BSB3 aux Bouffes du Nord
Schönberg: Quatuor n°3 opus 30. Forme on ne peut plus classique (sonate- variations - intermezzo- rondo), langage dodécaphonique. On entend bien les notes répétées du thème du 1er mouvement (un comble pour une oeuvre sérielle, je dis ça je ne dis rien). Les deux derniers mouvements sont par moment excitants, mais je trouve cette musique plus grise et ennuyeuse que, par exemple, la suite opus 29.
Boulez, Livre partie 2. Plus virtuose et avec des modes de jeu plus exotiques qu'aux deux séances précédentes, mais c'est loin d'avoir la force poétique des quatuors de, au choix, Lachenmann, Ligeti ou Kurtag....
Beethoven: quatuor opus 131. Chef d'oeuvre. A propos des variations, Stravinsky écrit: "(...) la flamboyance des instruments dans ces variations est chose unique ("des maçons qui chantent en construisant des toits en or", dit l'Archevêque dans Henri V). Aussi bien, est-ce notre "âme" même qui semble s'exiler à l'écoute de cette musique; à notre extrême surprise, car c'est subrepticement que les premiers mouvements ont informé et défriché cette région mal définie. Et cette réalité éthérée n'est nullement brisée par les pizzicati des variations à 6/8, malgré qu'on en soit venu à associer cet effet de style avec des pirouettes d'hippopotame et autres acrobaties incongrues accomplies par les habitants du zoo animé de Disney." On était plus proche de l'hippopotame que de l'éther aujourd'hui.... Il est vrai que le sf est dans la partition
Disons que la volonté de maximiser les contrastes a mieux fonctionné à certains moments (le début de la fugue, magnifique) que d'autres.