samedi 28 janvier 2017

Schumann/ Gerhaher

Concert très intéressant, avec des cycles tardifs et du 1840 caché un peu partout.

3 chants opus 83 (1850): #1 Resignation (chomatismes tristanesques, scène de théâtre; un peu précieux comme du Wolf). #2 Die Blume der Ergebung (je n'ai retenu que les rimes toc de Rückert). #3 Der Einsiedler (l'ermite): choral un peu décoloré, musique zen thès Chants de l'aube; très beau.

5 (+1) Lieder opus 127. Les n°s 2, 3 (des recalés de Dichterliebe, Heine) et 5 (Shakespeare) sont de l'année 1840, et sont des chefs d'oeuvre. Le n°3 (Es leuchtet meine Liebe) est une histoire monstrueuse (un géant venu de nulle part vient détruire un couple). 

6 Gedichte (+1) opus90 (1850; Lenau). Le n° 2 (Meine Rose) et 4 (Die Sennin) ne sont pas mal.

3 Romances et Ballades opus 49 (1840). Avec Les Deux Grenadiers (Marseillaise et Empereur inside) et surtout Les Frères Ennemis (mouvement perpétuel au piano qui suit la lutte qui s'étend... sur des siècles)

 Le Liederkreis opus 24 qu'on ne présente plus (1840)

4 Chants opus 142. Le #2 et #4 sont du Heine 1840 Dichterliebe recalé. Le 4 (Mein Wagen rollet langsam): règne des retards, cahots des doubles croches sur le 3ième temps; étrangeté des épisodes centraux, tonalités éloignées, rythmique cassée. 

En bis: j'ai au moins retrouvé le #1, Warnung  opus 199 n°2. Texte bizarre, musique sublime (motif descendant unifiant au piano, indépendance du piano et de la voix, dit justement la notice du coffret DFK/ RSCH)

 

Posté par zvezdo à 12:45 - concerts - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

samedi 17 décembre 2016

c'était très bien cette exposition Beethoven #NOT

....mais il manquait mes deux tombeaux préférés de Beethoven (enfin, là où j'aime bien me balader, le dimanche):

1- cette séquence en la bémol majeur dans le 1er mouvement du concerto de Schumann (ici à 4'35''). Dialogue piano/ clarinette, dans une tonalité éloignée, calme. Bien sûr, c'est le thème de choral de hautbois du début (en la mineur) qui revient masqué; mais c'est surtout la sublime citation de l'air de Florestan (à 2'03'' ci-dessous). Ce moment suspendu, cette bulle euphorique, c'est la cellule de prison où Florestan/ Robert (aux cheveux artistement mal lavés, ci-dessous) va être sauvé par Clara/ clarinette/ Leonore. 

 

2- le finale de l'opus 60 de Brahms (à 24' ci-dessous). Citation presque encore littérale de Beethoven, du fameux sol-sol-sol-mib. C'est le violon qui fait les notes (sol-mib) et le piano le rythme - qui est très reconnaissable et va chauffer le discours, jusqu'à 24'59''- où la cellule rythmique envahit tout. C'est le ferment de la 5ième de Beethoven, mais c'est du aussi du très très grand Brahms.

 

Posté par zvezdo à 18:06 - musique blablas - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

dimanche 4 décembre 2016

les joies du 4 mains

Concerts de l'orchestre pédé: concerto de Schumann (qu'on gagne toujours à fréquenter), et 4 des danses slaves de Dvorak, qui n'ont cristallisé qu'au moment des concerts (avec l'orchestre complet et les sections de percussions). Finalement, le plus beau moment de musique a peut-être été cette fantaisie (surprise!) de Schubert, jouée à 4 mains par Joël et Adeline, que j'ai pu voir de très près. Très amusé surtout par la partition: à gauche la partie du bas, à droite cette du haut.....

 

20161204_181629

 

 

Posté par zvezdo à 23:00 - concerts - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

samedi 23 janvier 2016

Biennale 2016

Trop peu de quatuors (les quatuors avec piano, ça ne compte pas):

Lundi: Arditti (à V2 hipster)/ Manoury (Fragmenti) et Jerusulem (à alto en brun quand les autres sont en gris, la sécession menacerait-elle?)/ Chostakovitch 12 et Beethoven op 18 n°1. Fragmenti pas mal, comme du Kurtag ou des bagatelles, une succession de pages à idée unique. Beaucoup aimé le pas de vis de l'Accelerando (varié par des modes de jeu, avec toujours un instrument qui reprend un tempo plus lent). Chosta 12: celui avec un mouvement lent initial et les 3 mouvements suivants compactés (six jours plus tard, j'ai encore la rengaine du scherzo dans la tête; inquiétude: et si c'était une juste une musique vulgaire et dépressive?). Beethoven 1: ils prennent l'idée initiale en poussant (bonne idée), comme si c'était une question. Joie parfaite du finale, musique magnifique.

