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zvezdoliki

13 février 2006

Götterdämmerung, au Châtelet

  • Vivent les opéras le dimanche après-midi, j'étais frais comme un gardon et je n'ai pas perdu une miette de ces 6h30 de Crépuscule des Dieux, le meilleur de la Tétralogie, un vrai torrent de musique (même si nous étions hypermalplacés : très en haut tout à gauche, avec une vue plongeante sur l'orchestre : quel spectacle....)
  • Avec le Prologue et le 1er acte, on est d'emblée dans une telle splendeur musicale, dans une telle forêt de leitmotive - parfois trois ou quatre à la fois, avec des variations d'humeurs très rapides - qu'elle décourage le compte-rendu. Visuellement, choc plastique avec les Nornes (aux mains en formes de ramure et liées par un voile commun) et très beau début du 1er acte à la cour des Gibichungen (Hagen, lance rouge, mains rouges). La première apparition sonore de Siegfried à la cour des Burgondes: du thème de cor dérive une série de groupes de deux quintes descendantes qui s'enchaînent et se développent.
  • Si Siegfried est un opéra à interrogatoires, le Crépuscule est un opéra à serments (d'ivrognes) et unissons dissonants: un Siegfried (sous influence)/ Günther, un Siegfried/ Brünnhilde qui tourne au vinaigre (avec triolets modèle symphonie Italienne pour faire gagner Brünnhilde), un triple et vénéneux Brünnhilde/ Hagen / Günther (où un seul sur trois - le méchant- est lucide).
  • Au deuxième acte, mon moment préféré est la scène Alberich Hagen (un Kurt Rydl splendide bien que patraque)- la rencontre au sommet de deux animaux antédiluviens pour reprendre le mot de Wagner. Hagen, un roc de haine, immobile, comme sous hypnose....(Sei treu...) Instabilité de la rythmique des cordes, qui chaloupent en syncopes, avec en arrière plan les cuivres dans le grave. Plus tard dans l'acte, le choeur d'hommes, splendide, avec Hagen qui tire les ficelles. J'ai encore dans l'oreille ce do bécarre, trémolo, sauvage, insistant, des cordes, qui frotte sans concession avec un réb dissonant: la mort.
  • Le troisième acte démarre sous le signe du gibier d'eau, avec les filles du Rhin en oiseaux de malheur. C'est une scène curieuse, qui était très gracieuse chez Wilson hier : légère et fantasque, elle contraste avec ce qui va suivre, l'artillerie lourde de la tragédie. J'étais heureux aussi de redécouvrir la scène suivante : le récit de Siegfried, qui ne retrouve le souvenir de ce que chantait l'Oiseau qu'à l'aide du contre-philtre de Hagen- et retrouve ainsi le fil perdu du troisième acte de la Journée précédente, Siegfried. (Shorter du Crépuscule des Dieux: c'est le drame d'un héros qui perd la mémoire et ne reconnaît plus ce que chante l'Oiseau). Je me souvenais bien de la dernière demi-heure (le sommet final des adieux de Brünnhilde); en revanche, j'ai dû vérifier que le cycle finissait en réb (et pas en mib comme le prélude de l'or du Rhin : pourquoi pourquoi pourquoi ?).

Vivement le prochain Ring (dans 11 ans ?) : je me fixe comme objectif d'être alors un aussi bon interprète des intentions de Wagner que Siegfried avec l'Oiseau....(comment comment comment ?avaler un philtre ? des pages de leitmotive ? des graines ? )

 

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13 février 2006

Une soirée à M***

Samedi, à l'heure du thé, au centre culturel de M***, vu Brokeback Mountain, avec le chat et .... (roulements de tambours....) sa mère.

J'ai eu un début de panique et flairé le traquenard quand j'ai entendu le chat, mi-évasif mi-roublard, dire à sa mère: "tu vas voir, c'est un western qui a été primé à droite à gauche....", puis quand je me suis rendu compte que sa mère n'avait aucune idée de ce qu'était le film et qu'elle avait aveuglément suivi les conseils de son ingénieux fiston.... Finalement, pas de drame, elle est sortie de là en observant judicieusement que ces jeunes gens avaient bien du mal, même tout nus, à se séparer de leur chapeau et nous avons eu une discussion sortant des sentiers battus sur la conduite des troupeaux de moutons en montagne (qui offre matière à de riches polémiques).

