samedi 21 janvier 2017

Mahler 6 (LSO Rattle)

Toujours et encore la même splendeur.

Cette fois-ci avec l'Adagio avant le Scherzo (certains ont de bons arguments pour cela): cela permet une transition intéressante entre le Scherzo (qui se dissout) et le finale avec ce motif qui surgit, mais j'entends le Scherzo comme un double du 1er mouvement (notamment les tire-tire-tire des contrebasses.... une marche infernale), comme dans la Hammerklavier, et c'est problématique de les dissocier. 

Cette fois-ci avec 2 coups de marteau (dans le développement du finale) et pas 3 (rien au début de la coda). J'étais bien placé pour observer l'armada de percussionistes à l'oeuvre: clarines, marteaux, cymbales (3 dans le finale), grosse caisse (avec coups de latte sur la tranche, très sonore et mat - dans le Scherzo je crois). Et la porte ouverte pour faire entendre un cuivre en coulisse dans l'introduction du finale.

 

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jeudi 22 septembre 2016

Mahler 10 (première fois en vrai)

pour l'Adagio, ses 6 dièses à la clé, son moment de vérité: l'accord qui agglomère les notes, la trompette qui tient une note qui survit à l'accord.... la tension des cordes qui font redescendre la trompette, et tout est résolu. Fin décantée des notes étrangères, fa# majeur (presque) pur.

pour la rythmique (bulgare?) du II, avec ses changements de mesures permanent. Il n'y a ça nulle part ailleurs, chez Mahler, non?

pour la fin du IV avec ses enchaînements de bruits (schattenhaft, comme dans la 7ième)

pour l'introduction du finale, riante à souhait. Ces coups de grosse caisse tutta forza sont parfaits pour plomber l'ambiance (astuce) et empêcher les contrebassons de sortir de l'état d'ectoplasme.

Sentiments mitigés, en particulier dans le finale. J'ai du mal à croire - sait-on jamais - que Mahler aurait pu composer un pareil solo de flûte... et se convertir si vite à la musique américaine des années 40. 

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jeudi 27 octobre 2011

Mahler Berg au Châtelet

Crépuscule du cycle Mahler/ ONF/Gatti, avec le concerto de Berg et Le chant de la terre de Mahler, sur un fond de scène orangé et lumineux. Dans les deux cas, les solistes impressionnent plus que l'orchestre. Frank Peter Zimmermann m'a plus passionné que Gidon Kremer dans le concerto de Berg, avec un jeu athlétique et contrasté. Beau moment Hameln: Zimmermann a soudainement reculé au niveau de ses collègues violons du rang et on a vraiment eu l'impression qu'il les emmenait un par un vers une issue que l'on pressent fatale (chair de poule). Content d'avoir pu enfin entendre Lemieux (aphone ce jour-), chanteuse subtile et raffinée, magnifique dans Abschied. Découverte des sous-titres grâce à mon voisin au moment pile où tout signifiait le printemps (gazouillis de flûtes en rut et enthousiasme suspect du ténor). Un grand merci à Laurent.

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lundi 19 septembre 2011

Un petit topoguide du premier de la Neuvième

Comme j'étais vexé comme un dindon de n'avoir rien suivi l'autre jour, j'ai repris partition et Vignal. Ce qui suit ne prétend pas à la génialitude (ou à l'exhaustivitude) mais vise à fixer par écrit ce que je crois avoir compris du 1er mouvement de la 9ième, là, à l'instant t (donc, pas tout, loin de là; on peut aller lire  des choses très bien).

Donc, sonate si on veut. C'est une forme sonate qui ne bouge pas beaucoup. On entend surtout le retour fréquent (au moins sept fois) d'une mélodie en ré majeur à quatre temps, bien cadrée, stable et calme, qui a une tendance fâcheuse à l'évasion vers quelque chose de plus passionnel et hystérique qui donne un peu mal au coeur (souvent en si bémol). Comme les trois premières occurences du thème sont assez intégrées, je veux bien qu'on appelle cette séquence exposition; le développement a sa symétrie (une zone de musique très émiettée à son début et à sa fin, et puis deux séquences Parsifal-thème-excitation en son milieu, on y reviendra). Après un climax difficile à louper, la réexposition reprend la grande mélodie et liquide la phase d'excitation. Tout cela repose sur un très petit nombre de motifs. Admettons, donc sonate plutôt que rondo ou variations, même s'il n'ya pas vraiment de voyage, mais une série d'élans contrariés.

