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zvezdoliki

23 mai 2011

Le gamin au vélo, des frères Dardenne

Vu le dernier Woody Allen (qui ne casse pas les briquettes), la Conquête (que tous les électeurs de Sarkozy en 2007 ont trouvé gé-nial, c'est systématique). Non, j'ai aussi vu vu un bon film, enfin, un bon film pénible, comme souvent chez les Dardenne, dans une salle chauffée à blanc (avec des commentaires à voix haute, du genre: "Manquait plus que ça"). C'est un film qui réserve des surprises constantes, la plus faible n'étant pas l'amplitude croissante des embardées du récit: ça tangue, et sec, jusqu'à la fin.

 

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21 mai 2011

A propos d'A propos

Il y a bien eu ce soir-là une pièce de Sébastien Gaxie, une de Ramon Lazkano et un assortiment de madrigaux d'un certain Claudio Monteverdi, mais j'étais tout ouïe tout feu tout flamme pour A propos, de Fabien Lévy, qui m'a semblé être l'oeuvre la plus intéressante du concert (et oui). C'est une oeuvre de vastes proportions, pour 5 instruments classiques utilisés avec de nombreux modes de jeu. Une sorte de musée imaginaire à la cohérence musicale plus grande qu'on ne pourrait l'imaginer (les cross rhythms, la structure en métabole, avec le mouvement n+1 annoncé avant la fin du mouvement n). 4 mouvements:

- Les automates intimes de Tim Hawkinson: cross rhythms, petits mécanismes. Pris plus lentement, plus aéré qu'ici.

- Quand Jeff Wall regarde Hokusai.... Lévy regarde Messiaen qui écoute du gagaku (ist aber Chopin dabei?). C'est du gagaku ET ce n'est pas du gagaku. Le mouvement le plus beau, le plus hiératique, le plus étale de l'oeuvre. La fin est d'une beauté sidérante: le violon (avec la grosse sourdine), à l'octave du violoncelle, reprennent du thème de gagaku de la petite clarinette, et leur formule lance un contrepoint serré bruitiste qui fait disparaître les fantômes et clôt le mouvement.

- Rouge Burri: le mouvement le plus violent. Entrecoupé de silences, un peu comme les trous et les effets de textures de Burri.

- Rajeunir, par Penone: des sifflotements (initiés par le flûtiste, qui fait ça avec plus de facilité que le violoniste, bizarrement) et des crissements du bois des instruments à cordes nous plongent dans une imitation de la nature à la fois naïve et sophistiquée. Le mouvement est aussi traversé par le souvenir des cross rhythms du 1er mouvement. 

Add: un trio d'un autre compositeur qui s'amuse à jouer avec la perception de l'auditeur, avec l'excellent violoncelliste de 2e2m (le seul à jouer dans toutes pièces)

Aussi: ici et , sur le site du compositeur.

 

17 mai 2011

Les divas ouzbèques à la MCM

Beau concert de musique ouzbèque, samedi dernier. Trois femmes, trois générations de chant maqam. Accompagnées d'un petit ensemble où on entend davantage la flûte nay (aux sonorités uun peu tourbeuses), la cithare qanun (sur table), la vièle ghijak et le tambour doira (qui donne la basse rythmique immuable) que deux luths à tout petit coffre qui sonnent assez peu (malgré un grattage intensif et méritoire). Chaque morceau part d'une séquence calme dans le grave et s'anime progressivement pour conclure dans l'aigu. Musique mélismatique, très ornée. 

 

10 mai 2011

concerts de mai

D'aucunes ont très bien fait la publicité du prochain concert des Concerts gais, je relaie avec enthousiasme le joli flyer.

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(mais je regrette un peu de devoir interrompre mon boycott de l'année Mahler; c'est tellement bien de faire un peu d'assolement triennal et laisser reposer certaines musiques que l'on entend trop - ce n'est pas le cas, évidemment du beau et humoresque Konzertstück pour 4 cors de Schumann)

Mais ho, le concert à ne manquer sous prétexte oiseux (c'est gratuit, hein) ce mois-ci, c'est bien celui-ci (jeudi 19 mai 20h00 au CNR rue Madrid, 2E2M dans Monteverdi, Lévy, Gaxie et Lazkano). A propos est à mon goût une des meilleures oeuvres de Fabien Lévy, et il me tarde de l'entendre en vrai.

8 mai 2011

Je veux simplement que vous m'aimiez, de Rainer Werner Fassbinder

Un petit film passionnant qui m'a déprimé plus qu'il n'était raisonnable. Voir un beau jeune mec blond ligoté psychologiquement par sa relation à ses parents, dévoré par ses addictions et finissant dans une carrière d'imposteur, à la Jean-Claude Romand, c'en était assurément trop pour moi, pour des raisons qu'on ne va pas creuser ici. Plaisir, tout de même, de repérer 1) la mère de Fassbinder en bourgeoise pressée qui grille une place au héros dans une queue, et 2) le mec/souffre-douleur de Fassbinder de l'époque, Armin Meier, dans le rôle du gentil contremaître.

