont un besoin compulsif de faire des confidences" qui valent leur pesant de cacahuètes)

Publicité
17 mai 2006

Boulez Cage à la Cité


Mardi, concert-ballet très court mais étonnamment cohérent à la Cité de la Musique:

  • Cheap imitation, de Cage: une réécriture du Socrate, de Satie, pour un violon seul qui joue selon trois modalités: normalement (ballet de femmes), avec sourdine (hommes), puis sur le chevalet (H+F). Très doux, pas très passionnant. Un danseur soulève doucement le violoniste qui continue à jouer, imperturbable, comme le barde d'Astérix.
  • 4'33", la pièce mythique de Cage (sur la partition, Cage a juste écrit I, II, III avec des Tacet à chaque partie). L'effet voulu par Cage est vidé de son sens dans la mesure où on voit juste un ballet très lent (comme un tableau vivant), sans musique pendant 4'33", pas dénué d'intérêt, mais pas l'équivalent d'une toile blanche....(en plus le public, pris par surprise, n'a pas le temps d'applaudir avant le début, on n'a plus aucun repère....)
  • Dialogue de l'ombre double, de Boulez. Au saxophone (assorti de son ombre, un saxophone enregistré). Enfin une musique consistante, qui ne renonce pas à ses pouvoirs chamaniques. Le ballet, pour 2*4 danseurs (2 hommes, 6 femmes) dit une histoire d'envoûtement qui se conclut par une sorte de contemplation de la lune (sur une longue tenue aigüe de l'instrument non enregistré).

PS: le compte rendu d'un amateur de Martini (à la passion communicative)

16 mai 2006

Des souris et des huîtres

Saletés de souris ! Elles trouvent le moyen de clamser en mangeant des huîtres: quelles mijaurées, je te jure. En attendant, on va rater la saison estivale, nous autres.

14 mai 2006

Escapade (avec deux P et deux M)

Samedi, avec les deux Philippe(s) :

  • chez Mauriac à Malagar

Malagar

(deux vues : l'une sur la vallée de la Garonne - qui se cache -, l'autre sur les coteaux de l'Entre-deux-mers)

(et puis aussi: l'oeil pétillant de Mauriac, sa voix cassée)

  • chez Montesquieu à la Brède

la Brède

(un château magique entouré d'eau dans un parc à l'anglaise, et un Montesquieu plus médiéval qu'on ne l'imaginait....)

7 mai 2006

Erreur

C'était manifestement une erreur d'aller manger indien à midi avant d'aller jouer Billy the Kid : on a été largués dans la Mexican Dance et carrément absents dans le Gun Battle (qui a l'air très dangereux).

Demain matin à l'aube, on déchiffre LA 39ième (tremblement d'excitation doublé d'un : "Yes! Yes! Yes!" maçonnique)

4 mai 2006

Siegfried (reloaded), au Châtelet

Mêmes interprètes, même production, mais je suis attentif à autre chose :

Siegfried Mime : A chaque fois que Mime introduit un thème (l'amour dans la première scène, la peur dans la troisième), Siegfried s'en empare pour infléchir le discours musical. L'amour qui, chez Mime, est mielleux devient avec Siegfried une grande idée lyrique renvoyant aux Wälsungen et à la mère inconnue. La peur, qui pour Mime est une terreur de dessin animé, se transforme pour Siegfried en le pressentiment de la conquête de Brünnhilde (programme de l'opéra), exprimé uniquement par la musique (et pas par le livret). A l'acte II, quand Mime profère à part ses menaces contre Siegfried, sur une musique de valse un peu doucereuse (avec gruppettos, un XVIIIème siècle un peu malsain), il croit que Siegfried ne le comprend pas ; grave erreur, Siegfried comprend maintenant à la fois le chant de l'oiseau (c'est pourquoi on entend abondamment son thème, déformé dans la valse) et le double discours du Niebelung, tout comme le spectateur, qui se dit que décidément ce Mime est bien bête. L'Oiseau (dans cet acte II où j'avais tant dormi) est ce passeur entre l'image de la mère inconnue et la femme qui attend dans le brasier final.

Le thème des traités = celui de la contrainte, tout court. Est cité dans le jeu des questions/ réponses entre le Wanderer et Mime, revient dans la scène terrible où Siegfried, symboliquement, tue le pèresur la route de Delphes avant d'aller coucher avec sa mère décongeler sa tante. A ce moment précis, le thème des traités est désintégré : cette gamme descendante part en vrille chromatique.

A chaque acte, l'oreille est sollicitée par des marqueurs sonores qui reviennent fréquemment. A l'Acte I, ce sont deux septièmes descendantes, particulièrement sinistres (= le destin ?) ; à l'acte II, c'est le triton du dragon, aux timbales, stable et sourd.

A l'acte III, pile dans mon champ de vision, je vois un percussionniste s'échiner sur une grande feuille de papier (comme dans Rameau), qui fait concurrence à la soufflerie du Châtelet, toujours déchaînée. Cet instrument intervient dans le prologue et dans la scène Wotan/ Siegfried, au moment où la lance de frêne du Père est sectionnée par l'épée du fils.

Les 45 minutes finales, toujours aussi assommantes, passent avec un bon chronomètre et un soupçon de mauvais esprit. Il faut 10 minutes à notre héros pour se rendre compte que Brünnhilde n'est pas un homme (Great! good boy !) ; 10 autres minutes pour surmonter sa panique (aaargh une femme, que vais-je donc en faire). Elle se réveille enfin, ils commencent par détailler leurs pedigrees respectifs, comme dans le carnet mondain du Figaro (tout va bien, nous sommes en bonne compagnie). Il la complimente sur son haleine (voilà quelqu'un qui sait parler aux femmes). Elle se définit en quelque sorte comme sa carte mémoire (toi et moi c'est pareil, mais moi je me souviens). J'exagère vraiment ?

Publicité
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité