Brahms/ Jerusalem
Un concert où on était, sans l'avoir fait complètement exprès, littéralement aux pieds du (magnifique) altiste du quatuor de Jerusalem (que buvait des yeux le second violon, disposition oblige). Programme qu'on n'entend pas si souvent:
- l'opus 51 n°1 (do mineur). Celui très âpre (avec le carburant de l'alto qui se réveille pour une coda mémorable à la fin du 1er mouvement).
- le 1er quintette (fa majeur opus 88) avec Amihai Grosz (l'altiste du quatuor avant Ori Kam). Un fa majeur sportif et jovial (la transition vers la réexposition: une machine à ronronner qui s'emballe). Grand mouvement lent avec deux parties centrales sautillantes et une fin à soustractions.
- l'opus 67 (si bémol): celui à la Haydn (avec des moments bizarres où Brahms se force à faire du Brahms, au lieu de continuer avec ses délectables petits jeux rythmiques). Merveilleux 3ième mouvement à solo d'alto (où Brahms fait du Bach). Un finale à variations (avec un bel épisode en sol bémol majeur à pizzicati magiques), qui conclut avec le thème du 1er mouvement, entrelardé de fusées descendantes que je trouve irrésistibles.