Les mesures 1 à 6 ("Introduction") présentent cinq motifs principaux, très simples (les noms sont de ma seule et unique responsabilité, pas la peine d'appeler l'asile le plus proche):

Corne des brumes (rythme pur, non rétrogradable, c'est à dire qu'on peut le lire à l'endroit à l'envers sans qu'il change, repère sonore très audible qui apparaît mesure 1, au début et à la fin du développement, on y reviendra; griffe sonore de l'éternité?)

corne des brumes1

Horloge (tictac motoriste), sans doute le motif le plus important de tous

horloge

Une vie de héros (les cors, les quartes, l'affirmation de soi, aller gambader sur le cercle des quintes, toussa)

heldenleben

Frisson (déjà issu de Une vie de héros? en tous cas son ombre, son fantôme)

batterie

Seconde descendante (hommage semble-t-il à Beethoven et au Lebewohl de la sonate Les Adieux)

adieu

met en branle avec l'aide du Frisson une grande mélodie en ré majeur (1ère occurence du Thème, à 7: c'est l'Exposition, qu'on pourrait faire démarrer à 1, tout de même)

Première tentative d'évasion à 26 en ré mineur. La musique se fait plus plaintive et se construit avec un motif que j'appellerais bien Arpège noyade (parce qu'il est anxiogène, chromatique et sans cesse répété, comme si l'on se noyait dedans).

arpegenoyade

Séquence très lyrique culminant avec 44, Fanfare lugubre (qui n'est pas toujours lugubre, et sonne parfois comme une prophétie)

fanfaregolaud

qui lance à 47 le retour du Thème (2ième occurence), à son plus flamboyant, dilaté en ré majeur, avec seconde devenue neuvième pour qu'on ne la reconnaisse plus (erreur). Première tentative de filer en si bémol, vite avortée par une modulation déchirante et soudaine (mesure 63-64, un de mes moments favoris, brutal et amer), retour du thème, moins fort, retournant au silence (3ième occurence). Avec le motif adieu en sforzando piano (promis à un brillant avenir). Fin d'un premier cycle. 

Changement d'éclairage, mais pas de matériau. On passe en si bémol (à 80), mais ce sont encore Arpège noyade, Heldenleben et Fanfare lugubre qui font monter l'excitation pour ....ce que j'appellerai Alma, au hasard. 

alma

A 108, coup de Corne de brume, démarrage de ce que Vignal appelle le Développement. On en si bémol mais on va vite rentrer en ré. Vaste séquence où domine l'esprit de l'introduction, musique éparse (Horloge), désolée et fantomatique. C'est encore la harpe qui met en route quelque chose (137) à partir du motif Horloge, qui perd son silence central et devient un mouvement continu (encore un de mes moments favoris): une montée dolente, à la Parsifal.

A 148, 4ième occurence du thème en ré majeur (un peu varié rythmiquement, mais très reconnaissable). Qui file en si bémol (c'est une maladie). Fanfares, Heldenleben, Horloge et climax sur Alma, évidemment (196). Qui file comme une aguille, Arpèges noyade au contrebasson, on est très très mal. 211 varie Arpège noyade en musique de cordes très fauve (sur cordes graves), en si b mineur. Toute cette section conclut sur Fanfare lugubre, répétée trois fois, de moins et moins fort et perdant sa rythmique (et là, bien lugubre comme on aime). A 252, c'est le désert, il n'ya plus que des batteries. Même atmosphère à la Parsifal qu'avant 148

A 267, 5ième occurence du thème, au cor. Cela dure très peu. L'appel d'Alma est trop impérieux (296 et surtout 308, Höchste Kraft, en si majeur). C'est là le moment (314-316) qui m'avait tant frappé au concert, corne des brumes sur do bécarre aux trombones, deux fois, entrecoupé de l'horloge aux timbales tutta forza. Le moment où Berg voit l'annonce de la mort. En fait une zone d'indécision voisine du climat de l'introduction (et du début du "développement"). Qui s'ordonne en une marche funèbre avec le saisissant ostinato crescendo des timbales, qui se transfère aux cloches+ harpes (effet terrible), aux altos (dans l'aigü), aux clarinettes..... Le moment gloss des violons (332) est irrésistible. Mon royaume pour cette marche!

