dimanche 4 décembre 2016

les joies du 4 mains

Concerts de l'orchestre pédé: concerto de Schumann (qu'on gagne toujours à fréquenter), et 4 des danses slaves de Dvorak, qui n'ont cristallisé qu'au moment des concerts (avec l'orchestre complet et les sections de percussions). Finalement, le plus beau moment de musique a peut-être été cette fantaisie (surprise!) de Schubert, jouée à 4 mains par Joël et Adeline, que j'ai pu voir de très près. Très amusé surtout par la partition: à gauche la partie du bas, à droite cette du haut.....

 

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lundi 7 mars 2016

Schubert au Wigmore Hall

Enthousiasmant récital Schubert d'un jeune baryton, Benjamin Appl (qu'il ne faudrait pas confondre avec Peter Pears), aux nombreuses qualités: talent de comédien (le Trinklied D888...) et de diseur, ironie à froid de celui qui a l'air de ne pas y toucher. Au programme, seize Lieder, depuis Adelaide D95 (qu'on ne trouve pas que dans la famille Beethoven) jusqu'au Chant du cygne (Herbst et deux bis, Ständchen et das Fischermädchen), en passant par quelques Lieder très connus (An Silvia, par exemple). Quatre découvertes (ou redécouvertes): 1/ Der entsühnte Orest, que Appl prend très lentement, très impressionnant, plus comme Fischer-Dieskau que Prégardien que j'avais dans l'oreille 2/ Fülle der Liebe (plénitude du timbre, même si Graham Johnson joue très- trop?- fort ces accords pleins); 3/ der Einsame (dont je me rends compte qu'il est un lied très fréquenté) 4/ An die Laute (qu'Appl chante avec davantage d'ironie - Nachbarn aber, Nachbarn nicht! - qu'ici, Wunderlich)

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samedi 23 janvier 2016

Biennale 2016

Trop peu de quatuors (les quatuors avec piano, ça ne compte pas):

Lundi: Arditti (à V2 hipster)/ Manoury (Fragmenti) et Jerusulem (à alto en brun quand les autres sont en gris, la sécession menacerait-elle?)/ Chostakovitch 12 et Beethoven op 18 n°1. Fragmenti pas mal, comme du Kurtag ou des bagatelles, une succession de pages à idée unique. Beaucoup aimé le pas de vis de l'Accelerando (varié par des modes de jeu, avec toujours un instrument qui reprend un tempo plus lent). Chosta 12: celui avec un mouvement lent initial et les 3 mouvements suivants compactés (six jours plus tard, j'ai encore la rengaine du scherzo dans la tête; inquiétude: et si c'était une juste une musique vulgaire et dépressive?). Beethoven 1: ils prennent l'idée initiale en poussant (bonne idée), comme si c'était une question. Joie parfaite du finale, musique magnifique.

Jeudi: Artemis/ Bach-Piazzola (en trio à cordes), Schumann op 47 et Brahms op 60. Concert dédié à la mémoire de Friedemann Weigele. La période deuil touche à sa fin puisque le quatuor a annoncé le recrutement d'un V2. Perception un peu spéciale dans la mesure où le souvenir d'avoir joué le Schumann (avec déséquilibres cachés et écriture lacunaire dans le mouvement lent, et une jubilation un peu académique dans le finale) et le Brahms est encore tout frais.

Vendredi: musique française avec Batiashvili, Braley et G Capuçon. Je me sens comme un koala apeuré tellement ma voisine a l'air malade et sent l'eucalyptus. Retenons le trio de Ravel (le pantoum fait plaisir à voir) et, de Dutilleux, les strophes sur le nom de Sacher et Ainsi la Nuit, cet immense chef d'oeuvre. 

Dimanche: je me demande pourquoi j'ai pris ce billet, c'est Schubert 15 (ça va bien 5 minutes) et Chostakovitch 15 (un valium puis une balle dans la tête). On verra bien demain. 

MAJ du lendemain: très beau Schubert, tout de même (même si j'ai mieux cerné ce qui me déplaît: la virtuosité, le caractère non-démocratique de ces longues lignes mélodiques - qui ne sont déjà plus dans l'esthétique classique; ce qui m'a plu: les dos bécarre qui font tout chavirer dans le 2ième mouvement et le scherzo, âpre, avec des notes piquées mémorables. Quant au 15ième de Chostakovitch, même structure générale que le 12; mouvement lent initial (avec un thème paléolithique de 3 notes et un rythme dactyle.....), scherzo et marche funèbre bien kitsch (avec une série de 12 sons grimaçante - parce que - et une valse déteinte), et réminiscence de ces joyeux moments dans le finale. Note pour moi: éviter les derniers quatuors de Chostakovitch.