Ayant passé victorieusement la première épreuve et répondant à une invitation déjà ancienne, nous sommes allés dîner dans la maison familiale où nous avons retrouvé le père du chat. Comme je l'ai déjà écrit, j'étais déjà allé plusieurs fois dans la maison familiale, mais c'était en l'absence des parents, avec plusieurs des frères du chat ; par ailleurs, j'avais déjà rencontré, mais chez lui, sa mère. Mais là, c'était une invitation en bonne et due forme, avec nous deux et eux deux seuls, et ils avaient manifestement mis les petits plats dans les grands : symboliquement c'était un signal fort que j'ai pris comme tel. Je crois que le courant est bien passé, avec du respect des deux côtés et même un peu plus; si le père est amorti mais souriant, la mère du chat a un peps étonnant et une grande curiosité intellectuelle. Après un interrogatoire en règle sur les sujets chauds du moment (Outreau et caricatures), la conversation s'est orientée sur le chat et a apporté son lot de révélations fracassantes : pour résumer, c'était un bébé calme, rigolard et pétocheux et ça n'a pas beaucoup changé.

Je ne crois pas que ce dîner est annonciateur de relations beaucoup plus suivies ; ce sont des personnes très âgées (>80 ans), j'ai déjà fort à faire avec mes propres ascendants et je ne cours pas après les réunions familiales. De toutes façons l'obstacle à une véritable intégration vient plutôt de la fratrie - et plus spécifiquement, des trois (sur sept) que je ne connais pas et qui résistent sérieusement : je me souviens encore de ce frère du chat qui nous avait demandé de dégager de la maison de V*** parce qu'il allait débarquer, lui, avec ses enfants..... (tout ça, évidemment, et je m'en étrangle d'indignation, au motif que le contact entre un couple homo et des enfants seraitdangereux éducativement)

Mais je dois saluer cet accueil des parents du chat samedi, plein de gentillesse et d'attention pour moi, un état d'esprit dont mes propres parents sont encore loin vis-à-vis du chat (qui ne rentre pas du tout dans leur radar...). Je pense qu'une des différences d'attitude entre ses parents et les miens provient du fait que, dans ma famille, les liens sont plus resserrés, et deviennent tout de suite plus passionnels, alors que dans celle du chat - et ce n'est pas une loi générale des familles nombreuses - les liens sont finalement assez distendus et les relations plus dépassionnées...

9 février 2006

Siegfried, au Châtelet

Hier au Châtelet (avec A***).

  • Une remarque d'ensemble: on peut penser ce qu'on veut de la mise en scène, mais je la trouve souvent très en phase avec une musique qu'elle sert bien.
  • Adoré le 1er acte. La musique y est tonique, brillante, gaie et souvent drôle, comme dans cettescène où Mime essaie de flanquer la frousse à Siegfried en se faisant passer pour Hulk. Et souvent intelligente, aussi : frappé par l'irruption, à la fin du prélude, du thème de l'épée, un do majeur qui jure avec une tenue de sib (on est en fa mineur) : il est difficile de trouver une illustration plus convaincante de l'impossible soudure.....
  • J'ai un faible pour la 2ième scène, celle où les deux pères (le fourbe envieux et le potentat masqué) se balancent à la figure, avec un succès inégal, des questionnaires oedipiens. Une scène où s'opposent deux musiques: l'une, modulante et hiératique, de Wotan, et celle agitée et grotesque, de Mime (Boulez dit qu'il dirige Wotan à 2 et Mime à 4). Cette opposition était très bien rendue par une mise en scène qui traite Mime comme une marionnette se mettant en branle à chaque question. Le Voyageur (Wanderer) = Le roi des métamorphoses (Verwandlung), des modulations (ce sublime thème d'accords chromatiques qui tournoient, comme au moment de vertige d'une passacaille) ?
  • Grosse fatigue au 2ième acte. Mais ont émergé, comme dans un rêve : les Murmures de la Forêt (peut-être ce qu'il y a de plus beau dans Siegfried, cette musique toute simple qui chante la nature.....) ; la scène où Mime essaie de prendre le heaume à Siegfried (qui évoque irrésistiblement la scène de Klaus Narr dans la IIIème partie des Gurrelieder) ; et puis, ces tubas-dragon qui rampent dans le grave....
  • Au 3ième acte, le prélude (avant la belle scène Erda-Wotan) est un fantastique emboîtement de leitmotive : on entend de la Walkyrie encastrée dans de la colère des Dieux (tout comme on avait entendu le Wanderer walkyrisé à l'acte II): c'est une colère solide comme une coque de bateau. Un autre grand moment: quand Siegfried rentre dans le cercle magique et s'approche de Brünnhilde, Wilson ferme puis réouvre la scène par un mouvement latéral du rideau de scène, qui coïncide avec la belle ligne des violons, seuls, qui monte, puis, touchée en vol par un bout de leitmotiv (le Tarnhelm ?), redescend (avant un troisième aller-et-retour, celui des deux clarinettes). Un peu hébété après 5 heures de spectacle, je reste toujours aussi insensible à la musique de la lente décongélation de la Walkyrie (lente pour des questions de cuisine sans doute), pas du tout pimentée par une mise en scène plus-que-lente.
  • Rien à faire, je trouve toujours détestable cette représentation enthousiaste du meurtre des pères et de l'arrogance de la jeunesse ; je n'arrive pas à me s'abstraire de l'idée que Siegfrieda dû être du pain bénit pour les nazis....Mime, d'accord, l'a peut-être bien cherché mais Wotan aussi est très en position de faiblesse dans cette scène obscure du 3ième acte....
  • Add: je mets dans la radio un assortiment Siegfried - en fait des morceaux commentés plus haut, le Prélude le l'acte I (avec l'épée à 3'35"), le début de la scène du Voyageur avec Mime; à l'acte II, un bout de la scène des Murmures de la forêt, un bout de la scène finale Mime/ Siegfried; à l'acte III, le prélude puis l'introduction de la scène du réveil de Brünnhilde (avec la ligne sinueuse des violons). Et quelques échos: la scène de Klaus-Narr dans les Gurrelieder et la scène des trois coups de l'ange qui cherche à rentrer dans le monastère, au tableau 4 de Saint-François d'Assise de Messiaen.