A 347, 6ième occurence du thème, en ré majeur (Réexposition, nous dit Vignal; il a sans doute raison, vu l'importance de l'épisode qui précède). Délicieuses et putrides dissonances à 356 (la#! mi#! le venin progresse, le mouvement devient tout violet). Vers 363 on file en si b majeur, mais ce n'est pas pour retrouver Alma (disparue). Fanfare lugubre superposée à arpège noyade jouent leur rôle d'étouffoir (372) et nous mènent à 376 à un passage chambriste étonnant (qui renvoie à 32-33 et 86-87 selon Vignal, je ne l'aurais pas inventé). Musique indifférente, décolorée, associant flûte, hautbois, cor et contrebasse.

A 406, on s'installe en ré majeur pour ne plus en bouger (Coda). Fanfare lugubre s'évapore (412). A 434, on a quelque chose comme la 7ième occurence du thème (sa liquidation) au violon solo. La fin est géniale: sur l'adieu (fa#-mi du hautbois), on a fa#-la comme harmonie (quelque chose de suspendu et d'improbable), mais il manque le ré... il arrive (c'est le fa#mi ré qu'on aura attendu durant tout le mouvement, rendez-vous compte!), éthéré sur des harmoniques des cordes et prend le relais des autres notes qui ne tiennent pas. Un ré qu'on aura désiré tout le mouvement. Génial.

Pour suivre en écoutant: mesures 1-79 (Introduction, triptyque du Thème)

 

mesures 80-107 (Alma)

 

mesures 108-173 (début du développement)

mesures 174-210 (suite)

mesures 211-266 (suite)

mesures 267-346 (suite)

mesues 347 à la fin (Réexposition)

 

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vendredi 16 septembre 2011

Une 9ième de Mahler au Châtelet

3>2>1>4 ce soir.

3: C'est toujours mon mouvement favori: irrespirable, hideux, violent, comme j'aime. La descente en enfer (ré) des trombones. La scène de paradis bien sulpicienne. Accélération fulguranteà la fin.

2: Le ländler ironique en do majeur, puis en fa. Coupé par un mouvement plus rapide qui tournoie sur le plan harmonique (des cycles de quinte à vomir partout).

1: le grand magnifique mouvement initial. Melancholia. Avec sa somme de gestes initiaux (les petits ingrédients qui finissent par s'agréger, la harpe en bec bunsen qui déclenche la ligne des violons - ne jamais la sous-estimer). J'aimerais bien être le timbalier (ré fa *stop* sol fa) qui casse l'ambiance. Et celui qui appuie l'interrupteur qui fait que tout l'orchestre ressemble soudainement à un asile d'aliénés ou une classe quatrième au mois de mai (Al-maaaaaaaaaaaa). Mais je ne comprends toujours rien à la structure: ce n'est pas une forme sonate, et je ne souhaite à personne une pareille déception.

4: l'adieu au monde (en réb). De vous à moi (j'en entends qui trépignent, là), ce mouvement m'a toujours laissé froid. Et sa fin diaphane, je la trouve infiniment moins intéressante que celle du Chant de la terre et même des autres mouvements de cette symphonie (tous remarquables dans leur genre).

Drôle de disposition: une couche de violons (1 à gauche, 2 à droite), une couche d'altos (séparés) et les violoncelles, sur estrade de face. Pour une envie subite de Mahler live, le résultat est probant: c'est quand même tellement mieux qu'à la radio...

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lundi 30 mai 2011

Bon, j'ai assez écrit d'horreurs ici et là sur l'année Mahler pour être obligé de me rendre à l'évidence....