(C'est une des qualités du film que de ne pas "cointégrer" toutes les formes d'aliénation; on nous épargne ici la critique des banques (pourtant aux premières loges dans cette histoire de surendettement) et du patronat du BTP (qui ressemble au management de la SG depuis Kerviel, ils passent leur temps à insister dans le film pour que notre beau blond prenne des vacances)).

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6 mai 2011

Un Mare a Mare centre

Un grand bol d'air:

J0: Pont de l'Abatescu - Serra di Fiumorbu. Une montée au-dessus de la plaine orientale, dans la forêt. Le coup de fil. Fati. Le gamin avec une perruque de blonde. Dr House. Le fromage corse qui pue. Le village en face, au sommet de la colline.

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J1: Serra di Fiumorbu- Catastaghju. Encore une balade de crête. Matinée radieuse, ça se couvre vite. Un endroit mal balisé. Une clairière. Le torrent et l'usine hydroélectrique. Les Allemands qui se baignent tout nus, même que les gens d'ici leur collent des pruneaux. La très-bavarde et très-étonnante Mme Paoli. Le Rescue, les fleurs de Bach. Plus belle la vie. L'accident du fils. Un froid de canard.

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J2: Catastaghju - Cozzano. Encore une aube magnifique qui va dérailler. La cascade. Les torrents ne sont pas si méchants (contrairement à l'an dernier). La bergerie avant le col. La dernière vue sur la plaine orientale. La Bocca di Laparo: là où le Mare à Mare coupe le GR20, la ligne de partage des eaux. L'orage. La grêle. La piste. La salamandre. "Où sommes-nous, quel temps fait-il?" Les enclos à cochons. La verte vallée du Tavaro. Le monument au morts avec Don Antoine et Jules François de Jean Dominique. L'hôtel à Cozzano.

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J3 Cozzano- Guitera les Bains. Il pleut, et franchement. Sur la route de Zicavo (surtout, penser caveau de famille et surtout pas Zevaco) avec P et G. Zivaco: le mariage royal, le gisant du monument aux morts, les terrasses. Le pont devant la cascade. Le chemin à côté du mur en pierres. Le pont au-dessus du ruisseau, où je fais le singe. La trouée sur Zicavo. L'adoration du cône. La traversée du Tavaro. Devant Dumé's Café, le bain d'eau chaude sulfureux. Les gambettes de ces quatre messieurs immortalisées. Le chemin qui monte vers Guitera. La verte Normandie. Le gîte de Paul Antoine (excellente cuisine, très beau gîte). Encore et toujours, la présence réelle: "Elle touche Castro, il existe vraiment".

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J4 Guitera- Quasquara. Prévisions météo apocalyptiques; temps très venteux, un peu humide, mais pas désagréable du tout, finalement. Passage d'un petit col, vues sur une nouvelle crête: on est sur l'autre versant de cette vallée du Tavaro que l'on traverse en oblique. Les beaux châtaigniers. Frassato. Le joli et aimable joggeur. La glycine. La boîte aux lettres avec 25 noms (pour une petite maison). Le gîte de Quasquara: encore un endroit très recommandable, accueil sympathique, excellente cuisine, splendide salle de bains (le reste va être rénové). La vue sur le tombeau. Glee (mi piace).

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J5 Quasquara Col Saint Georges. Temps magique au lever du soleil, qui va se gâter. Grimpette salée pour atteindre Bocca di Foce: panorama sur le Monte Retondo et les montagnes du nord. La vue sur l'aéroport (on l'a vu! mais que de nuages). La balade de crête. Les motocrosseurs. Théorème: il n'y a pas de plats: il n'ya que des grimpettes, taillées dans la ligne de plus grande pente, et suivies de descentes équivalentes. Les bruyères (géantes!) et les arbousiers. Le Col Saint Georges. La nappe est propre, pas les taies d'oreillers. Les braiements cosmiques de l'âne. L'auberge rouge.

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J6 Saint Georges-Porticcio. La mort de Ben Laden. Après le col, ça remonte, pas longtemps. Le tronc commun avec le Mare Monti Sud. Les vues sur le golfe d'Ajaccio, sur Sainte Marie Siché et sur les montagnes du Nord (magnifique). La descente, finalement. Le vent. La route en corniche. La descente vers Porticcio: la villa en hauteur, la tour génoise.Notre pique nique déclenche une averse. Le cimetière. La voiture de Madame Mère.

