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zvezdoliki
31 octobre 2009

C'est important de nourrir régulièrement son blog en non-billets

Vu quatre films au sujet desquels je n'ai absolument rien à dire:

- Le ruban blanc (qui affolé le cher-et-tendre-o-mètre et suscité une salve de "C'était chiant! chiant! chiant" (ce doit être mon côté sale bête, mais le spectacle de la méchanceté gratuite ne m'ennuie jamais (en revanche, le côté ventre fécond dont est issu la bête, quelle blague))

- Patric 1.5 (distribué en France sous le titre ironique Les joies de la famille) permet de vérifier une fois de plus le théorème selon lequel une panouille à personnages LGBT est toujours plus intéressante qu'une panouille non LGBT (et puis quel plaisir d'entendre des beaux blonds parler suédois)

- Winnipeg mon amour: beau titre, bon film, stimulant l'imagination et l'intelligence, mais j'ai beaucoup dormi (ce doit être fait exprès)

- Providence (le vieux Resnais qui ressort): encore un très bon film pendant lequel j'ai beaucoup dormi. Mais c'est quand même curieux que je me sois réveillé en pleine forme pour les 20 dernières minutes, pendant lesquelles la bande-son et la bande-image sont correctement connectées. Un lien de cause à effet peut-être?

(je signale aux mordus d'Inde qu'ils peuvent aller voir sur le oueb Sita sings the blues (via chori); le peu que j'en ai vu m'a paru très enlevé)

 

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24 octobre 2009

En ce moment au cinéma, je donne dans le culte de la déesse H

Querelle: J'étais curieux de revoir ce film qui, comme Despair et contrairement à la plupart des Fassbinder, ne m'a jamais vraiment plu. Je l'ai trouvé encore cette fois à la fois déplaisant et bandant; il m'a moins choqué (mais tout autant troublé) que quand j'avais 20 ans; je comprends mieux que c'est une chose mentale et qu'il ne faut pas y chercher de trame réaliste. J'accroche bien aux deux premiers tiers du film (la rivalité avec le frère jumeau, la mise en situation de l'ouvrier polonais ("L’amour ne peut rester passif") que Querelle s'attache à transformer en un double de son frère (facile, c'est le même acteur qui joue les deux rôles) pour mieux l'aimer/trahir, en un mot); mais je trouve toujours la fin (dominée par le personnage du capitaine) vraiment déconcertante. La chanson de Jeanne Moreau (Each man kills the thing he loves) ne m'émeut que quand dans cette scène (vidéo ci-dessous) où l'accompagnement se tait, et où Moreau bifurque sur Each man cares the thing he loves. Je me souviens de l'incroyable histoire de El Hedi ben Salem, à qui le film est dédié, la dédicace apparaissant, de façon symptomatique, pile au moment des retrouvailles de Querelle et de son frère.

Hotel Woodstock: la combinaison curieuse d'une histoire d'apprenti sorcier (vite dépassé par l'événement qu'il feint d'organiser) et de songe d'une nuit d'été (le moment carnavalesque où chacun trouve sa part de vérité); le tout doublé d'un roman familial (comment un gentil pédé finit par s'émanciper d'une mère à côté de qui Pauline Carton à son apogée est l'image même de la douceur). Vu de maintenant, 1969 semble vraiment bien proche de la seconde guerre mondiale et des conflits qui ont suivi (VietNam et Corée). Le film est plaisamment terre à terre et n'a pas peur de la boue; j'adore cette scène où le travelo ex-GI de Corée défonce les parents avec huit brownies coupés à l'herbe....