 

6 février 2006

Un Requiem de Mozart à la Madeleine

Vu comme Pascal le concert de l'Académie de Musique de JP Sarcos, jeudi soir. Pour un orchestre semi-professionnel (d'après ce que j'ai compris le résultat d'une scission du COGE, avec un encadrement de haut niveau), c'était d'une très bonne qualité; et le choeur, parfois un peu bas, avait de très belles couleurs et une vraie pêche.

Et (bouffée de jalousie) c'était plein ! En partie grâce au programme (bateau à souhait: Ecossaise de Mendelssohn + Requiem de Mozart). Mais aussi (et c'est à méditer pour nous qui cherchons de façon hystérique à attirer le chaland) grâce à un réel effort de réflexion pour mieux organiser et présenter le concert, conçu comme un véritable office funèbre. Avec des partis-pris forts: intervention du glas au début et à la fin, recentrage sur les parties originales écrites par Mozart (en remplaçant les parties de Süssmayr par du grégorien), arrêt du Lacrymosa au moment où Mozart aurait arrêté la composition, intervention cataclysmique du grand Cavaillé-Coll dans le Rex, coupure entre les morceaux avec des improvisations à l'orgue, lecture d'une lettre de Mozart. Résultat: le spectateur écoute avec plus d'attention, persuadé qu'il assiste à un événement exceptionnel. Et moi qui étais sorti exsangue de l'année 1991 en jurant qu'on ne m'y reprendrait plus, j'ai écouté avec plaisir ce Requiem (qui n'est pas et de loin mon Mozart favori).

En revanche j'ai copieusement somnolé dans le Mendelssohn, que j'aime pourtant énormément - précisons - à la fois pour l'introduction du 1er mouvement, pour ce beau mi mineur qui est la marque de fabrique du compositeur, pour le bijou rythmique du scherzo (une forme sonate miniature), pour l'énergie du thème du finale avec ses snapshots. Mais l'acoustique n'était vraiment pas adaptée à l'exécution d'une symphonie. En dépit de cela j'ai été très content de voir un concert à la Madeleine, en rêvant sous ces lampadaires à acétylène qui auraient pu être ceux d'une gare, à ce que Contant d'Ivry aurait fait de l'église, aux transformations voulues par Napoléon, aux funérailles de Chopin (le30 octobre 1849) et à celles de Marlène Dietrich en 1992....