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23 avril 2011

maintenant que c'est débouché, je ne vais plus voir que des ballets ou des films muets

* Mats Ek à Garnier (grâce aux bons offices de Klari). Une Maison de Bernarda Alba (Bernarda qui frappe de grands blams sur le haut du guéridon sous lequel se réfugient les cinq filles apeurées comme des souris) et A sort of..., un ballet surréaliste et grotesque sur une musique de Gorecki (qui me fait regretter d'être à court de cérumen (les mauvaises musiques font parfois les bons ballets; je n'aime pas beaucoup la façon dont Ek utilise Bach dans Bernarda Alba, une musique de l'autorité et de la pompe)).

* J chez E: beaucoup de belles choses, notamment la sonate D 845 de Schubert dont le finale cite le 24ième caprice de Paganini, mais surtout Vallée d'Obermann. Avec ses retards de résolution rappelant l'épée de l'épigraphe de Byron, avec ce mi majeur flamboyant qui conclut.

* Au cinéma, Essential Killing. Devenir chien, ou cheval. Une bonne introduction à une randonnée qui s'annonce humide.

20 avril 2011

ça y est! c'est enfin débouché....

.... un vulgaire aspirateur a été plus efficace que la chimie lourde. Même avec une oreille gauche parfaitement bouchée, la semaine passée, j'ai cru entendre, en mono, en parfaite bonne lorraine que je n'ai jamais cessé d'être:

  • un Pelléas historique sans être crachotant : avec un Pelléas /Keenlyside lyrique et viril – beau, même, ce qui ne gâche rien, disons-le -, une Mélisande/Dessay subtile et délicatement peste ("je suis malade aussi"), un Golaud/Naouri deluxe, comme les potatoes, loin de la brute obtuse que certains se plaisent à camper (dimanche)
  • plusieurs vieux-blogueurs -  j’entends par là non pas des héros de la Khovantschina mais des blogueurs d’âges et de religion varié(e)s ayant commencé dans le métier vers cette fatidique année 2004 – rencontre marquante avec l’un d'eux que, bizarrement, je ne connaissais pas en vrai, malgré nos nombreuses connaissances communes (dimanche)
  • un public bienveillant envers un programme trop riche (tangos, Mozart et jodls) et rendu fou, fou, fou par une Mythique Tarte au Citron (mercredi dernier)
  • un ouvrier italien en train de faire son travail de deuil avec des méthodes peu orthodoxes (vendredi)
  • un tyran roumain dont on suit avec inquiétude le vieillissement : l'homme fort prenant un plaisir manifeste à aller dans le sens opposé à Moscou en 1968 se fige au fil des ans jusqu’aux pathétiques séquences finales, visite de boulangeries où les employés applaudissent mécaniquement, sermon devant des hauts dignitaires encaissant la novlangue debout et en s’ennuyant ferme. Déchéance ponctuée par quelques souvenirs de visites officielles; palme d’or à la Corée du Nord pour le spectacle de ses foules, plus mobile que la Chine, plus coloré que la Grande Bretagne qui gagne le prix du spectacle le plus exotique (samedi)
10 avril 2011

AT/HG (1986)

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(cf cette note qui m'a donné envie d'aller voir l'exposition)

5 avril 2011

les Pražák aux Bouffes du Nord

Programme pas vraiment sortant des sentiers battus mais solide et copieux: l'opus 3 de Berg; Ainsi la nuit, de Dutilleux et le 15ième quatuor en la opus 132 de Beethoven. Et puis j'étais curieux d'écouter les Pražák en concert, que je n'avais jamais entendus autrement que dans un disque Schönberg que je n'aime pas beaucoup (à cause d'eux, je précise).

Impression mitigée, à vrai dire. Leur Berg m'a paru terne, pas vraiment engagé (la formule finale, par exemple, sans fougue....). Le Dutilleux, en revanche, a été superbe de bout en bout (joueur, rigolo, un festival d'intelligence). Dans le Beethoven, après un premier mouvement poussif, de très bons moments dans le menuet; et puis le chant de reconnaissance joué de façon très inhabituellement allante, ce qui a pour mérite de ne pas s'enliser sur la fin du mouvement (qui reprend une force qu'il n'a parfois plus). En somme, en forçant le trait, j'ai l'impression qu'ils sont meilleurs dans les pièces de genre ou les types d'écriture homogène que dans les discours un peu complexes. Et j'ai préféré le violoncelliste (placé au centre du dispositif) au nouveau premier violon (malgré ses qualités).

A l'entr'acte, j'ai eu la bonne surprise et le grand plaisir de tomber sur S. que je n'avais pas revu depuis le Grand Schisme (en fait, pas vraiment surprenant sachant sa passion pour Dutilleux) et son ami O (aux Bouffes du Nord, le fond de la scène est rouge, camarade).

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