Jeudi: Artemis/ Bach-Piazzola (en trio à cordes), Schumann op 47 et Brahms op 60. Concert dédié à la mémoire de Friedemann Weigele. La période deuil touche à sa fin puisque le quatuor a annoncé le recrutement d'un V2. Perception un peu spéciale dans la mesure où le souvenir d'avoir joué le Schumann (avec déséquilibres cachés et écriture lacunaire dans le mouvement lent, et une jubilation un peu académique dans le finale) et le Brahms est encore tout frais.

Vendredi: musique française avec Batiashvili, Braley et G Capuçon. Je me sens comme un koala apeuré tellement ma voisine a l'air malade et sent l'eucalyptus. Retenons le trio de Ravel (le pantoum fait plaisir à voir) et, de Dutilleux, les strophes sur le nom de Sacher et Ainsi la Nuit, cet immense chef d'oeuvre. 

Dimanche: je me demande pourquoi j'ai pris ce billet, c'est Schubert 15 (ça va bien 5 minutes) et Chostakovitch 15 (un valium puis une balle dans la tête). On verra bien demain. 

MAJ du lendemain: très beau Schubert, tout de même (même si j'ai mieux cerné ce qui me déplaît: la virtuosité, le caractère non-démocratique de ces longues lignes mélodiques - qui ne sont déjà plus dans l'esthétique classique; ce qui m'a plu: les dos bécarre qui font tout chavirer dans le 2ième mouvement et le scherzo, âpre, avec des notes piquées mémorables. Quant au 15ième de Chostakovitch, même structure générale que le 12; mouvement lent initial (avec un thème paléolithique de 3 notes et un rythme dactyle.....), scherzo et marche funèbre bien kitsch (avec une série de 12 sons grimaçante - parce que - et une valse déteinte), et réminiscence de ces joyeux moments dans le finale. Note pour moi: éviter les derniers quatuors de Chostakovitch.

 

Posté par zvezdo à 23:14 - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

samedi 24 mai 2014

Voiture balai

Pour mémoire, vu:

un concert Currentzis (Dixit+Didon) en 3D (pas sûr que la 3D soit un progrès, mais on a l'impression que tout ce qu'on avait entendu jusque-là est raplapla) avec un bis mémorable, a cappella (Indian Queen)

un Platée très drôle (Carsen/Agnew),

la générale de la production Sellars/Viola de Tristan (qui m'a hanté pendant les 15 jours qui ont suivi),

une Flûte enchantée Carsen/Jordan avec un beau Tamino,

un Stravinsky/de Falla de l'Opéra Comique oubliable,

un récital catastrophe de Michael Volle (opus 35 + 24, Beshazzar et Der arme Peter). Moins catastrophe qu'un récital mémorable de la sublime Fassbaender à Gaveau; mais je n'ai pas aimé, même en faisant abstraction des problèmes de voix, cette façon de surscénariser les piques des lieder de Heine (der arme Peter, Tragödie); très loin du voile merveilleux que met Goerne, par exemple dans l'opus 35  n°2.

... et une création de Julian Anderson, Thebans, à l'ENO. Trois tragédies pour le prix d'une (une aubaine; mais c'est peut-être un peu court pour un projet d'une telle ampleur, on a juste le temps de suivre les grandes lignes de l'action). Acte I: la chute d'Oedipe (qui correspond à Oedipe roi), "le passé" (50'). Acte II: Antigone ("l'avenir"), acte II (20'). Acte III: Ila mort d'Oedipe (qui correspond à Oedipe à Colone), "le présent" (30'). L'(unique) coup de force du livret est de placer l'histoire d'Antigone avant la grande scène de la mort d'Oedipe dans la forêt sacrée. Musicalement, les actes II et III sont les plus facilement caractérisables, le II par un flux de noires régulières figurant l'Etat policier de Créon, à laquelle échappe Antigone (une idée simple.... trop simple?), le III par une séquence des bruits de la forêt (je lis dans la note d'intention que c'est l'accélération de la musique du début de l'acte I).... mais le reste de l'acte est assez hétéroclite (la fin, avec l'aigü d'Antigone, n'est pas très convaincante). La musique de l'acte I est plus difficilement caractérisable, il y a beaucoup de texte. Oedipe est souvent associé à des volutes de clarinettes; le choeur intervient dans des chorals impressionnants. La musique de Tirésias (une basse qui ressemble à une vieille femme) est associée à des bois très graves. Un des moments réussis est une musique en microintervalles en descente lente, donnant une impression de délitement. C'est globalement une musique non thématique (ça nous fait des vacances). Au total, je suis moyennement emballé. En revanche, la salle de l'ENO, le London Coliseum, quel confort et quel rapport qualité-prix....