 

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dimanche 26 janvier 2014

Biennale 2014

A la Biennale, trois concerts cette année:

  • les Borodine jeudi, à décongélation lente. Mozart congelé et soporifique (le ré mineur; à part le 1er mouvement, ce n'est pas ma tasse de thé avec son côté comte-qui-fait-la-gueule; dans le 1, j'aime beaucoup la façon dont les triolets investissent et contribuent à liquider la fin du développement et la fin du mouvement). Tchaïkovsky à température ambiante, rare et pas trop passionnant (à part un choral pas vibré, très blanc). Pour finir, Borodine cuit à point: souple, vivant et chaud. Il faut dire que Borodine n'a pas son pareil pour escagasser le point G de l'auditeur (avec, par exemple, le ré suraigü du 1er violon à l'extrême fin: retour à la vie civile, liquidation précipitée des affaires du quatuor ?) (ou, dans un autre genre, le retour du thème du Notturno, à ***, les deux violons en canon, l'alto en frotti-frotta et le violoncelle en pizz: effet irrésistible sur nos nerfs déjà grandement ébranlés par le duo violon/violoncelle, juste avant)
  • les Arcanto, dimanche. Avec Queyras et Zimmermann, je m'attendais à de beaux graves, mais ce que fait la 1er violon est d'une élégance et d'une intelligence incroyables. Au programme, deux Schubert (le magnifique Quartettsatz et le quintette, que je crois avoir trop entendu et qui m'intéresse moyennement, comme je suis peu porté sur l'aérobic et/ou la mystique). Et surtout le KV464 de Mozart, qui est décidément une des oeuvres les plus intéressantes de Mozart (je suis sidéré par les pianissimos des Arcanto, par exemple dans le menuet, très contrapunctique, qui tend parfois vers le silence)
  • pour finir, le quatuor de Jerusalem. Mozart, KV589 (celui en si bémol avec le violoncelle en vedette; avec le trio du menuet au pouls qui s'emballe, comme à l'opéra). Janacek: le 1er quatuor (celui avec le finale au thème de Katia Kabanovna). Et, ce pour quoi on était venus, le Smetana de ma vie. Voilà un quatuor en pleine possession de ses moyens (qui sont immenses....) 

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vendredi 20 décembre 2013

Grisey/Schubert

Hier soir, concert crépusculaire avec Vortex Temporum de Grisey et l'Inachevée de Schubert.

* Vortex Temporum - pas la première audition pour moi, mais c'était il ya plus de 10 ans si j'en crois ce blog. L'introduction chaleureuse de Boffard ("une oeuvre qui a toujours été là"). Les dédicaces à Zinsstag, Sciarrino puis Lachenmann. Le matériau de départ: les arpèges de Daphnis, les sons filés crescendo aux cordes. La cadence de piano véhémente à la fin du 1er mouvement. Le mouvement lent, très lent, coeur mystique de l'oeuvre, qui part de rien, monte du très grave à l'aigü avant de redescendre, où l'on entend beaucoup des 4 notes désaccordées du piano. Le 3ième mouvement est deux fois plus long que chacun des autres, plus touffu et complexe qu'eux. L'extrême fin, beau comme du Lachenmann (le battement de coeur, la musique détimbrée). 

* L'Inachevée, jouée très vite par les Dissonances. Le sublime conduit des cordes a cappella à la fin du 2nd mouvement (qui mène à deux chorals des vents, aventure extrême. Suivi des 12 mesures du scherzo (ce sera tout). En bis le mouvement lent de la 7ième de Beethoven (étonnamment en cohérence avec le 1er mouvement de Schubert).

 

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vendredi 20 janvier 2012

Biennale 1: Arditi/Rihm, Ebène/ Schubert Tchaikovski

les Arditti dans une création de Rihm (le n°13) , puis les Ebène dans un autre 13ième (le subliiiime Rosamonde de Schubert) et le 1er de Tchaikovski (une chose très bizarre). Point commun: trois musiques qui jouent sur les nerfs des auditeurs. 

le Rihm : un Rihm .... riche (well). Facile à suivre, musique à cellules qui prolifèrent (au début: des gammes avec un soufflet, une grande tension rythmique, on se croirait chez les Pygmées). A la fin, ça se calme et ça sent la citation (mais de quoi?). Le violoncelle s'excite souvent, tout seul. Je ne me suis pas ennuyé une seconde.

le Tchaikovski: quelle musique bizarre....le matériau initial de chaque mouvement est à la limite du simplet, mais gonfle jusqu'à prendre des proportions énormes. 1er mouvement à forme sonate à accélération finale (quelle drôle d'idée). Magnifique scherzo. Dernier mouvement: apothéose du tidada. Moment gênant où on a l'impression que les violons s'enlisent dans une formule sans intérêt: mais non, c'était juste pour laisser le temps à l'alto de se préparer.