.... la respiration du cor anglais, de la clarinette, la pulsation de la harpe dans le grave, le timbre des voix ..... Ich bin der Welt abhanden gekommen est un lied sublime, et une musique parfaite pour le calmer le baby blues qui a l'air d'affecter la plupart d'entre nous, après concert. Quelle émotion, l'autre soir avec Catherine Dune.... 

 

(En stock ici, j'ai Fassbaender, Hampson et Ferrier, je serais bien incapable de les départager - mais Norman est très bien aussi sur youtube)

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mercredi 10 février 2010

l'EIC s'orientalise

Avec:

- Rain Tree, une pièce de Takemitsu pour 2 marimbas et vibraphone: c'était doux et très relaxant (hum)

- Noise: une création d'Ondrej Adamek, pour grand ensemble. Un hommage à la culture japonaise, avec beaucoup d'effets bruitistes très réussis - notamment la harpe a fait des trucs avec un machin (si vous voyez ce que je veux dire), mais aussi les cordes graves se sont défoulés avec des oua-oua d'amplitude variable, à la Xenakis, et le grand jeu pour le spectateur était de détecter lequel des musiciens venait de déclamer une insulte en japonais. J'ai trouvé que ça tenait bien le coup sur la distance (une demi-heure pour trois mouvements que j'aurais du mal à découper, mais le propos était cohérent et facile à suivre).

- Le chant de la terre, dans la réduction Schoenberg (achevée en 1983 par Rainer Riehn). Belle mezzo (Lilli Paasikivi, souriante et au timbre magnifique). Rien à faire, la masse des cordes me manque,  le quatuor a du mal à passer le mur des vents, le n°4 sonne acide et strident. C'est beau localement, par exemple au début du n°2 (avec l'écoulement du violon solo) ou dans certains moments de Abschied, mais je reste un peu sur ma faim.

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jeudi 23 octobre 2008

Beaucoup de cor, et Goerne


Un très beau programme ce soir à Pleyel:

1) Schumann: Ouverture de la Fiancée de Messine. Une musique sombre, sous pression et plutôt variée, pour du dernier Schumann. Dans l'introduction lente, bizarres arpèges rapides aux altos.... ne débouchant sur rien.

2) Schumann: Konzertstück pour quatre cors. Du Schumann pur jus, à la fois virtuose et introspectif. Dans le 2ième mouvement: la densité de cors baisse (chômage technique pour #3 et #4). On met du temps à comprendre la pulsation, petit jeu très malin. Belle partie centrale frémissante et lyrique. Finale festif.

3) Mahler: Des Knaben Wunderhorn. Grand moment avec Goerne. Je prête attention aux paroles, pour une fois. Deux des poèmes sont de la critique musicale; celui avec les morues qui aiment le sermon, mais veulent rester morues; celui avec l'âne qui préfère les tierces du coucou au chant sophistiqué du rossignol. Le poème sur la vie terrestre est bouleversant et me touche plus que Urlicht, qui suit, avec son choral de cuivres (forcément rougeâtres) et sa forme bizarre (c'est ça le problème avec l'éternité).

 

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mardi 24 octobre 2006

Mozart Mahler Barenboim au Châtelet


C'était lundi soir.

Mozart: 23ième concerto pour piano

Celui avec le mouvement-lent-en-fa#-mineur-pour-créatures-sensibles (qui en fait n'est pas si mal, surtout dès que l'orchestre rentre. Il y a un ré bécarre qui fait un effet boeuf - une sixte napolitaine qu'on appelle ça - juste avant les hoquets de la fin aux cordes -qui rappellent que c'est une danse, une sicilienne (non ?) et pas juste un machin-mièvre-pour-créatures-sensibles). Je ne me souvenais plus du premier mouvement, une des choses les plus apolliniennes qu'ait écrites Mozart, avec exceptionnellement peu de chromatismes languides, une sorte de dialogue idéal entre le piano, les bois et les cordes. Je n'ai pas été très emballé par le finale hier soir, trop agité du bocal et très instable rythmiquement (et avec quelques blagues malvenues, aussi).