Posté par zvezdo à 18:14 - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

jeudi 23 juin 2011

la fête de la musique cette année (mardi)

en deux temps:

- dans une cour pavée et joliment arborée et fleurie, petit massacre de l'été (RV315 de Vivaldi) entre très bons amis. C'était fort sympathique, localement comique (comme une course d'orientation ratée), franchement moche et dangereusement tectonique: c'est chez Ligeti, pas Vivaldi que l'un peut accélérer pendant que l'autre ralentit. Vous saurez pourquoi si cet été est très arrosé, avec de nombreux glissements de terrain. 

- sous la pyramide du Louvre, à l'invitation de l'Orchestre de Paris à plusieurs blogueurs (mais c'était ouvert à tous) un Konzertstück pour 4 cors et une symphonie rhénane expédiés en 55 minutes (un des cornistes avait sans doute un biberon à donner à 23h30). Tempi d'enfer dans les deux finales, tous deux à accélération conclusive de navette spatiale (début de décollage d'une partie de l'assistance). Programme plein de bonne humeur et sentant bon les joies du plein air. Plaisir de voir le ciel et la clarté diminuer progressivement (de 22h à 23h), sans les inconvénients phoniques du vrai plein air comme à la Roque d'Anthéron (ça sonne mieux dans la pyramide, qui elle-même sonne plutôt mieux que l'oratoire (dans la famille Louvre)).

 

Posté par zvezdo à 20:01 - musique blablas - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : ,

dimanche 24 octobre 2010

Gardiner dans Schumann (avec une tranche de Brahms)

Concert Schumann, avec une tranche de Brahms au milieu. Sir John avec sa dégaine hulotienne, tout droit sorti d'un dessin de Daumier. Avec l'orchestre révolutionnaire et romantique (qu'on a souvent entendu à l'Opéra comique ces derniers temps). J'aime bien les cordes - avec un vibrato parcimonieux, le travail sur la ligne, intéressant, ressort bien; mais les vents sont parfois moins tout confort; il arrive que les cuivres rappellent les vieux modems 56K, leurs miaulements apocalyptiques ET aléatoires avant la connexion. Avec ce genre d'engin, je préfère Schumann (avec ses sautes d'Humor) à Brahms.

  • L'ouverture Manfred comme le double concerto de Brahms commencent par trois accords tragiques qui signifient clairement qu'on ne va pas rigoler. Manfred, musique magnifiquement obsessionnelle, dissonances qui frottent, grand descrescendo final avec des accords aux cuivres pianissimo. 
  • Le double de Brahms, à vrai dire je n'en rafolle pas. Je commence généralement à sortir du coma dans le finale, où m'a un peu énervé cette façon de diriger hyper lentement les couplets (par exemple, à 116; nom d'un chien, ça n'est pas écrit qu'il faut diriger ça comme un poussah aux Indes, non?), mais globalement, c'était beau.
  • Magnifique Troisième de Schumann. Le troisième mouvement, pris très allant, est réglé comme du Elgar. Le finale: le bonheur du jeu. Avec des dynamiques très précises et des détails qu'on n'entend jamais. Par exemple, dans le premier mouvement, à 100, Gardiner fait ressortir le tougoudou des violons qui annonce le tagada de 110, trompette+ timbale (on dira ce qu'on voudra, c'est quand même bizarre). 

A la pause, je tombe sur Stéphane (qui me parle de Caledonia); sa belle-mère ressemble incroyablement à son mari (il y a une certaine logique à cela). En bis, mouvement lent du concerto pour violon de Schumann. Une musique qu'on n'entend jamais, et on comprend bien pourquoi.

Posté par zvezdo à 00:15 - concerts - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : ,

mardi 3 novembre 2009

Schumann à Pleyel (avec deux lichettes de Mendelssohn)

Concert mac Rhénan: entre deux tranches d'Ecosse, deux gros morceaux rhénans (Leberkäse? Blutwurst de Cologne?). Que des oeuvres que j'ai déjà fréquentées en orchestre, que du bon: du Mendelssohn pour commencer et finir (l'ouverture Les Hébrides et en bis, le mouvement lent de l'Ecossaise); au milieu, côté rhénan, le concerto pour violoncelle et la 3ième symphonie de Schumann.

