Vu:
- Intouchables (incritiquables)
- Khodorkovski (le sourire qui fera tomber la cage)
- Contagion ("Ne me touchez pas! ne me touchez pas" Mélisande a la solution)
- Zones d'ombre (l'Etre et avoir des cours d'assises)
Je m’attendais à quelque chose de bien, mais les dix premières minutes sont un vrai choc visuel, sur la musique du prélude de Tristan, citée in extenso. Le film oscille constamment entre deux pôles. Justine (qui n’a plus grand-chose à perdre) et Claire (qui vient plus d’Assise que de Lacoste). La comédie hollywoodienne du beau mariage qui se déglingue et le film catastrophe, traité avec la plus grande ….gravité. Le romantisme le plus pur (la lunatique qui prend un bain de minuit en s’exposant aux rayons de la planète) qui convoque les références les plus nobles et le trash grotesque (la mariée qui pisse dans un des trous du golf; ah ça, on rit beaucoup, aussi, et jaune). Le pont que le cheval ne franchira pas, le virage que la limousine n’arrive pas à négocier. La fin m’a rappelé Mario Merz. Un film magnifique.
Vu le dernier Woody Allen (qui ne casse pas les briquettes), la Conquête (que tous les électeurs de Sarkozy en 2007 ont trouvé gé-nial, c'est systématique). Non, j'ai aussi vu vu un bon film, enfin, un bon film pénible, comme souvent chez les Dardenne, dans une salle chauffée à blanc (avec des commentaires à voix haute, du genre: "Manquait plus que ça"). C'est un film qui réserve des surprises constantes, la plus faible n'étant pas l'amplitude croissante des embardées du récit: ça tangue, et sec, jusqu'à la fin.
Un petit film passionnant qui m'a déprimé plus qu'il n'était raisonnable. Voir un beau jeune mec blond ligoté psychologiquement par sa relation à ses parents, dévoré par ses addictions et finissant dans une carrière d'imposteur, à la Jean-Claude Romand, c'en était assurément trop pour moi, pour des raisons qu'on ne va pas creuser ici. Plaisir, tout de même, de repérer 1) la mère de Fassbinder en bourgeoise pressée qui grille une place au héros dans une queue, et 2) le mec/souffre-douleur de Fassbinder de l'époque, Armin Meier, dans le rôle du gentil contremaître.
(C'est une des qualités du film que de ne pas "cointégrer" toutes les formes d'aliénation; on nous épargne ici la critique des banques (pourtant aux premières loges dans cette histoire de surendettement) et du patronat du BTP (qui ressemble au management de la SG depuis Kerviel, ils passent leur temps à insister dans le film pour que notre beau blond prenne des vacances)).
* Tous les soleils: j'étais curieux de le voir, celui-là, à cause de Philippe Claudel (dont ma mère dit tant de bien), Stefano Accorsi, Anouk Aimée et la musique baroque italienne. Bon eh bien malgré tous ses défauts affligeants - c'est un film de prof (de lettres ET de gôche), sans un poil de sexe (la seule scène un peu hanhan est réservée à un grabataire, c'est dire) que sa dernière scène (un gros plan affreusement niaisieux sur Accorsi) disqualifie - je ne peux même pas dire que ça m'ait déplu.....
* Chez Gino: eh bien, ça c'est une comédie drôle, vraiment drôle, et avec une brochette d'acteurs comme on en redemande (Gazzara/ Garcia/ Mouglalis)
C'est le garçon de la 3ième photo (au sourire coquin) qui joue un rôle crucial dans les deux histoires que se racontent les deux autres types (photo 1 et 2) - et ces derniers ne s'en rendent pas compte, à la différence de l'une des jeunes femmes, à un point nodal du film, et du spectateur, évidemment. Un film très plaisant, une bonne surprise.