Aussi: ici

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lundi 28 novembre 2011

Padmore et Fellner dans Winterreise

Il ya quelque chose de fantastique dans les aigüs de Mark Padmore.... quelque chose de déchirant, parfois, qui le rapproche de l'idiot de Boris (c'est un compliment). En tous cas, quelle palette de couleurs, du blanc évanescent au charnu et fruité. Et quelle science de la construction -  aucune afféterie aux endroits habituels, les Krähe, bellen et autres balises - mais une progression continue vers les climax (Grabe dans die Krähe), un pas en avant pour marquer la dernière strophe du Leiermann..... C'est un voyage très différent de celui de certaines de mes versions favorites (en vrac Fassbänder, Fischer-Dieskau, Prégardien, Goerne), mais c'est une version sérieuse, sans esbrouffe, qui force en permanence l'attention.

spotify: Auf dem Flusse

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jeudi 10 novembre 2011

Goerne / Schubert 1 (la belle meunière)

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mercredi 19 janvier 2011

Mark Padmore à Gaveau

C'est curieux comme les gens sont nombreux à aller communier dans des gros machins d'orchestre postromantique, et comme il n'y a plus personne pour aller écouter les confidences d'un monsieur seul sur scène avec son pianiste. Et pourtant, c'est tout aussi nourrissant, émouvant, impliquant.... C'était le Grand Frisson hier soir pour Beethoven et Schubert chantés par Mark Padmore. Voix claire, aigüs superbes et puissants, science magistrale de l'articulation (on sait exactement où va la phrase, quel est son relief, même si l'intonation allemande n'est pas parfaite), tempi souvent lents, permettant de bien ciseler les effets .... j'ai adoré.

Beethoven: Adelaide, Mailied, Neue Liebe, neues Leben, et surtout An die ferne Geliebte. C'est une musique plus intéressante que ce que je me souvenais, un mix solaire de Fidelio et de lieder de Schumann. Dans Adelaide (un air à accélérations successives), Padmore fait merveille dans les aigüs. Dans le grand cycle de l'opus 98, ce qui me frappe, c'est l'instabilité des humeurs, des tempis, des modes d'accompagnement....ça bouge tout le temps. Dans le deuxième lied (modulation en sol venant de mi bémol, effet boeuf que réussit aussi chouchou, évidemment), Padmore chante les deux premières strophes d'une voix blanche, ce qui rend le cri de la 3ième strophe complètement déchirant. Et la fin, où le piano chante tout seul comme un grand, on se croirait chez Schumann. (on comprend qu'il ait copié et cité cette musique, comme un fétiche).

Le chant du cygne, qu'on n'entend pas si souvent non plus... Padmore choisit de ne pas chanter davantage que ce qu'il y a dans le cahier D957, et il chante dans l'ordre du cycle (qui n'avait pas été choisi par Schubert). C'est un cycle plus composite que Le voyage d'hiver (d'ailleurs le pianiste, l'excellent Till Fellner, nous le rappelle en dépliant à chaque lied un nouvel accordéon pour éviter les tournes, jamais le même format, ça tourne au gag) mais toujours d'un niveau émotionnel incroyable, dans l'ironie ou la catatonie. Les graves de Padmore sont parfois insuffisants ("Rauschender Strom"), mais le Doppelgänger et la Taubenpost sont à pleurer. 

(sur Spotify, on peut entendre Padmore dans La belle meunière - ceci par exemple - et Le voyage d'hiver, mais pas dans le Chant du cygne. J'ai aussi un faible pour son album Britten - ceci par exemple)

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vendredi 26 novembre 2010

En présence d'un clown, d'Ingmar Bergman

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Des nouvelles post mortem d'une vieille connaissance qu'on a beaucoup aimée, et que l'on retrouve à son meilleur en nous parlant de musique. Le portrait d'un fou qui ne l'est pas tant que ça, un peu falstaffien, et qui se révèle très expressif pour parler à son médecin du moment où Schubert "coule", du moment où tout s'effondre pour lui. Cette empathie pour le dernier Schubert, entre la catatonie du Leiermann (et encore, on s'arrête avant l'arrivée de la voix) et l'enthousiasme délirant et suspect du finale de la IXième, fournit la matière d'une séance de cinéma qui, interrompue par un incendie (dans cette maison cernée par une tempête de neige) se transforme en un moment chaleureux et vivant de théâtre, auquel participent les spectateurs, de façon inattendue. 

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