Les Hébrides font plus bassin du Luxembourg qu'aventure d'Arthur Gordon Pym; Herreweghe agite les poings fermés à chaque grondement de timbale, mais ça n'est jamais bien méchant. Je m'amuse à imaginer qu'il ferme les yeux en agitant les poings, comme un bambin qui a peur de voir quelle terrrrible tempête il a déclenchée. Sa troisième de Schumann est magnifique, c'est un triomphe de la rhétorique (les hémioles du 1er mouvement, les accents décalés du finale). Le mouvement à choral des trombones est clair et allant. Dans les 2ième et 3ième mouvement, des pédales oscillantes introduisent un voile d'inquiétude, tellement schumannien.

Mais la vedette de la soirée, c'était Jean-Guihen Queyras! La grande classe dans Schumann.... et deux bis magnifiques (la sarabande de la 1ère suite de Bach et la 7ième étude de Duport - celui qui a créé les sonates opus 5 de Beethoven), . Comme vous êtes sages (et que j'ai envie de me faire plaisir), voici ceci 

Posté par zvezdo à 23:16 - concerts - Commentaires [3] - Permalien [#]
Tags :

jeudi 23 octobre 2008

Beaucoup de cor, et Goerne


Un très beau programme ce soir à Pleyel:

1) Schumann: Ouverture de la Fiancée de Messine. Une musique sombre, sous pression et plutôt variée, pour du dernier Schumann. Dans l'introduction lente, bizarres arpèges rapides aux altos.... ne débouchant sur rien.

2) Schumann: Konzertstück pour quatre cors. Du Schumann pur jus, à la fois virtuose et introspectif. Dans le 2ième mouvement: la densité de cors baisse (chômage technique pour #3 et #4). On met du temps à comprendre la pulsation, petit jeu très malin. Belle partie centrale frémissante et lyrique. Finale festif.

3) Mahler: Des Knaben Wunderhorn. Grand moment avec Goerne. Je prête attention aux paroles, pour une fois. Deux des poèmes sont de la critique musicale; celui avec les morues qui aiment le sermon, mais veulent rester morues; celui avec l'âne qui préfère les tierces du coucou au chant sophistiqué du rossignol. Le poème sur la vie terrestre est bouleversant et me touche plus que Urlicht, qui suit, avec son choral de cuivres (forcément rougeâtres) et sa forme bizarre (c'est ça le problème avec l'éternité).

 

Posté par zvezdo à 19:20 - concerts - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

lundi 1 octobre 2007

Goernelieder à Garnier

Hier soir à Garnier. Un concert moins excentrique qu'on ne l'avait espéré sachant que Pierre-Laurent Aimard en est le programmateur (il avait été question du Livre des jardins suspendus de Schoenberg). On retrouve avec émotion le grand le mieux-que-plantigrade le félin l'immense Goerne, avec au menu:

  • un peu de Berg: l'adagio palindrome du concerto de chambre puis les lieder de l'opus 2, qu'on entend rarement. Le fil directeur des quatre poèmes est le sommeil, qui devient la mort dans le poème final, vers lequel converge tout le cycle, sorte d'opéra miniature, un mini Erwartung. Le premier lied est aussi très beau, avec un postlude au piano pour liquider les oscillations de la berceuse du début, que l'on retrouvera d'ailleurs à la toute fin de l'opéra miniature, après unStirb ! définitif. Le tout est très court, cinq-six minutes, pas davantage.

  • beaucoup de Schumann: l'opus 35 (les Kerner-Lieder) et l'amour et la vie d'une femme. Dans ce dernier cycle, Goerne prend très lentement le premier texte, l'étirant jusqu'à la rupture. Mais j'ai été surtout impressionné par l'opus 35. Par son n°2, tout simple, strophique, l'histoire d'une fille qui a une crise mystique dans une cathédrale sous l'oeil effaré d'un garçon qui en est amoureux; dans les deux derniers refrains, le chanteur interprète successivement la fille (qui supplie qu'on la fasse nonne), avec une voix aigüe et extatique (miraculeux Goerne), et l'amoureux déçu avec une voix grave redescendue sur terre (et peut-être plus bas que terre). Et surtout par l'incroyable triade qui clôt le cycle. Stille Tränen, le grand théâtre des émotions, à la Ich grollle nicht, est suivi de deux lieder reprenant exactement la même musique, un peu décalée, blanche, au-delà des affects. C'est la fin du cycle, qui n'avance plus, le chanteur attend qu'un ange le réveille; le public fond, évidemment.

Vivement le prochain concert de la série (Moussorgsky Messiaen).

Quelques illustrations sonores dans la radio Lied.

 

Posté par zvezdo à 19:35 - concerts - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,