Mahler: VIIième symphonie

Celle où un clapotis de rame suscite une musique ambitieuse, classique, diluvienne, équilibrée, démesurée, criarde, torrentielle, cassante, grouillante, ricanante, éclatée, minaudante, incandescente, hyperconstruite, dansante, bruitiste, soldatesque, histrionnique, chaotique, galactique, stridente, disjonctée, hypercalorique, catastrophique, boursouflée, décadente, grattouillante, sifflante, caressante, stéréophonique, hypermnésique, respectueuse de la grande tradition allemande, incantatoire, linéaire, obsessionnelle, torpide, flamboyante, catatonique, hénaurme, moderne, percussive, néo-classique, plébéienne, cubiste, cryptique, dissonnante, pastorale, urbaine, humoristique, infernale, hurlante, joueuse, chuchotante, clapotante, tintinnabulante, beuglante, sarcastique, rutilante, éteinte, digressive, insubmersible, dépressive...indescriptible peut-être ?

Deux-trois fils d'Ariane. On perçoit souvent le cafardeux fa#-ré-sol# liminaire dans le 1er mouvement, à la réexposition par exemple, avec une contrebasse solo affolée dans l'aigu; mais aussi à la fin du 3ième mouvement, si je ne m'abuse. Dans l'exposé de ce thème, Barenboim met bien en relief les notes répétées aux cordes sous le tenorhorn (auxquelles feront écho, peut-être, les notes répétées du mouvement à mandoline). Il prend le 3ième mouvement, Schattenhaft, très vite et fait du chaos une danse frénétique. Dans le deuxième nocturne (la sérénade pastorale en fa majeur à cordes grattées déjà citée), je guette le retour de la cantilène, le débonnaire fa-fa-mi-ré-do aux cordes. Le finale, une semaine grasse cubiste, avec ses tonalités qui se télescopent (do qui coupe la parole à mi), ses quartes, son humour grimaçant, se conclut avec le retour du thème du premier mouvement, dans un contrepoint acide, sans concession. Cette symphonie est et reste l'une de mes trois préférées chez Mahler (avec VI et IX).

Un mot de Barenboim: sa gestique est magnifique à regarder. Notamment quand il fait tomber le son (avec le bras gauche). Il occupe tout le terrain, debout ou assis. Le résultat vaut le déplacement.

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vendredi 28 avril 2006

Abbado dans Mahler et Schönberg au Châtelet

 

Hier soir, concert gvgvsso-mbresque : orchestre de luxe et chef de rêve (Gustav Mahler Jugendorchester sous la baguette de Claudio Abbado) dans deux chefs d'oeuvre: le Pelleas de Schoenberg et la 4ième de Mahler. Le GMJO ressemble à un amphi bondé (ça, il en faut du monde pour Pelleas) d'étudiants au look de mannequins d'Armani, excités comme des puces à l'idée de travailler avec Abbado. A la fin des morceaux, ils organisent eux mêmes la claque et à la fin du concert, tout le monde s'embrasse sur scène (ce n'était pourtant pas la fin de session). Dans lePelléas (très loin de Debussy, une colossale forme sonate en ré mineur), formation monumentale mais écriture transparente, chambriste ; Abbado impressionne par sa capacité à faire ressortir les lignes secondaires. La 4ième de Mahler (qui n'est pas ma préférée) a gagné d'un coup 10 points à mon Argus personnel, notamment le 1er mouvement, géré avec des superbes pianissimi, d'où émergeaient des éclats de son avec un relief et un humo(u)r incroyables. Magnifique violon solo dans le deuxième mouvement, devant jongler avec un deuxième instrument désaccordé d'un ton, qui pendait au pupitre comme un jambon dans un museo del jamon madrilène (photo). A part ça, les pianissimi du mouvement lent étaient moins beaux que ceux du premier et je n'ai pas trop aimé la chanteuse (pourtant très expressive). Abbado a eu l'air ravi de ses poulains, il y a de quoi.

(heu, au fond, pourquoi n'ai-je pas directement écrit une ode au jambon ?)

Add : Laurent y était aussi.

 

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