1 février 2006

Messiaen Machaut (et non pas méchant macho) à la Cité de la Musique

Beau programme pour inaugurer le cycle Extase et transe. Avec les Visions de l'Amen, on était tout de suite au coeur du sujet. Ce cycle est plus court et plus concentré (comme du chocolat à 90% de cacao) que les 24 Vingt Regards sur l'enfant Jésus qui datent de la même époque. Le premier Amen (Amen de la Création) prend tout de suite aux tripes: un grand choral cosmique, avec crescendo, avec le thème de la Création aux basses. Note pour moi: réécouter le n°2 (Amen des étoiles, de la planète à l'anneau : une danse sauvage et brutale, ludique au possible) et le n°6 (Amen du jugementTrois notes glacées comme la cloche de l'évidence. "Maudits, retirez-vous de moi" écrit Messiaen). La dernière pièce (Amen de la consommation) est la glorification du thème de la Création, dans une débauche de cloches et de fusées. Tout cela est du Messiaen de 1943, avec beaucoup de saccharine et de couleurs modales. Très impressionnant à voir (d'où j'étais): Madame Jude - la voix du bas - arpégeant des accords sur 4 octaves! Respect (pendant que Monsieur Beroff - la voix du haut - pépie et sort la verroterie).

Arpèges

En bis: changement complet d'ambiance avec la transcription du Prélude à l'Après-midi d'un faune.

Deuxième partie: Messe de Machaut avec quelques motets intercalés, chantés par le Hilliard Ensemble. Le Gloria et le Credo sont homophoniques, le reste est d'une complexité rythmique redoutable (tiens: le Ite Missa est est chanté). A la limite du fou rire avec C*** (qui s'est trissé discrètement entre deux motets, le bougre), notamment dans l'Amen conclusif du Gloria (et ses hoquets en folie). J'ai eu du mal avec les deux contreténors: celui de gauche ressemble à Rosswell et a vraiment une voix d'extraterrestre, l'autre a un air de comptable de la City; très agité du bocal, il est doté d'une voix étrangement nasale. Persiflage mis à part, l'ensemble des cinq voix sonne très juste, c'est vocalement très beau tout en préservant l'individualité des voix.

Ah j'oubliais le plus important: croisé Gaël Morel au métro Blanche à 23h20. C'est un signe, mais de quoi ?

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22 janvier 2006

Le dernier concert du cycle Lachenmann Mozart à la Cité de la Musique

Lachenmann c'est relaxant comme du Varèse: sans hauteurs, il n'y a ni analyse thématique ou harmonique, le compilateur interne peut se mettre au repos et se concentrer sur quelque chose qui s'apparente ....à la musique. Kundera a écrit quelque chose de très beau sur pourquoi il aimait écouter Varèse dans les années 70 en Tchécoslovaquie, je ne retrouve pas cette interview au Monde de la Musique mais je ne crois pas déformer sa pensée en écrivant que c'était à cause de son absence totale de psychologie ; ça pourrait aussi s'appliquer à Lachenmann, sans doute. C'est la deuxièmefois que j'entends du Lachenmann en concert, ses oeuvres orchestrales sont plus spectaculaires que sa musique de chambre.

Donc, hier, il y avait:

  • Accanto (1977): une sorte de concerto pour clarinette, parsemé d'extraits très fugaces de celui de Mozart. Je n'ai pas écouté l'oeuvre comme si ce lien était central. Au début, on a l'impression que le clarinettiste répète à blanc une partition imaginaire; on n'entend que les bruits de clés. Suit un moment ostinato : tout l'orchestre scande la même pulsation, les cordes jouent en pizz : au deuxième pupitre d'altos, il y a un petit blond qui utilise sa carte bleue (une Gold) comme capodastre (il a raison, c'est mauvais pour les doigts tous ces pizz). Il y a aussi un beau moment prouts : il s'agit d'appuyer l'archet comme un boeuf en remontant sur la touche (petit plaisir régressif pour les violonistes qui ont tous fait ça quand ils avaient moins de 8 ans), avec une accélération subite qui fait un peu mal au coeur: chaque instrument le fait en solo, et à un moment ça s'affole, comme un troupeau de vachettes en folie. Un court extrait du Mozart déclenche le foutoir: les tubas éructent dans leur instrument, le soliste crachouille tant et plus et finit par débiter des insultes tout en jouant; je crois bien avoir aussi entendu un début d'hymne américain. Le public rigole; c'est une partition qui n'est pas emmerdifiante pour un sou, il s'y passe toujours quelque chose, comme au sous-sol du BHV.
  • Mozart: la 34ième Symphonie. Magnifique premier mouvement, riche en constrates et en relief. Entrée en matière solennelle, comme un portique romain. Une variété étonnante d'émotions... un long développement en mineur avec des hoquets et des soupirs. Une symphonie de pauvre: ni flûtes ni clarinettes, pas de scherzo. Grand moment chambriste dans le 2nd mouvement, où le quatuor s'écoute.
  • Schreiben (2003): Autant Accanto est déceptif, lacunaire (une sorte de sphynge géante comme dirait RSch), autant Schreiben est opulent, plein, sonore, parfois gueulard. Les cuivres font beaucoup de bruit : les glissandi de tubas font - eux aussi - un peu mal au coeur. Il arrive aux violons de jouer des notes. On entend même un quatuor à cordes jouer un accord parfait de do majeur. C'est l'empire des signes : les basses font des triangles avec l'archet (comme dans Salüt für Cauldwell): un coup perpendiculairement à la corde (la voie normale), un coup dans le sens de la corde, un coup en biais. Beau début, avec le bruit du vent; on se croirait dans les Boréades. Le 4ième violoncelle, un petit père d'une cinquantaine d'années, a l'air de ravi de faire "fffffff...." avec ses collègues. Belle fin, avec des bruits de tuyauteries isolés dans le silence (effet comique assuré): c'est le pianiste qui grattouille à l'intérieur du piano (impression première: tiens, le voisin fait encore des travaux chez lui), et le timbalier qui frotte à la main un instrument à percussions. Au total, j'ai trouvé ça plus fouillis et longuet que Accanto.