20 octobre 2009

En ce moment au cinéma, je donne dans le muy muy muy caliente

(voire même le trash; âmes sensibles, abstenez-vous de lire ce message)

- Pierre et le loup : dans la Russie ultraviolente des années 90, la lutte ultrasauvage du loup, du canard et du petit oiseau – sur la musique ultracontemporaine de Serge Prokoviev (l’avis du taulier : à déconseiller aux moins de trois ans - ils risquent le pipi dans la culotte) (by the way, le canard est vraiment bien)

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- Mademoiselle Chambon : la romance impossible entre un homme marié et une institutrice célibataire et violoniste qui joue du Elgar pour le séduire (je dois avouer que même si Kiberlain joue vraiment très mal du violon et même si ça manque cruellement de sexe, le film ne m'a pas donné du tout envie de ricaner – c’est vraiment une non-affaire bien menée).

(Pour Tempête de boulettes géantes, je me tâte; j'ai quand même peur d'avoir terriblement peur)

 

11 octobre 2009

La Danse, de Frederick Wiseman

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Le documentaire de Frederick Wiseman sur le Ballet de l'Opéra de Paris. Extraits, entre autres, de répétitions de Médée, de Casse-Noisette, de Paquiiiiiiiiiiiita, de Genus, de la Maison de Bernarda. Un film tellement muet que certains commentaires déclenchent des rires dans la salle (Hilaire sur les répétitions de Médée: "oui, quand tu seras barbouillée de sang, tu verras, ça ira nettement mieux") . C'est très beau à regarder, même si c'est parfois un peu du chinois (je retiens qu'il faut être "musical"). Discipline de fer, société très hiérarchisée: il est question des retraites des danseurs, de la renommée de l'institution, de l'ambition de Brigitte Lefèvre, la directrice artistique du ballet. Il manque juste ce qu'il y avait de plus marquant dans le beau film de Treilhou: la procédure de recrutement et de sélection, qui doit être gratinée (on voit juste un entretien de Brigitte Lefèvre avec une jeune femme qui vient d'arriver et qui a maigri, mais "en bien"). Le film élargit aussi la perspective à tous les métiers que l'on rencontre à l'Opéra (ses couturières, ses teinturières, ses nettoyeurs de loges (avec un aspirateur porté en sac à dos), ses apiculteurs) et  ses lieux et recoins les plus secrets (escaliers, rivière souterraine et même le toit avec ses ruches!).

27 septembre 2009

L'armée du crime, de Robert Guédiguian

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L'histoire du groupe Manouchian, depuis la première arrestation de Manouchian jusqu'au démantèlement du groupe. Le film se concentre essentiellement sur trois personnages: le chef du groupe, Manouchian, poète arménien soutenu par une jeune femme aimante et courageuse, refusant la violence mais finissant par l'assumer; et deux jeunes gens, Rayman (Robinson Stévenin, excellent), le fils de tailleurs juifs de Belleville ami de Henri Krasucki, et Elek, le lycéen brillant et tête brûlée dont la mère tient un petit restaurant. Guédiguian apparaît bien dans ce film comme un communiste déviant, ne serait-ce que par ses emprunts au christianisme (la passion selon Saint-Jean pour marquer la valeur du sacrifice de ces étrangers pour une France insouciante et aveugle, ces grandes scènes de repas chez Ascaride qui rappellent le christianisme primitif), mais aussi par sa hiérarchie de valeurs (formidable scène où un mari et une femme se dressent contre ce membre du Parti qui les a enjoint de se séparer, pour des raisons de sécurité). De façon assez amusante, le film prend presque autant de libertés avec l'Histoire que Inglorious Basterds (la grande période d'activité du groupe Manouchian, c'est 1943, pas 1941-1942.....) A vrai dire, peu importe: j'ai trouvé ce film riche, réussi et incarné.

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8 septembre 2009

Non ma fille tu n'iras pas danser

Pas aimé le dernier Honoré (dont gilda parle très bien ici, je vais faire court). Trop de bons mots écrits, dont on se demande s'ils sont vraiment nécessaires (cf le texte de Fonzo Bo, dans la voiture avec Mastroianni), et qui sonnent très faux. Je me suis senti incapable de m'intéresser à qui que ce soit. Ce qu'il ya de mieux dans le film, c'est peut-être cette description de ces injonctions contradictoires qui rendent la vie de cette jeune femme impossible, comme une démangeaison permanente (ces j'ai besoin de toi/ je ne veux pas de toi). En tous cas, c'est pénible sans être jouissif comme pouvait être le Conte de Noël de Desplechin, et d'autant plus décevant que le titre et l'affiche donnaient vraiment envie.