(Orchestre du SüdWestFunk de Baden Baden, dirigé par Hans Zender).

Add1. ouf ! bladsurb et guillaume ont entendu à peu près la même chose....

Add2 Pour illustrer tout cela, des extraits dans la radio de mon disque de chevet du moment, des airs de Mozart interprétés par Mrs Price, avec une voix large comme le Nil et un refus strict de la psychologie que ne désavouerait pas Lachenmann. Je mets le grand air de l'Enlèvement au Sérail avec sa variété étonnante d'interventions bondissantes d'instruments solistes (qui m'évoque cette chanson française que je n'arrive pas à googler, où "chantent ton nom ô ma Louison" rime avec "oursons", thons"). Et puis un grand air de concert, Resta o cara KV528.

22 janvier 2006

liste de choses à faire / à acheter

  • maillot de bain (le mien devient totalement indécent, l'élastique ne l'est plus, je ne suis décent qu'en position verticale, quand la pesanteur m'aide)
  • coussin de violon (même phénomène que le maillot de bain, l'élastique ne tient plus et j'ai l'air malin à perdre le violon dès que je fais un geste brusque).
  • sac à dos
  • papier sur Peter Grimes pour H/J/le J (à faire avant le 3/2)
  • couverts (le chat me saoule en m'expliquant qu'ils sont rouillés, qu'on va tous crever.....)
  • accorder piano
  • aller chez l'ophtalmo
  • cadeaux bébé (A**e/ V***e/ K*m/ Isa**e: mais qu'est-ce qu'elles ont toutes ma parole)

J'ai rayé de la liste précédente tire-bouchon et nappe, c'est déjà ça de pris.

17 janvier 2006

pornographe toi-même

Quand on lit ce qui suit, on se dit qu'il y a quelque chose de très pourri au royaume de l'Education Nationale.....

  • La commission paritaire nationale, composée pour moitié de réprésentants syndicaux et pour moitié de représentants de l'administration, a estimé à la majorité que ces éléments étaient pornographiques et donc incompatibles avec les fonctions de proviseur de ce monsieur. Quand on occupe ce genre de postes, on a une responsabilité sur le plan de la moralité vis à vis des jeunes dont on a la charge et de leurs parents. (Paul Desneuf, directeur de l'encadrement à l'Education nationale, pour justifier la révocation d'un proviseur homo et blogueur)
  • La hiérarchie a fait son boulot. Elle aurait peut-être pu le faire mieux, mais nous n'avons trouvé aucune faute caractérisée. Ni de la proviseure, ni de l'inspection académique de l'Essonne, ni du rectorat de Versailles. (André Hussenet, l'un des deux inspecteurs généraux de l'Education nationale qui ont mené l'enquête au lycée professionnel d'Etampes où une enseignante a été agressée au couteau le 16 décembre).

Sur l'affaire du proviseur révoqué, il faut lire :

Le respect à la vie personnelle, à mon avis, ça inclut le droit de rendre publique (ou semi-publique) cette vie — droit qui fait pendant à celui de ne pas révéler, au contraire, ce qu'on ne veut pas révéler, et de le garder privé. Autrement dit, je ne considère pas qu'une liberté ait de sens tant qu'on n'a pas le droit de ne pas se cacher pour l'exercer. Cela ne vaut pas de dire aux homosexuels : vous avez le droit d'être homosexuels, mais à condition que vous le cachiez — comme on l'a fait sous Thatcher en Angleterre ou comme on le fait maintenant dans l'armée américaine (don't ask, don't tell). D'ailleurs, à la limite, il n'y a pas de différentre entre interdire quelque chose et interdire de le faire savoir (puisque, par définition, ce qui reste secret est autorisé vu que personne n'en a connaissance pour l'interdire).

16 janvier 2006

La rivière rouge, de Howard Hawks

La rivière rouge.....

La ligne rouge que traverse Wayne dès le début en tuant au couteau l'un de ses attaquants, dans l'eau lustrale de la rivière.....

La mer rouge de l'Exode: le lieu de la traversée....

La marée des bestiaux, fleuve de viande rouge qu'il faut canaliser vers la voie ferrée (scène terrible de panique bovine, qui arrache tout; son pendant positif; la scène magnifique où le troupeau traverse la rivière)....

La marque Rivière Rouge : les deux rives du fleuve, D comme le Prophète, M comme l'Evangéliste ; le Nouveau Testament finira par vaincre le fantôme de l'Ancien.

Wayne et Clift

                          *******************************************

Elle a abaissé sa garde car il l'intimide, elle est touchée par une flèche ennemie, il lui dit que ça va faire mal, il extrait la flèche puis il aspire très fort à l'endroit de la blessure, il faut éviter que le venin ne se répande.

Joanne Dru et Monty Clift

                          *******************************************

Je suis venu pour toi, pour ton pistolet.

oh le beau pistolet

Cherry: That's a good looking gun you were about to use back there. Can I see it? (Matt turns, strokes his nose with his thumb and looks a bit amused, then hands his gun over. Cherry takes the gun.) And you'd like to see mine. (Cherry draws his own, and reciprocates by handing it to Matt. Cherry examines Matt's gun.) Nice! Awful nice! (Looking somewhat sideways at Matt) You know, there are only two things more beautiful than a good gun: a Swiss watch or a woman from anywhere. You ever had a good Swiss watch?

Matt: (pointing toward a tin can in the distance) Go ahead! Try it! (Cherry fires a shot and knocks a can into the air. Matt also hits the can in the air with a shot of his own)

Cherry: Hey! That's very good! (Matt shoots at another can, knocking it into the air. Cherry hits it in the air with a shot of his own.)

Matt: Hey! Hey! That's good too! Go on! Keep it going!

9 janvier 2006

lundi c'est Ligeti

Toujours soucieux de Cohérence (respect) et dans le droit fil de MaTrèsStricteLigneEditoriale (re-respect), je continue avec Ligeti (le pauvre) ma série confiserie - ou, si on préfère, ma série musique contemporaine fraîche comme un sou neuf et bientôt immensément populaire sans être en rien raccoleuse. En bref: le Grand Oeuvre avance.

Je viens de flasher velu grave sur le Ligeti Project tome III - que je voulais écouter pour le concerto pour violon (un chef d'oeuvre) - et pour Clocks and clouds (beau titre, belle musique, un peu trop années 70 à mon goût).

Et j'ai découvert ce bijou : Síppal, Dobbal, Nádihegedüvel (ce qui signifie: Sifflets, tambours, violons-roseaux, on s'en serait douté). Une suite de poèmes aphoristiques, de Sandor Weöres, mis en musique en 2000. C'est du spät-Ligeti, le meilleur ! Dispersé, drôle, allant droit au fait. Et déjà aussi mythique que les Folk Songs de Berio chantés par Cathy B.

Comme c'est très court, je mets tout:

  • le 1 (Fabula) décrit une meute de loups paniquée devant deux montagnes qui s'avancent pour les écraser (ne pas pas papaniquer)
  • le 2 (Táncdal= air de danse) sonne hongrois mais les mots sont imaginaires
  • le 3 (Kínai templom= temple chinois): comme un haïkaï (?) avec des mots hongrois monosyllabiques
  • le 4 (Kuli) est un portrait poétique du désespoir monotone et de l'agressivité réprimée d'un paria asiatique (génial; ah ça dépote à 1'30'')
  • le 5 (Alma álma) est le rêve d'une pomme qui se balance au vent (génial)
  • le 6 (Keseredes = Douce-amère) est une fausse chanson hongroise; et un vrai tube, avec un peu de saccharine... (dixit Ligeti)
  • le 7: (Szajkó= Perruche): des jeux de mots intraduisibles; j'adore les prouts de trombone

C'est dans la radio.

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