6 septembre 2009

Tu n'aimeras point

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Un boucher aux yeux très doux, faute de se régénérer dans une source, tombe raide dans une chambre froide. "Avant, j'étais mort, maintenant, je suis vivant", dit-il au rabbin qui se rend alors compte de l'étendue des dégâts et le traite alors comme un possédé, à brûler d'urgence.

 

30 août 2009

Le temps qui reste, de Elia Suleiman.

Le roman familial du cinéaste, qui apparaît dans l'ombre dès la mémorable première scène (un taxi israélien paniquant dans les intempéries). La reconstitution de la prise de Nazareth en 1948 (par exemple, la scène où les soldats s'approprient les souvenirs familiaux dans cette vieille maison patricienne arabe). L'histoire de la Palestine comme celle de la lobotomie du père. L'histoire des Arabes israéliens (à l'école, lieu de contact et de formation; à la pêche, scènes d'humiliation douce où les pêcheurs sont sans cesse dérangés par la jeep des militaires israéliens, du pur comique de répétition, presque de la musique, ce sont les personnages rythmiques du Sacre!). La dernière partie ne manque pas de scènes fortes (la tourelle du char qui se déplace sur le jeune homme au téléphone) mais à mon sens souffre de la trop grande présence de Suleiman lui-même (où on se dit qu'il nous refait son cinéma).... Aussi: ici et ici

et pour la bonne bouche ceci vu ici

21 août 2009

Inglorious Basterds, de Quentin Tarantino

..

  • Trois grandes scènes d’épreuve en huis clos: 1) dans une maison isolée, dans la campagne française ; 2) dans une cave pour un poker menteur ; 3) dans un cinéma pour une première avec le gratin nazi.
  • Comme c’est mieux d’être polyglotte (proverbe engadinois)
  • Les dangers d’un verre de lait et d’une double couche de Schlagsahne; l’enfer blanc du Piz Palu (tiens tiens), de Pabst
  • Le rôle des rires gênés (pour desserrer l’étau de la tchatche torrentielle de ces nazis hâbleurs) – un peu comme les « concentration camp, ahaha », dans To be or not to be (Fraülein von Hammersmarck a parfois du mal à tenir la distance)
  • Incroyable fin en 3 dimensions : le grand-prêtre allume le feu en dessous de la salle, les Allemands s’écrasent sur la paroi opposée à l’écran (Jeanne d’Arc livrée aux flammes). La « vengeance des juifs ».
  • Pas compris ce que les fans du maestro n’ont pas aimé. Moi qui ne suis pas spécialement fanatique de QT, celui-ci m’a tout particulièrement plu.

2 août 2009

Harakiri, de Kobayashi

Un samourai ruiné d'un clan dissous se présente dans le couvent d'un clan pour s'y suicider, selon le rituel ancestral. Au fur et à mesure de son récit, on comprend qu'il est venu se venger.... On s'évade de ce huis clos dans une cour oppressante par le récit de trois scènes de duel (dont une, magnifique, dans la lande, cf vidéo youtube) et le splendide ballet final, qui détruit toutes les cloisons et toutes les idoles.

L'action se situe en 1630 mais c'est bien un film des années 60, avec mort de Dieu, destruction d'un ordre social vide, d'un code de l'honneur dévoyé et inhumain - avec les éclats de rires énormes d'un clochard hirsute et courageux. Musique de Takemitsu - mais ce n'est pas le Takemitsu impressionniste que l'on connaît, c'est ici une musique furieuse et rituelle, s'accordant bien avec les bruits de fourreaux des sabres.

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